General Motors (gm) est en faillite. C'est le gouvernement Obama qui en devient l'actionnaire de contrôle. L'action de GM se négocie actuellement autour des 61 cents. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même: il y a 10 ans, l'action GM s'échangeait dans une fourchette de 60$ à 95$ US.

Affront suprême: lundi, l'action a été retirée de la cote de la Bourse de New York. Elle s'échange aujourd'hui comme un «penny stock», sur le marché américain Over-the-counter (OTC). Symbole boursier: GMGMQ.

La question du petit actionnaire? L'action de GM a-t-elle des chances de se redresser à la manière de Chrysler, miraculeusement sauvée de la faillite il y a 30 ans exactement par un certain Lee Iacocca? Un véritable success story à la Hollywood s'était produit au début des années 80 alors que le génial Iacocca réussissait à remettre sur le chemin du succès le fabricant automobile Chrysler.

Barack Obama sera-t-il capable d'imiter Iacocca et de refaire une belle cylindrée avec les restes du bazou que GM lui remet clé en main?

Essayons d'y voir un peu plus clair. General Motors, ex-numéro un mondial de l'automobile pendant 77 ans, s'est placé lundi sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Une fois sa restructuration terminée, il en ressortira une GM au capital majoritairement nationalisé. Et surtout une GM présumée rentable après avoir effacé une large portion de ses 170 milliards de dettes et réduit sa taille de quelque 21 000 employés et 2600 concessionnaires nord-américains.

En retour de son investissement massif de 50 milliards de dollars, le gouvernement américain détiendra 60% des actions de la nouvelle GM. En échange de son apport de 9,5 milliards, le gouvernement canadien recevra 12% des actions. La caisse de santé du syndicat américain des Travailleurs unis de l'automobile (UAW) obtiendra 17,5% des actions de GM. Et les créanciers de la dette obligataire mettront la main sur 10% des actions.

L'objectif? La nouvelle GM doit devenir rentable en vendant 10 millions de véhicules par année, soit 40% de moins qu'actuellement! GM se limitera dorénavant à seulement quatre marques: Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC. Avec des voitures au goût du jour, c'est à dire plus écolo...

Un constat troublant. Compte tenu du nombre d'actions de GM actuellement en circulation, les gouvernements Obama et Harper se trouvent à payer autour de 130$US pour des actions qui s'échangent présentement à 75 cents pièce... Je sais bien qu'une fois restructurée, on ne parlera plus de la même compagnie surendettée par-dessus la carcasse.

Je reviens à la question du petit actionnaire. Est-ce que l'actuelle action de GM a des chances d'exploser à la hausse?

Il y a présentement 14 maisons de courtage qui suivent à la trace les péripéties de General Motors. Vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'aucun des 14 analystes ne recommande l'achat de l'action de GM.

Trois d'entre eux suggèrent de conserver le titre et huit recommandent de le conserver, mais avec peu d'espoir. Deux analystes proposent de liquider les actions de GM. Et un dernier analyste, lui, n'a aucune opinion à formuler.

Le tour des analystes étant fait, quel est leur consensus concernant le prix cible de l'action de GM pour les 12 prochains mois? À peine 50 cents de plus que l'action actuelle.

Les analystes sont-ils trop pessimistes dans leurs prévisions boursières de GM? Peut-être que oui! Mais à leur décharge, Barack Obama a beau être président des États-Unis, cela n'en fera pas pour autant un Iacocca.

Étant majoritairement nationalisée, la nouvelle General Motors aura un handicap de taille à surmonter en Bourse. Les gros investisseurs, surtout les Américains, sont extrêmement réticents devant les sociétés contrôlées par les gouvernements.

Autre sujet d'inquiétude pour les investisseurs américains: la présence du Syndicat américain des travailleurs unis de l'automobile (UAW) dans l'actionnariat de la nouvelle General Motors.

Finalement, «la» question à 130$ l'action: General Motors réussira-t-elle à redevenir rentable sous sa nouvelle coque gouvernementale? Un méchant défi!