Quel mauvais début d'année pour la Bourse. Et dire que la dégringolade risque par surcroît de se poursuivre. Bien des investisseurs se demandent, à juste titre, s'il faut sortir de la Bourse avant d'alourdir davantage ses pertes.

Quel mauvais début d'année pour la Bourse. Et dire que la dégringolade risque par surcroît de se poursuivre. Bien des investisseurs se demandent, à juste titre, s'il faut sortir de la Bourse avant d'alourdir davantage ses pertes.

Commençons par jeter un coup d'oeil à quelques statistiques boursières. Chaque année, comme vous savez, la Bourse se fait frapper d'aplomb par de malheureux événements imprévisibles.

L'année 2007 a été marquée au fer rouge par le krach du papier commercial américain lié notamment aux subprimes (hypothèques à risques).

Cette crise financière continue de hanter les institutions financières de par le monde et évidemment l'ensemble des marchés boursiers.

Les premières frappes de la crise du papier commercial sur la Bourse canadienne se sont fait solidement sentir en août dernier. À preuves, le 19 juillet dernier, l'indice de référence de la Bourse de Toronto, soit le S&P/TSX Composite, atteignait en cours de séance un haut historique de 14 646,82 points.

À peine un mois plus tard, soit le 16 août, l'indice maître de la Bourse canadienne touchait un creux de 12 463,78 points.

Faites le calcul et ça donne une fabuleuse débandade de 15% en l'espace de quatre semaines.

La débandade fut encore plus catastrophique pour les petits titres négociés à la cote de la Bourse de croissance de Toronto.

L'indice de référence, le S&P/TSX Venture, est passé au cours de la même période de quatre semaines d'un sommet historique de 3341,56 points (16 juillet) à un creux de 2348,80 points (16 août).

Ce qui se traduit par une dramatique chute boursière de 29,7%, soit le double des pertes accusées par l'indice principal de la Bourse canadienne.

À cette époque, il y a à peine cinq mois, c'était dur sur le portefeuille. Et encore plus sur le moral.

Mais les boursicoteurs qui ont fait le mort s'en sont finalement relativement bien tirés car la Bourse canadienne a récupéré par la suite une partie des lourdes pertes accumulées durant les quatre semaines de déroute boursière estivale.

Le principal indice de la Bourse de Toronto terminait l'année à 13 833 points, récupérant ainsi une grande partie des lourdes pertes subies durant l'été.

Et pour l'ensemble de l'année 2007, l'indice devait terminer sur une note positive, en hausse de 7,2%.

Du côté de la petite Bourse de croissance, l'indice S&P/TSX Venture bouclait finalement l'année 2007 au niveau de 2839,66 points, récupérant ainsi la moitié des pertes accumulées sur papier lors des quatre semaines estivales.

La Bourse de croissance a terminé l'année 2007 dans le rouge de 5% par rapport à l'année précédente. Ça aurait pu être pire!

BANG!

On arrive en 2008, et bang! les boursicoteurs se font donner de nouveau un coup de massue. La raison cette fois: le krach du papier commercial lié à la crise immobilière américaine risque d'entraîner les États-Unis en récession.

C'est ce qu'anticipent nombre d'investisseurs institutionnels et pas moins de trois Américains sur quatre.

Conséquence de cette récession américaine anticipée? Les marchés boursiers subissent en ce début d'année 2008 une sévère dégelée.

Du commencement de l'année à la séance de vendredi, le principal indice de la Bourse de Toronto accusait déjà un recul de 8,0% et l'indice de la Bourse de croissance une baisse 8,1%.

Écoper d'une telle chute en l'espace d'à peine deux semaines d'activité boursière, il y a de quoi alerter même les plus optimistes des boursicoteurs.

Mince consolation: la chute en ce début de nouvelle année est encore plus dramatique du côté des Bourses américaines alors que le Dow Jones cédait jusqu'au creux de vendredi 8,8% de sa valeur, le S&P 500 de la Bourse de New York accusait des pertes de 9,7% et le NASDAQ quelque 11,6%.

Au plan technique, le S&P/TSX Composite de Toronto réussit, du moins pour le moment, à se maintenir au-dessus de son creux des 52 dernières semaines. Même chose pour l'indice de la Bourse de croissance canadienne et les indices américains Dow Jones et NASDAQ.

Cependant, il y a une ombre au tableau boursier et elle est majeure: le principal indice de la Bourse américaine, soit le S&P 500 de New York, vient de casser son «bas» des 52 dernières semaines, partant ainsi à la chasse d'un nouveau creux annuel!

Les pertes boursières des premières semaines de la nouvelle année étant mises sur la table, faut-il prendre la poudre d'escampette, se reposer sur ses lauriers ou profiter des aubaines?

Il m'apparaît trop tard pour sortir ses billes, surtout si vous détenez des titres de grandes sociétés, des parts de fonds communs d'actions ou de portefeuille équilibré.

Une parenthèse: qu'attendez-vous pour réduire vos positions lorsque les indices se pavanent en forte hausse?

Revenons à la présente débandade boursière. Elle peut évidemment se poursuivre de plus belle. Mais de tout temps, les marchés boursiers réussissent toujours à s'en sortir C'est le secret de Polichinelle de la Bourse.

Et comme on est en pleine campagne REER, je nous trouve particulièrement «chanceux» de pouvoir, pour une rare fois, investir nos épargnes REER à un moment où les aubaines boursières sont légion.

À un moment où la Bourse est en pleine correction.

Quitte à me répéter: les investisseurs aguerris affectionnent particulièrement les périodes de grande correction boursière pour faire le plein d'actions à prix aubaine. Bien entendu, ce genre de stratégie ne s'adresse pas à tous les épargnants.

Il faut avoir un bon degré de tolérance au risque

Voilà pourquoi je trouve opportun d'investir actuellement en Bourse une partie de ses épargnes REER Une solution: rien ne vous empêche, d'ici la fin de février, d'échelonner votre investissement REER en deux ou trois temps, surtout si vous misez sur l'achat des grands indices boursiers, comme le XIU (l'indice des 60 gros titres de la Bourse de Toronto) ou XSP (l'indice des 500 multinationales de la Bourse de New York).

Sachez qu'un indice boursier ne peut jamais faire faillite. C'est déjà ça de gagné!