Question: Je me demande bien quels sont les analystes qui avaient prévu une si forte baisse? Ils étaient plutôt rares, je crois. Alors pourquoi devrions-nous nous fier à leurs supposées analyses lorsqu'ils nous parlent de hausses probables? - Daniel Thérien

Question: Je me demande bien quels sont les analystes qui avaient prévu une si forte baisse? Ils étaient plutôt rares, je crois. Alors pourquoi devrions-nous nous fier à leurs supposées analyses lorsqu'ils nous parlent de hausses probables? - Daniel Thérien

Réponse: La Bourse est une science vraiment... inexacte. Je ne connais pas d'analystes et de stratèges de maisons de courtage qui avaient sérieusement prévu une si magistrale débâcle boursière allant de 40% à 50%, selon les diverses places boursières dans le monde.

Bien entendu, il y a des stratèges qui anticipaient une sévère correction boursière. Le problème? Ils l'ont anticipée deux années trop tôt, ce qui leur a notamment fait rater une grande partie de la spectaculaire hausse de 145% que le marché canadien a enregistrée entre octobre 2002 et juin dernier. Et une fois la fameuse débandade boursière enclenchée, les mêmes stratèges sont redevenus «positifs» trop tôt, les marchés continuant de s'effondrer fortement!

À la décharge de tous les analystes et stratèges de la planète boursière, personne n'est de mauvaise de foi dans ses prévisions. Quelques-uns réussiront, strictement par coup de chance, à trouver le «parfait» niveau plancher de l'actuel bear market. Et ils deviendront pendant un certain temps les nouveaux gourous chouchous des médias... Cela dit, force est de constater, après les nombreuses séances houleuses des dernières semaines, que les creux du vendredi 10 octobre dernier pourraient s'avérer comme étant un «excellent» niveau plancher.

Comme dégonflement de la Bourse à l'échelle de la planète, il me semble qu'on pourrait collectivement s'en accommoder! Il me semble qu'on a payé assez cher pour les monumentales gaffes de nos «grands» experts de la haute finance. Voici un rappel des creux en question que l'on a touchés ce vendredi 10 octobre dernier en cours de séance, avec, entre les parenthèses, le recul en pourcentage que cela représente par rapport au sommet de chacun des indices.

> S&P/TSX Composite: 8850,5 points (-41,6%)

> S&P/TSX Croissance: 946,4 points (-70,4%)

> S&P500 New York: 839,8 points (-46,7%)

> Dow Jones: 7882,5 points (-44,5%)

> NASDAQ: 1542,4 points (-46,1%)

> Nikkei Japon: 8115,4 points (-53,6%)

> Hang Seng Hong-Kong: 14 398,5 points (-54,9%)

> Dow Jones Royaume-Uni: 164,6 points (-42,5%)

> Dow Jones Allemagne: 180,4 points (-49,1%)

Lors du précédent bear market (de 2000 à 2002), l'indice phare de Wall Street, le S&P 500, avait perdu, à son niveau le plus creux, jusqu'à 49% de sa valeur et l'indice phare de Toronto, le S&P/TSX Composite jusqu'à 50%. Cela représentait les plus fortes débandades depuis mai 1946 pour Wall Street et depuis 1969 pour Toronto, la moyenne des baisses tournant autour de 30%. J'espère qu'on n'essayera pas de battre le dramatique marché baissier du début 2000!

Maintenant, pour tenter de rassurer les investisseurs, des analystes et des stratèges des maisons de courtage aiment nous rappeler ces temps-ci que le plus grand investisseurs de tous les temps, le célèbre Warren Buffett, a décidé, lui, d'investir dans le présent marché baissier. Leur message subliminal? Faites comme Warren Buffett, lui y connaît ça la Bourse! Bien oui... en février dernier, la fortune de Warren Buffett était évaluée à 62 milliards US et il était l'homme le plus riche du monde. On va convenir qu'un tel «coussin» donne confiance à son homme!

L'énergie renouvelable ou la Bourse?

Q Considérant que la reprise économique se bâtira probablement avec les énergies renouvelables comme moteur, que les actions d'entreprises d'énergie renouvelable ont été rudement dévaluées par la crise, ce secteur ne serait-il pas le filon à exploiter pour revigorer son portefeuille? - Patrice, Montréal

R Tous les secteurs, sans exception, ont subi des dégelées au cours du présent marché baissier. Je ne doute aucunement que le secteur des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables puisse connaître une éventuelle belle performance. Quand? Impossible de le savoir.

Miser sur un secteur particulier et aussi pointu que celui des énergies renouvelables... cela peut être très payant. J'en conviens, mais par ricochet, vous allez jouer au spéculateur, avec les risques que cela génère. Bonne chance! D'ici à ce qu'on réussisse à se sortir de l'actuel marché baissier, il m'apparaît nettement plus judicieux (et surtout moins risqué) de miser sur les grands indices boursiers nord-américains, lesquels se négocient à la cote de la Bourse de Toronto comme de simples actions. Vous pouvez acheter le titre XIU, lequel représente l'indice S&P/TSX60 de la Bourse de Toronto. Si la Bourse américaine vous intéresse, vous pouvez investir dans le XSP, qui représente l'indice S&P500 de la New York.

Avec ces deux seuls titres, vous allez vivre les hauts et les bas de la Bourse canadienne et de la Bourse américaine. Un conseil aux émules de Warren Buffett: allez-y mollo et échelonnez votre investissement en plusieurs tranches, question de protéger votre portefeuille en cas de grande récidive à la baisse!