Les acquisitions de BCE (à 42,75$) par le consortium de Teacher's et d'Alcan (à 101$ US) par la multinationale australienne Rio Tinto prouvent au moins une chose: lorsque des initiés (dirigeants ou administrateurs) investissent des sommes importantes dans l'achat d'actions de leurs entreprises, il faut leur faire confiance.

Les acquisitions de BCE (à 42,75$) par le consortium de Teacher's et d'Alcan (à 101$ US) par la multinationale australienne Rio Tinto prouvent au moins une chose: lorsque des initiés (dirigeants ou administrateurs) investissent des sommes importantes dans l'achat d'actions de leurs entreprises, il faut leur faire confiance.

Je ne parle pas ici de sortir de l'argent pour exercer des options et ensuite liquider les actions ainsi obtenues à prix d'escompte par rapport au marché boursier. Ces initiés ne prennent jamais de risques lorsqu'ils lèvent ainsi des blocs d'options.

Ils les exercent lorsqu'ils sont certains d'encaisser un bénéfice. Dans le cas contraire, ils laissent leurs options «mourir» à l'échéance. Et entre-temps, ils s'en feront octroyer à des prix d'exercice plus... bas!

Je fais plutôt référence ici aux initiés qui effectuent de véritables achats d'actions par l'entremise de la Bourse. Lorsque des initiés puisent dans leurs poches pour acquérir des actions de leurs entreprises sur le marché boursier, c'est parce qu'ils pensent réaliser non seulement un bon placement, mais un placement susceptible de leur rapporter un intéressant gain en capital.

Pour un initié, il n'y a aucune raison d'acheter des actions de son entreprise en Bourse s'il n'anticipe pas un éventuel gain en capital.

Comme ils connaissent fort bien leurs entreprises, personne n'est à vrai dire mieux placé que les initiés pour investir dans leur entreprise. Il faut donc y voir une sorte de signal d'achat lorsqu'on y repère des transactions d'achat effectuées par eux.

En tout cas, c'est la «recette» qu'utilisent avec succès les conseillers Robert et Dominic Hurtubise, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Et cela leur donne une très bonne moyenne au bâton. En ce qui concerne BCE, ils avaient repéré des transactions d'achat significatives dès juin 2006. Du côté d'Alcan, cela remonte à mars 2006.

Fait à souligner: les initiés qui acquièrent de la sorte des actions sur le marché boursier font habituellement preuve de patience. Comme dans le cas de huit initiés de BCE et de trois d'Alcan, ils ont été récompensés dans un délai allant de six à 15 mois après leurs achats.

Les initiés de BCE ont payé un prix moyen de 27$. Lorsqu'ils déposeront leurs actions, ils encaisseront 42,75$, pour un gain de 58%.

Les initiés d'Alcan, eux, ont payé un prix moyen de 47$ et ils recevront autour de 106$, soit un gain de 125%.

Réaction de Jean Coutu

Ma chronique de mardi dernier «Jean Coutu rachète de ses actions» a choqué le grand patron du Groupe Jean Coutu.

Je m'élevais dans cette chronique contre le fait que les initiés de Jean Coutu pouvaient profiter du plan de rachat de 13,7 millions d'actions que l'entreprise venait de lancer pour liquider des actions.

Voici les principaux passages de la lettre que la porte-parole de Jean Coutu, Hélène Bisson, m'a fait parvenir.

«D'abord, vous citez avec justesse un passage de notre communiqué concernant le fait que certains initiés pourraient vendre des actions durant la durée du programme. Cependant, vous ajoutez ensuite que la compagnie «invite ses dirigeants à liquider une partie de leurs actions».

Or, il y a une très grande différence entre pouvoir vendre des actions et inviter à liquider une partie des actions! Nous sommes convaincus que vous êtes en mesure de percevoir la nuance entre ces deux concepts et nous trouvons très malheureux que vous puissiez si mal interpréter nos intentions.»

«Vous devez savoir par ailleurs que cette phrase de notre communiqué de presse ("Certains initiés de la compagnie pourraient vendre des actions pendant la durée du programme») a été insérée à la demande de la Bourse tout simplement parce que la compagnie n'empêche pas ses dirigeants de vendre leurs actions durant la durée du programme. Cela ne signifie pas du tout que nous nous servons de nos «liquidités pour permettre à (nos) initiés de vendre leurs actions à un prix soutenu artificiellement».

«D'ailleurs, il n'est aucunement question ici que nos dirigeants liquident leurs actions comme vous le laissez entendre.»

"Vous devez savoir, conclut Mme Bisson, que plus que quiconque, nous avons une confiance inébranlable en notre titre et un très grand respect de nos actionnaires.»

Cela étant dit, je rappelle à M. Coutu que six de ses initiés ont vendu des lots d'actions en janvier et février derniers, après avoir exercé des lots d'options.