Q: Est-ce prudent de placer ses épargnes auprès d'un seul courtier à escompte comme Disnat? Est-il préférable de diviser ses actifs entre deux courtiers à escompte? La grande partie de mes épargnes est chez Disnat et j'ai peur d'une arnaque comme celle de la Société générale en France. - Vincent F.

R: Disnat n'est qu'une maison de courtage à escompte. Il n'y a aucun rapprochement à faire entre les activités de Disnat et celles menées dans le monde par la Société générale, laquelle est active dans toutes les sphères de l'investissement dans le monde. Par ailleurs, Disnat est membre du Fonds de protection des épargnants, qui protège les clients des maisons de courtage (à escompte et de plein exercice) jusqu'à hauteur de 1 million de dollars en cas de faillite de l'institution de courtage. Chez un courtier à escompte, c'est le client qui prend ses décisions, qui donne ses directives et ses ordres de transactions d'achat et de vente. Il n'y a pas de comptes discrétionnaires où on donne le mandat à un courtier de gérer le compte à notre place. Le client de Disnat est le seul maître à bord. Le personnel de Disnat ne fait que procéder aux transactions réclamées par les clients. Évidemment, chaque client a la responsabilité de surveiller attentivement les relevés de ses comptes. S'il note une quelconque erreur, il demande subito presto de la corriger. Je suis persuadé que l'institution apportera les corrections demandées. Concernant les ordres donnés aux courtiers à escompte, plusieurs enregistrent les conversations. Je trouve que cela protège les deux parties en cas de mésentente, à savoir le client et le courtier.

Répartition de ses actifs

Q: J'ai lu votre article sur les fraudeurs et vos conseils. Êtes-vous en train de nous dire qu'on ne devrait pas avoir plus de 100 000$ chez Wood Gundy, chez Valeurs mobilières Desjardins ou à La Financière Banque Nationale? - Ronald L.

R: Vous faites allusion à ma chronique «Les périls de l'appât du gain», parue le 14 juillet dernier, dans laquelle je recommandais de répartir vos épargnes dans des institutions financières reconnues par l'Autorité des marchés financiers (AMF) ou d'autres organismes de régulation financière. Et j'ajoutais: lorsque le capital dépasse les 100 000$, il est recommandé de répartir ses placements dans au moins deux ou même trois établissements différents. Je faisais notamment allusion ici aux gens qui confient leur portefeuille à des courtiers de maisons de courtage de plein exercice (comme Wood Gundy, Financière, Valeurs mobilières Desjardins, etc.) ou à des conseillers des firmes de planification financière et groupe de fonds communs de placement. Si vous êtes totalement satisfait de votre courtier personnel parce qu'il soigne votre portefeuille aux petits oignons, et qu'en plus vous êtes content du rendement obtenu, eh bien comptez-vous chanceux. Quand je conseille aux gens de répartir leur portefeuille entre deux ou trois institutions c'est uniquement dans le but d'avoir deux ou trois conseillers qui travaillent à le rentabiliser. Je pars du bon vieux principe: deux têtes valent mieux qu'une.

Mes excuses aux CPG

Q: Au sujet de votre conseil antifraude: «Évitez d'acquérir des placements où on vous «garantit» un rendement de 5% ou plus.» Veuillez maintenant me démontrer pourquoi, dans le cadre d'un portefeuille équilibré, un dépôt à terme de 5% doit être évité afin de ne pas y investir une partie des économies accumulées. Tout simplement, avouez que vous n'avez pas vérifié les taux sur le marché avant de rédiger votre conseil. - Luc S., planificateur financier

R: Vous avez raison de me chicaner. Il aurait fallu que je sois plus précis dans ma recommandation. Le conseil en question ne visait pas la famille des certificats de placement garantis (CPG) offerts par les institutions financières protégés par l'assurance-dépôt ou les dépôts assurés qui sont offerts par les compagnies d'assurances ou sociétés de fiducie. Ce conseil ne visait pas non plus les obligations gouvernementales et les obligations émises par les sociétés d'État. Je voulais parler des promesses de rendement garanti de 5% ou plus avec des portefeuilles liés à la Bourse, aux fonds communs d'actions, fonds de couverture ou autres véhicules d'investissement à risques.

Conseils de lecteurs

- DANIEL PAQUET: «Je me permets d'ajouter deux points à votre Guide de l'escroquerie (publié dans La Presse Affaires le samedi 18 juillet dernier): 1. Il faut se méfier des gens qui ont l'air honnête et qui veulent notre bien. Un bon fraudeur a toujours l'AIR HONNÊTE... C'est dans les préalables pour la job! 2. Si c'est trop beau pour être vrai, c'est probablement trop beau pour être vrai!»

- SAMUEL HUARD: «Le meilleur moyen de se protéger d'une fraude comme celle d'Earl Jones, c'est de ne tout simplement pas faire affaire avec ces gens-là. Comme je n'étais pas satisfait des rendements de mes fonds communs de placement dans une grande institution (qui nous vole avec ses frais élevés...), j'ai commencé à investir moi-même avec un REER autogéré grâce aux FNB indiciels (fonds négociés en Bourse comme le XIU). Pas de fraude, peu de frais et les bons coups comme les mauvais sont uniquement de ma faute.»