Les recettes miracles en Bourse ça n'existe pas... Mais quand des dirigeants achètent sur le marché boursier des actions de leurs entreprises, ils réalisent habituellement un bon placement!

Les recettes miracles en Bourse ça n'existe pas... Mais quand des dirigeants achètent sur le marché boursier des actions de leurs entreprises, ils réalisent habituellement un bon placement!

Pourquoi les initiés qui investissent des sommes importantes dans les actions de leurs employeurs ont-ils plus de chance et un meilleur timing en Bourse que la grande majorité des investisseurs?

Parce qu'ils bénéficient d'informations privilégiées pour effectuer leurs transactions d'achat, dites-vous? Eh bien, non! Si tel était le cas, il y aurait délit d'initié, et risque de poursuite de la part des autorités des valeurs mobilières.

Si les initiés obtiennent une meilleure moyenne au bâton avec leurs transactions d'achat c'est avant tout pour les raisons suivantes.

1. Ils sont évidemment mieux informés sur la solidité et l'avenir de leurs entreprises que le commun des investisseurs.

2. Quand ils décident de puiser dans leurs poches pour investir dans leur entreprise c'est parce qu'ils sont persuadés de pouvoir réaliser un éventuel profit.

3. Cette confiance dans la possibilité d'encaisser un profit les rend plus patients devant les soubresauts de la Bourse;

4. Les initiés qui injectent des sommes importantes dans leurs titres ont habituellement les reins financiers très solides, ce qui aide à développer leur patience en Bourse.

5. Personne de l'extérieur d'une entreprise n'est mieux placé qu'un initié pour déterminer le moment opportun d'investir personnellement dans son entreprise.

Pour toutes ces raisons, faisons confiance aux dirigeants et administrateurs qui puisent dans leurs poches pour acquérir des actions de leur employeur.

Comme vous le savez, les transactions des initiés, c'est-à-dire les achats et les ventes d'actions effectués par les dirigeants, les administrateurs et les principaux actionnaires des entreprises inscrites à la cote des Bourses canadiennes, sont rapportées hebdomadairement dans le Bulletin de l'Autorité des marchés financiers.

Une mise en garde s'impose. Ce ne sont pas toutes les transactions d'achat qui sont significatives en terme de signal d'achat. Vu la popularité grandissante des transactions d'initiés auprès des petits investisseurs, certains hauts dirigeants d'entreprises y ont vu une stratégie «efficace» pour faire la promotion de leurs titres.

Ainsi, ils sortent quelques milliers de dollars de leurs poches pour réaliser une transaction d'achat qui sera inévitablement rapportée dans le Bulletin de l'Autorité des marchés financiers.

Et ils croisent les doigts dans l'espoir que des investisseurs repéreront la transaction tout en y percevant un signal d'achat.

L'automne dernier, des dirigeants d'entreprises avaient même poussé l'audace jusqu'à faire envoyer par leur service de relations publiques un communiqué afin que les médias rapportent leurs transactions d'achat comme une bonne nouvelle!

Les relationnistes avaient même appelé des journalistes (dont moi) pour attirer leur attention sur ledit communiqué.

Mettons les choses au clair. Les initiés qui effectuent de grosses transactions n'appellent jamais les journalistes pour attirer leur attention sur leurs achats.

Voyons donc!

Une manchette dans le journal sur leurs investissements personnels c'est bien la dernière chose qu'ils veulent lorsqu'ils déboursent de leurs poches des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour acquérir des actions de leurs entreprises.

Qu'à cela ne tienne, la diffusion obligatoire des transactions d'achat d'actions de la part des initiés représente un bon outil de sélection pour les investisseurs à la recherche de titres à accumuler.

C'est le filon que les conseillers en placement Robert et Dominic Hurtubise, de la firme Valeurs Mobilières Banque Laurentienne, suivent depuis de nombreuses années avec succès.

Je vous rappelle qu'ils ont mis au point une méthode de sélection particulièrement sophistiquée.

Les transactions d'achat retenues dans leur «Liste des meilleurs choix» doivent répondre à des critères de sélection vraiment sévères, du genre: l'investissement doit provenir des poches personnelles de l'initié; l'investissement doit être de plusieurs centaines de milliers de dollars; la perception des analystes sur le potentiel des titres sélectionnés est idéalement positive; la feuille de route des initiés retenus est généralement impeccable en ce sens qu'ils ont historiquement une bonne moyenne avec leurs achats; etc.

À l'aube de la nouvelle année, voici cinq titres canadiens qui font actuellement l'objet de la sélecte liste des «Meilleurs choix grande capitalisation» des conseillers Hurtubise.

>FONDS H&R REAL ESTATE INVESTMENT TRUST (HR.UN: 19,58$)

Au cours actuel, cette société d'investissement immobilier se négocie tout près de son creux des 52 dernières semaines. Un initié y a investi la somme de 2,1 millions de dollars.

>FONDS DE REVENU PAGES JAUNES (YLO.UN: 13,99$)

Rien de moins qu'une vingtaine d'initiés de l'éditeur des Pages Jaunes (annuaires imprimés et en ligne, site web Canadaplus.ca) ont investi quelque 5,6 millions dans l'achat d'unités de la populaire fiducie de revenu.

>RONA (RON: 16,92$)

Neuf dirigeants du chef de file des détaillants de quincaillerie, rénovation et jardinage au Canada ont injecté 1,7 million dans l'acquisition d'actions supplémentaires. Au prix actuel, l'action de Rona se négocie près de son bas des 12 derniers mois.

>SHAW COMMUNICATIONS (SJR.B: 24,08$)

Quand une dizaine d'initiés investissent de leurs poches près de 40 millions de dollars dans l'achat d'actions de leur compagnie, cela suppose que leur confiance dans le potentiel de croissance du titre est gonflée à bloc. C'est le cas chez Shaw Communications, dont l'activité principale est l'approvisionnement de services de télévision par câble.

>BANQUE TORONTO-DOMINION (TD: 67,74$)

Il est très rare que des dirigeants de banque puisent dans leur caisse personnelle pour acheter sur le marché des actions de leur employeur.

Historiquement, les initiés des banques sont toujours «vendeurs» ou presque: ils exercent rapidement leurs options dans le dessein d'arrondir leurs fins de mois. Mais il y a une exception de ce temps-ci.

Quelque 13 initiés de la Banque Toronto-Dominion ont investi globalement un peu plus de 7,5 millions de dollars dans l'achat sur le marché d'actions additionnelles. Cela vaut vraiment la peine d'être souligné puisque la Banque TD est la seule des grandes banques canadiennes à ne pas être exposé à la crise du papier commercial adossé à des actifs non bancaires.

De plus, la Banque TD est le titre bancaire le plus recommandé par les analystes des maisons de courtage. Au prix actuel, l'action de la TD se transige près de son creux des 52 dernières semaines.

Rien ne garantit évidemment que cette brochette de cinq titres s'avérera profitable. Mais comme cette sélection repose sur d'importantes transactions d'initiés ses chances de succès sont historiquement assez élevées.