Plombé par la crise immobilière américaine, le secteur des fiducies de placement immobilier (REIT: real estate investment trust) a connu une année boursière désastreuse en 2008, voire une chute de 44%.

Vu l'incertitude qui continue de planer sur l'ensemble du marché immobilier américain et de son impact négatif sur le marché canadien, plusieurs REIT canadiens en arrachent en ce début de nouvelle année. Comme dans tous les secteurs boursiers, il y a toutefois des titres qui ont la cote élevée.

 

Et dans les REIT canadiens, Boardwalk REIT fait partie des titres chouchous des analystes des maisons de courtage. D'ailleurs, Boardwalk REIT ([[|ticker sym='T.BEI.UN'|]] 26,60$) réussit à se maintenir en territoire positif depuis le début de l'année. Ce qui est en soi une «très» bonne performance en ce difficile début d'année.

Vous allez me dire: c'est bien beau, mais en quoi cette fiducie de placement immobilier de Calgary peut davantage intéresser les Québécois que d'autres REIT qui ont également une bonne cote?

C'est parce que Boardwalk REIT tire 18% de ses revenus nets d'opération du Québec, plus particulièrement de L'Île-des-Soeurs. Cela représente pour Boardwalk son deuxième plus gros marché, après l'Alberta, là où l'entreprise y a implanté son siège social. Dans les livres de Boardwalk, le Québec devance ainsi la Saskatchewan (13% du chiffre d'affaires), l'Ontario (12%) et la Colombie-Britannique (3%).

Boardwalk détient près de 5000 unités de logement dans la région de Montréal, dont 3100 sont localisées à L'Île-des-Soeurs. Boardwalk REIT est la seule entreprise de location de logements à L'Île-des-Soeurs et cela représenterait un atout extraordinaire, selon les analystes torontois de Valeurs mobilières Desjardins, Jeff Roberts et David Jubé.

Voilà pourquoi Boardwalk figure parmi la sélecte liste des recommandations d'achat de la firme de courtage, avec un prix cible de 32,50$, pour une appréciation potentielle de 23% par rapport au niveau actuel.

Question: qu'y a-t-il de si extraordinaire dans le fait de contrôler le marché de location de logements de L'Île-des-Soeurs?

Un, le taux de vacance des logements y est relativement bas, s'élevant à peine dans les 3% à la fin de décembre dernier.

Deux, le revenu de location par unité de logement tourne autour de 900$ par mois, même niveau ou presque qu'au centre-ville de Montréal.

Trois, le revenu moyen des ménages habitant L'Île-des-Soeurs est l'un des plus élevés au Canada, soit 110 128$ (selon les statistiques de 2005). À titre comparatif, le revenu moyen des ménages s'élevait à 63 038$ dans l'ensemble de Montréal. Pour le Québec, on parle d'un revenu moyen de 58 954$ par ménage, à comparer à 77 967$ en Ontario et à un revenu moyen de 69 548$ pour le Canada.

Quatre, la croissance de la population de L'île-des-Soeurs se situe dans une classe à part, avec un taux de 23,2%. Selon les statistiques de 2006, quelque 16 200 personnes y habitent. À Verdun, soit l'arrondissement englobant L'Île-des-Soeurs, le taux de croissance de la population est de 5,7%. Pour la ville de Montréal, le taux de croissance est de 2,3%.

Cinq, Bell Canada a récemment déménagé son siège social à L'Île-des-Soeurs. Les analystes de Desjardins prévoient qu'une portion des 3200 employés de Bell chercheront éventuellement à déménager leurs pénates à L'Île-des-Soeurs, procurant ainsi à Boardwalk REIT un autre atout pour rentabiliser sa présence sur l'île.

Compte tenu de tous ces facteurs positifs, les analystes de Desjardins estiment que les parts de Boardwalk se négocient à rabais. Boardwalk, dont la valeur boursière gravite actuellement autour de 1,3 milliard, verse des distributions mensuelles de 15 cents, soit 1,80$ pour l'année. Au prix actuel de l'action (de la part), ça représente un rendement de 7,0% pour les actionnaires de la fiducie immobilière albertaine.

Sur les 11 analystes des firmes de courtage qui suivent les activités de Boardwalk REIT, neuf en recommandent l'achat et deux suggèrent de conserver le titre. Si l'immobilier vous intéresse...