Pour un très grand nombre d'investisseurs canadiens, les fonds communs de placement représentent le véhicule de placement le plus approprié pour essayer de rentabiliser les 575 milliards de dollars d'épargne qu'ils y ont engloutis.

Mettant en vedette l'extraordinaire performance de la Bourse depuis mars dernier, les groupes de fonds communs de placement et leur armée de conseillers poussent fort, ces temps-ci, sur la vente des fonds d'actions et des fonds équilibrés.

Une mise en garde fiscale s'impose pour les investissements hors REER.

Si, d'ici la fin de l'année, vous avez l'intention d'investir dans l'achat d'unités de fonds communs de placement, sachez que ce n'est vraiment pas une bonne idée.

La raison? La plupart des fonds d'actions, des fonds équilibrés (actions, obligations, etc.) et des fonds à revenus fixes (obligations, actions privilégiées, fiducies de revenu, etc.) procéderont d'ici le 31 décembre prochain à l'attribution annuelle de leurs revenus imposables aux détenteurs de parts inscrits.

Conséquemment, l'investisseur qui acquiert des parts juste avant une telle attribution de revenus (gains en capital, dividendes, distribution de revenu, intérêt) devra payer en 2009 de l'impôt sur ces revenus gagnés par les fonds avant même qu'il en devienne propriétaire.

Résultat: cet investisseur devra payer de l'impôt sur des «faux» revenus.

Le jour où il liquidera ses parts, il pourra «récupérer» lesdits impôts payés d'avance. En partie du moins. Mais entre nous, pourquoi s'empêtrer dans un tel placement hors REER inopportun?

Bien entendu, vous aurez compris que ce problème fiscal d'attribution de revenu de la part des fonds communs de placement ne touche pas les parts que les gens détiennent à l'intérieur d'un régime enregistré, tels un REER, un FERR, un CELI, un REEE. Comme vous savez, tous les revenus s'accumulent à l'abri de l'impôt dans ces régimes enregistrés.

Idéalement, on investit dans l'achat de parts de fonds communs de placement dans les premiers mois de l'année. Évidemment, il faut préalablement s'assurer que la Bourse a encore du potentiel à la hausse... avant d'y investir.

DES PERTES EN CAPITAL?

Bien que la Bourse se soit grandement redressée depuis le creux de mars dernier, il y a peut-être dans votre portefeuille hors REER des titres boiteux que vous désirez liquider.

Sachez que vous avez jusqu'à la séance boursière du 24 décembre prochain pour les vendre dans le dessein de déclarer une perte en capital en 2009.

Les transactions boursières faites après cette date seront réputées avoir été faites en 2010. Avis aux intéressés.

Les pertes en capital accumulées à l'extérieur des régimes enregistrés sont tout d'abord déductibles à l'encontre des gains en capital réalisés pendant l'année courante de 2009.

Si elles dépassent nos gains en capital, on peut dès lors les utiliser à l'encontre des gains en capital déclaré lors des trois années précédentes, soit, dans cas le présent, les années 2008, 2007 et 2006. Bien entendu, on les reportera en priorité à l'encontre des gains de 2006. Et ainsi de suite vers la plus récente année... s'il reste un solde.

Par ailleurs, s'il vous reste un solde de pertes en capital après avoir annulé les gains antérieurs, sachez que vous pourrez, le cas échéant, réduire vos gains en capital futurs avec votre lot de pertes accumulées.

Accumuler des pertes en capital, ce n'est pas payant. Mais quand on peut les déduire, c'est moins douloureux à supporter!