Ouf! Mais quel premier semestre de fou. La Bourse nous en a fait voir de toutes les couleurs. En l'espace de six mois, nous sommes passés d'une magistrale déconfiture à une magistrale performance. Résultats: tous les grands indices boursiers de par le monde ont réussi à récupérer une importante portion des lourdes pertes accumulées jusqu'au creux de mars dernier.

Un conseil: ne festoyez pas trop vite! L'année 2009 n'est bouclée qu'à moitié. Il reste six gros mois d'activité. En Bourse, c'est une éternité. À preuve, de septembre 2008 à mars 2009, le monde entier a basculé dans la plus grave crise financière depuis la Grande Dépression des années 30. D'où l'actuelle récession mondiale.

 

L'impact sur la Bourse? Ce fut tout simplement catastrophique. Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous rappelle l'ampleur de la chute boursière survenue entre le haut historique des indices ci-après et le creux cyclique du bear market atteint lors de la séance du vendredi 6 mars dernier. Les hauts historiques des indices américains ont été atteints en octobre 2007 et ceux des indices canadiens en juin 2008.

> S&P/TSX Composite de Toronto: -50,6%

> Dow Jones: -54,.4%

> S&P 500 de New York: -57,7%

> NASDAQ: -55,8%

Toutes les autres grandes places boursières asiatiques et européennes ont également subi une vertigineuse déconfiture.

Entre octobre 2007 et mars 2009, les pertes boursières dans le monde totalisaient autour des 30 000 milliards US. Cela équivaut à environ la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial!

Au début de mars dernier, il y a donc à peine trois mois, c'était la déprime généralisée en Bourse. Autant chez les petits investisseurs que chez les stratèges et gestionnaires des portefeuilles institutionnels des caisses de retraite et fonds communs d'actions.

La moindre nouvelle économique servait de prétexte pour faire chuter la Bourse. C'était du moins l'impression qui se dégageait à la suite des multiples séances boursières à la baisse.

Selon maintes nouvelles rapportées dans les médias, tout le monde se débarrassait de ses actions.

Gardons-nous une petite réserve de pessimisme ici. En Bourse, il y a toujours deux acteurs qui s'affrontent: un vendeur et un acheteur. Que le vendeur soit déprimé, oui! ça se peut. Mais l'acheteur des mêmes actions, lui, croit, au contraire, faire une bonne affaire! Il y perçoit une aubaine.

Quoi qu'il en soit, les investisseurs aux nerfs solides qui ont acheté au cours des déprimantes séances boursières des deux premiers mois de l'année n'ont pas raté leurs coups. Loin de là.

Ils ont réalisé des affaires d'or. Il suffit de jeter un coup d'oeil à l'extraordinaire performance réalisée entre le creux du début de mars dernier et le récent du mois de juin pour constater à quel point la Bourse peut s'avérer lucrative et nous faire oublier ses mauvais jours.

> S&P/TSX Composite de Toronto: "43,2%

> S&P 500 de New York: "43,4%

> Dow Jones: "36,6%

> NASDAQ: "48,5%

On conviendra qu'il s'agit ici d'un revirement explosif. Cette hausse dépasse les prévisions des plus optimistes stratèges boursiers.

Historiquement, la Bourse grimpe environ de 30% à 35% dans les 12 mois qui suivent le creux cyclique d'un marché baissier. Là, la hausse atteint les 40% après à peine trois mois.

Après une telle progression si explosive, il est normal que la Bourse traverse des périodes de correction à la baisse. Comme si elle avait besoin de consolider ses assises... et de justifier sa progression.

Ne perdons jamais de vue que la performance de la Bourse devance la réalité économique. La Bourse a généralement une longueur d'avance de trois à six mois sur la conjoncture économique.

C'est donc dire que le revirement explosif depuis mars dernier anticipe la fin prochaine de l'actuelle récession.

Si la récession mondiale perdure après décembre prochain et que les onéreux plans de sauvetage économique des gouvernements n'atteignent pas les objectifs escomptés, comptons sur la Bourse pour nous secouer de nouveau le portefeuille.

Bilan des six premiers mois de l'année 2009: le S&P/TSX Composite de Toronto ("15,5%) a nettement dépassé les deux grands indices de Wall Street, soit le S&P 500 ("1,9%) et le Dow Jones (-3,7%). Le NASDAQ a enregistré une hausse similaire à la Bourse canadienne: "16,4%.

Et que la hausse se poursuive...