Lors d'un discours prononcé cette semaine dans le cadre du 10e Sommet financier annuel de Scotia Capitaux, le grand patron de la Banque Royale, Gordon Nixon affirmait que le contexte dans lequel évoluent les institutions financières devient plus positif,  les marchés donnant des signes de reprise et la nervosité s'estompant.

Qu'à cela ne tienne, plus les titres des grandes banques canadiennes montent, plus leurs dirigeants et administrateurs vendent. Depuis la fin mai, plus de 200 initiés ont liquidé une partie de leurs actions pour une valeur globale de quelque 220 millions de dollars.    

Et qui est en tête des vendeurs? Gordon Nixon, lui-même. La semaine dernière, il a liquidé un bloc de 246 720 actions de la Banque Royale, à la suite d'une levée d'options à prix d'aubaine. Ses transactions de vente lui ont rapporté un profit brut de presque 6,7 millions de dollars. Les autres grands patrons des banques canadiennes n'ont pas encore passé à la caisse...

 

Alors de deux choses l'une: ou les banquiers anticipent une magistrale débandade des titres bancaires... ou bien, ils sont carrément dans le champ.

 

Chose certaine, depuis mai dernier, moment où les banquiers ont commencé à liquider massivement leurs actions bancaires à la suite d'une première vague haussière des titres financiers, les initiés vendeurs des banques canadiennes ont littéralement vendu trop vite.

 

Les titres bancaires ont touché leur creux du dernier cycle baissier de la Bourse vers la fin du mois de février dernier. Ils accusaient à ce moment-là un recul d'au moins 50% par rapport à leurs sommets respectifs de l'année 2008.

 

Puis à partir de la deuxième semaine de mars, les marchés boursiers ont viré de cap et ils ne cessent de grimper depuis ce moment-là. De tous les secteurs boursiers, ce sont les titres financiers qui figurent dans le peloton de tête.

 

Du creux de février jusqu'à la fin du mois de mai, les titres bancaires avaient déjà grimpé de l'ordre de 50%. Et c'est à compter de moment-là qu'un grand nombre de hauts dirigeants et d'administrateurs des banques canadiennes ont commencé à passer à la caisse en exerçant des blocs d'options pour liquider subito presto les actions acquises à prix d'aubaine.

 

Lors de cette première vague haussière de février à mai, j'avais répertorié 139 initiés vendeurs. Ils avaient liquidé des actions de leurs banques pour une valeur globale de 103 millions de dollars. Ils avaient partagé des profits de bruts de quelque 40 millions. 

 

Du début juin jusqu'à maintenant, les titres des six grandes banques canadiennes ont poursuivi leur magistrale ascension... au point où aujourd'hui, à l'exception de la CIBC,  ils ont tous doublé de valeur par rapport à leurs creux respectifs de la dernière semaine de février.

 

-Banque Royale: de 25$ à 57$ (130%)

-Banque Toronto-Dominion: de 32$ à 68$ (110%)

-Banque Nationale: de 24$ à 61$ (150%)

-Banque de Montréal: de 24$ à 53$ (120%)

-Banque Scotia: 24$ à 48$ (100%)

-Banque CIBC: de 36$ à 65$ (80%)

 

 À la suite de cette seconde vague haussière des titres bancaires, j'ai répertorié un groupe de 81 initiés qui ont profité de la forte appréciation de leurs actions pour exercer des blocs d'options et revendre immédiatement sur le marché les actions obtenues. Ils ont vendu des actions pour une valeur globale de 117 millions de dollars. Ce qui leur a permis d'engranger des profits bruts de quelque 51 millions.

 

Que vaut le «pif» des banquiers? Je vous rappelle qu'ils avaient liquidé des actions pour 500 millions de dollars et ce juste avant la fabuleuse débandade boursière de l'automne dernier.

 

Autre point de vue: celui des analystes des maisons de courtage qui en majorité recommandent soit de conserver ou de vendre les titres bancaires canadiens.  

Cela laisse clairement présager que la majorité des gourous perçoivent actuellement un plafonnement des titres bancaires.

 

Bonne chance! si vous décidez de défier les initiés vendeurs et la majorité des analystes