Après une si forte progression des indices, la Bourse a-t-elle encore du potentiel à la hausse? Ça dépend qui on consulte...

Chose certaine, la plupart des stratèges des maisons de courtage continuent de flotter sur un nuage d'optimisme en cette fin d'année boursière. Que les cibles prévues en début d'année soient aujourd'hui nettement dépassées, cela ne leur pose aucun problème de surévaluation de marché. La solution? Ils se contentent tout simplement de réviser à la hausse les cibles boursières pour les 12 prochains mois, laissant entendre que la Bourse grimpera encore de 10 à 20% sans correction majeure.

Grand bien nous fasse en cette année où toutes les grandes places boursières de par le monde ont littéralement explosé: 28% pour le S&P/TSX Composite de Toronto, 21% pour le S&P 500 de New York, 38% pour le Nasdaq, 18% pour le Dow Jones, 29% pour l'indice mondial MSCI, 70% pour le MSCI des marchés émergents, 24% pour le FTSE Euro 100 de l'Europe, etc.

Personnellement, j'aime bien tâter le pouls des initiés. Les transactions d'achat et de vente des dirigeants et administrateurs des sociétés inscrites en Bourse m'apparaissent assez révélatrices du potentiel à la hausse ou pas de leurs actions.

Entre nous, pourquoi un initié convaincu du potentiel à la hausse de son titre liquiderait-il une partie de son portefeuille? Sauf les cas exceptionnels (décès, démission, dons, etc.), l'initié qui liquide une portion de ses actions le fait tout simplement pour encaisser les profits accumulés sur papier et ainsi éviter une correction à la baisse du titre.

D'autre part, l'initié qui achète sur le marché des actions de son entreprise n'a généralement qu'un seul motif: il croit que l'action de la société va monter!

Concrètement, comment se comportent les initiés en cette période d'explosion boursière?

À la lumière des statistiques de transactions d'initiés compilées par Robert Hurtubise, conseiller en placement VMBL, les initiés sont acheteurs dans... seulement deux secteurs sur 10.

Concernant la Bourse canadienne, les deux secteurs où les initiés anticipent des hausses sont le secteur des services de télécommunications (notamment les titres de BCE, Bell Aliant et Telus) et le secteur des services publics (AltaGas Income Trust).

Chez nos voisins du Sud, les deux secteurs qui ont la bonne cote sur le S&P 500 de la Bourse américaine sont le secteur des télécommunications (à surveiller le fonds indiciel IYZ et Verizon) et celui des produits de consommation de base (à surveiller le fonds indiciel XLP et CVS Caremark).

Revenons à la Bourse canadienne. Les plus gros initiés vendeurs se retrouvent dans les secteurs énergie, matériaux de base, produits de consommation discrétionnaire, services financiers, technologies de l'information et soins de santé.

À la Bourse américaine, les grosses ventes d'initiés ont lieu dans les secteurs énergie, produits de consommation discrétionnaire, les produits industriels, les services financiers, les technologies de l'information et les produits de santé.

Par rapport à leurs sommets historiques, les indices boursiers accusent encore un important retard. Par exemple, la Bourse canadienne accuse un recul de 25 % sur son niveau record de 2008 et la Bourse américaine 30 % sur son record enregistré en 2007.

Même s'il reste une méchante marge à combler avant que les marchés reviennent tester leurs sommets historiques, la Bourse n'est aucunement sous-évaluée à l'heure actuelle. Elle reflète une anticipation assez optimiste des bénéfices des 12 prochains mois.

Si vous avez d'importants profits accumulés sur papier, faites comme les initiés: encaissez à tout le moins une partie de vos profits sur les titres gagnants.

Si la Bourse se corrige, vous serez content d'avoir vendu une partie de vos actions gagnantes... Et si la Bourse monte, vous serez content d'avoir conservé une partie de vos actions!