Faut-il se fier aux transactions réalisées par les initiés, notamment celles des hauts dirigeants des entreprises cotées en Bourse?

Cela fait belle lurette que je poursuis, euh, pardon, que je suis les initiés dans leurs transactions d'achat et de vente d'actions. De tous les «outils» à la disposition des boursicoteurs, les transactions d'initiés représentent, dans mon livre à moi, le meilleur «tuyau» pour évaluer momentanément la pertinence d'acheter, de conserver ou de vendre un titre.Bien entendu, les transactions d'achat des initiés sont historiquement reconnues comme étant plus significatives que les transactions de vente. Pourquoi? Parce qu'un initié n'a généralement qu'un motif d'acheter des actions de son entreprise: il anticipe une hausse du cours.

Par contre, l'initié qui vend une partie de ses actions peut le faire pour plusieurs motifs: il s'attend à une baisse du cours de l'action, ou il a besoin d'argent, ou il veut diversifier son portefeuille, etc. Cependant, lorsque plusieurs membres de la haute direction d'une entreprise décident de liquider collectivement une bonne partie de leurs actions, là, les transactions de vente m'apparaissent drôlement significatives.

Ce fut d'ailleurs le cas avec les hauts dirigeants des grandes banques canadiennes qui ont cédé massivement des blocs d'actions dans les mois qui ont précédé la débandade des titres bancaires de l'automne dernier.

Laissons de côté le blabla et voyons concrètement comment s'est comportée en Bourse l'action de cinq entreprises qui ont fait l'objet de transactions d'achat de la part de leurs initiés en cette période de grande déprime boursière, laquelle perdure depuis l'été dernier.

Pour chaque transaction d'achat mentionnée plus bas, vous trouverez la date de publication de la chronique et le cours de l'action en vigueur à ce moment-là.

> Chronique du 28 juillet 2008: Groupe Jean Coutu ([[|ticker sym='T.PJC.A'|]]: 7,25$). Après avoir complété le rachat de 13,7 millions d'actions, le Groupe Jean Coutu vient d'annoncer un nouveau programme de rachat de quelque 12,3 millions d'actions en circulation. Peu de temps après l'action allait toucher les 8,50$ (+17%). Actuellement, l'action frôle les 8$ (+10%).

> Chronique du 3 novembre 2008: MDN inc. ([[|ticker sym='T.MDN'|]]: 0,60$). L'administrateur Serge Savard a augmenté sa position dans MDN, mieux connue auparavant sous le nom de Minière du Nord. L'action se négocie aujourd'hui à 53 cents. Mais elle avait touché un haut de 80 cents (+33%) à la suite de la divulgation de la transaction de M. Savard.

> Chronique du 24 novembre 2008: Cascades ([[|ticker sym='T.CAS'|]]: 3$). On attirait l'attention des lecteurs sur le fait que des membres de la haute direction avaient acheté à des prix beaucoup plus élevés des actions additionnelles sur le marché. Au début janvier, le titre a atteint un haut de 4,41$, soit un gain de 47% par rapport au prix mentionné le 24 novembre. Le titre se négocie aujourd'hui autour des 3,80$ (+27%).

> Chronique du 8 décembre 2008: Bellus Santé ([[|ticker sym='T.BLU'|]]: 0,60$). La conjointe du grand patron de Bellus (anciennement Neurochem) achète massivement. Début janvier, l'action réussit à toucher momentanément les 80 cents (+33%). Depuis l'action est redescendue à 48 cents.

> Chronique du 22 décembre 2008: Gaz Métro ([[|ticker sym='T.GZM.UN'|]]: 10,63$). On rapporte que des membres de la direction viennent d'acquérir des blocs d'actions additionnelles. Le titre a fermé jeudi dernier à 14,92$. Gain de 40% en l'espace d'un mois.

Un bémol: il arrive également que des transactions d'achat des initiés suscitent de faux espoirs et que le titre recule dans les semaines suivant les achats. C'est notamment ce qui est arrivé l'automne dernier avec Garda [[|ticker sym='T.GW'|]] et Haemacure [[|ticker sym='T.HAE'|]].

Et du côté des transactions de vente, il arrive parfois que le titre continue de grimper après la vente de blocs d'actions de la part d'un haut dirigeant. Ce fut récemment le cas avec Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]].