Que la vente de BCE (T.BCE) au consortium de Teachers' aboutisse ou pas, les quelque 90 cadres de BCE et de ses filiales, eux, vont encaisser de l'argent dès le 30 juin prochain. Grâce à la politique de maintien en fonction du personnel clé, les cadres vont se partager une prime évaluée à environ 90 millions de dollars.

Que la vente de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] au consortium de Teachers' aboutisse ou pas, les quelque 90 cadres de BCE et de ses filiales, eux, vont encaisser de l'argent dès le 30 juin prochain. Grâce à la politique de maintien en fonction du personnel clé, les cadres vont se partager une prime évaluée à environ 90 millions de dollars.

La formule utilisée par le conseil d'administration de BCE pour offrir cette généreuse prime est basée sur le prix d'une action de BCE fixé à 53,44$ pièce, soit 42,75$ l'action offert par Teachers', plus un supplément de 25%. L'action de BCE se négocie actuellement autour des 35$. On parle donc d'une prime qui excède actuellement de 50% le cours de l'action.

Qui plus est, cette prime de 90 millions sera versée aux cadres et ce, peu importe la décision de la Cour suprême du Canada de permettre ou pas à BCE et son acquéreur d'en appeler de la récente décision de la Cour d'appel du Québec de refuser l'approbation du plan d'arrangement concernant l'achat de BCE par le consortium de Teachers'.

L'entente «définitive» concernant la privatisation de BCE par Teachers' au coût de 52 milliards de dollars (à 42,75$ l'action en circulation) remonte au 29 juin 2007.

Afin d'éviter que le personnel cadre de BCE se fasse massivement courtiser par des entreprises concurrentes durant la période de transition pouvant aller jusqu'au 30 juin prochain, le conseil d'administration avait décidé d'adopter une politique de maintien en fonction du personnel clé.

Le calcul de la prime offerte aux cadres de BCE est basé sur le nombre "d'unités d'actions de négociation restreinte" que chaque cadre détenait au 31 décembre 2007. Ces unités d'actions (l'équivalent d'une action ordinaire) ont été annulées au profit d'une prime fixée au montant de 53,44$ l'unité (42,75$ X 1,25).

Pour pouvoir mettre la main sur cette prime, les cadres doivent rester en poste durant la période de maintien en fonction, laquelle arrivera à terme au plus tard le 30 juin prochain, soit 12 mois après l'annonce de l'opération de changement de contrôle, survenue fin juin 2007.

Fait à noter: le président et chef de la direction de BCE, Michael Sabia, est le seul membre de la haute direction qui a refusé d'adhérer à l'offre de maintien en fonction mise en place par le conseil d'administration de BCE à la suite de l'entente intervenue avec Teachers'. On se rappellera que M. Sabia avait annoncé son départ (prévu à la clôture de la transaction) lors de l'assemblée extraordinaire des actionnaires du 21 septembre dernier.

Petit hic coûteux: comme la transaction de vente au consortium de Teachers' n'est toujours pas conclue, M. Sabia est toujours en poste et ce sans pouvoir mettre la main sur la fabuleuse prime de maintien en poste!

Par ailleurs, à l'hypothèse voulant que la transaction avec le consortium de Teachers' ait en ce moment très peu de chances de se conclure d'ici le 30 juin prochain, William Fox, le vice-président exécutif, communications et développement de BCE, m'a répondu ceci: «Tout d'abord, nous ne partageons pas votre pronostic en ce qui concerne la transaction.»

Quoi qu'il en soit, si la transaction devait mal tourner, M. Fox et ses collègues de la direction de BCE et de ses filiales pourront tout de même se consoler avec leur généreuse prime de maintien en fonction.

En janvier dernier, Martine Turcotte, chef principal du service juridique, m'avait d'ailleurs déclaré à propos de ladite prime ce qui suit: «Selon la politique, je recevrai 100% de ce montant au 30 juin 2008 (soit 12 mois après l'annonce initiale de la transaction en juin 2007). () Dans le cas très improbable où la transaction ne serait pas complétée, le montant sera versé au complet 12 mois après l'annonce initiale de transaction, donc le 30 juin 2008.»

On ne peut être plus clair!