Malgré le fait que les marchés boursiers apparaissent toujours surévalués avec leurs indices se négociant près de leurs sommets historiques, les titres du secteur immobilier renfermeraient encore un bon potentiel de croissance boursière.

Malgré le fait que les marchés boursiers apparaissent toujours surévalués avec leurs indices se négociant près de leurs sommets historiques, les titres du secteur immobilier renfermeraient encore un bon potentiel de croissance boursière.

Cela serait encore plus vrai pour les fiducies immobilières canadiennes, et ce en raison du traitement fiscal privilégié dont elles continuent de bénéficier. Comme on sait, à l'exception des fiducies immobilières, toutes les autres fiducies (pétrolières, gazières, commerciales) seront assujetties à compter de 2011 à un nouveau régime d'imposition fédéral grandement pénalisant.

L'annonce en novembre dernier du nouveau régime d'imposition des fiducies, par le ministre fédéral des Finances James Flaherty, a eu en Bourse l'effet d'une bombe sur les fiducies de revenu, la valeur de celles-ci s'effondrant dans plusieurs cas de 15 à 20% en l'espace de quelques séances boursières.

Les actionnaires des fiducies de revenu voyaient ainsi s'évaporer 20 milliards de dollars... de gains accumulés sur papier !

Conséquence de la décision du gouvernement conservateur d'imposer à partir de 2011 les fiducies de revenu, sauf celles du secteur immobilier: de toutes les unités de fiducies de revenu inscrites à la Bourse de Toronto, seules les fiducies immobilières terminaient l'année 2006 en hausse.

Pendant que les fiducies des sociétés pétrolières, gazières et commerciales enregistraient en 2006 un recul moyen de 3%, les fiducies immobilières (également appelées Fiducie de placement immobilier en français ou REIT en anglais) bondissaient de 23,5%.

À première vue, le recul de 3% des fiducies pétrolières, gazières et commerciales semble marginal. En réalité, il ne l'est pas. Pourquoi ? Parce qu'en 2006, la Bourse canadienne a connu une très bonne année, l'indice S&P / TSX grimpant de 17,3%.

Et de tous les secteurs boursiers, seul celui des fiducies pétrolières, gazières et commerciales a bouclé l'année dans le rouge. De plus, avant l'annonce du ministre Flaherty de modifier radicalement le régime d'imposition des fiducies de revenu, celles-ci avaient accumulé depuis le début de l'année 2006 une bonne avance.

Une parenthèse: c'est en parlant d'équité fiscale envers toutes les sociétés que le ministre Flaherty a décidé d'assujettir les fiducies de revenu à un nouveau régime d'imposition.

Une question pertinente soulevée par le gestionnaire de portefeuille Jean-Luc Landry, dans le Journal Les Affaires: «Le gouvernement soutient qu'il est guidé par l'équité fiscale. Si cela est vrai, le ministre des Finances Jim Flaherty devrait expliquer pourquoi les fiducies de placement immobilier (les FPI, ou REIT, en anglais) ne sont pas touchées par la réforme.»

Le ministre ne s'est pas toujours expliqué là-dessus...

La mise au point sur le traitement de faveur fiscal dont jouissent les fiducies de revenu immobilières étant faite, jetons maintenant un coup d'oeil sur les perspectives boursières des titres du secteur immobilier et hôtelier.

Selon Steven Buller, gestionnaire du portefeuille du Fonds Fidelity Immobilier Mondial, «les caractéristiques fondamentales demeurent excellentes» dans le secteur immobilier mondial. Voici ses principales raisons:

1- «Les perspectives des édifices à bureaux, des centres commerciaux, des édifices industriels et des hôtels sont bonnes et devraient se maintenir au cours des deux prochaines années.»

2- «Malgré leur excellent rendement, les FPI ne semblent pas surévaluées. Les titres immobiliers se négocient à très faible prime par rapport à la valeur liquidative, soit entre 1% et 3% seulement.»

3- «Les investisseurs institutionnels et les particuliers du monde entier sous pondèrent le secteur de l'immobilier. Cependant, quand ils découvriront les avantages d'inclure des titres de ce secteur dans leur portefeuille, les investisseurs voudront remédier à la situation.»

Les analystes Michael Smith, Tanya Bouchard et Jimmy Khing Shan, du service de recherche de la Financière Banque Nationale, entrevoient également pour le secteur immobilier et hôtellerie une bonne année boursière en 2007.

«Nous prévoyons que 2007 offrira une nouvelle année solide pour les SPI (société de placement immobilier), avec des rendements compris entre 10% et 15%. Le secteur qui a accusé le plus important retard en 2006 – les soins aux personnes âgées – pourrait très bien prendre la première place en 2007», écrivent-ils dans le numéro de mars de Vision, le mensuel économique et financier de la Financière Banque Nationale.

Les titres qui présentent selon eux les meilleures perspectives de plus-value boursière parmi les fiducies immobilières sont:

- Primaris Retail REIT (PMZ.UN : 20,13$)

- Calloway Reit (CWT.UN : 27,80$)

- CAP Reit (CAR.UN : 20,60$)

- Chartwell Reit (CSH.UN : 14,16$)

- Chip Reit (HOT.UN :15,35$)

- Dundee Reit (D.UN : 38,07$)

- Extendicare Reit (EXE.UN :15,89$)

- Altus Group (AIF.UN :12,10$)

- CREIT (REF.UN : 31,19$)

Une autre façon d'investir une portion de ses épargnes dans le sous-secteur boursier de l'immobilier? Il suffit d'acheter des unités des fonds communs de placement spécialisés dans le secteur immobilier. Les familles de fonds qui en offrent? AGF, CIBC, Great-West, Mackenzie, Sentry, London Life, Dynamique, United.