La Bourse est de nouveau en crise. Gardons notre sang-froid...

La Bourse est de nouveau en crise. Gardons notre sang-froid...

L'ancien gourou de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, vient de se transformer en Bonhomme Sept Heures. Du haut de sa réputation, il affirme que les États-Unis traversent actuellement leur pire crise financière des 45 dernières années.

Et Dieu sait que le «bonhomme» en a vu des crises financières au cours de son long règne, lequel avait débuté avec rien de moins que le krach d'octobre 1987.

Il ne faut donc pas s'étonner de voir un vent de panique souffler sur les marchés boursiers.

Si M. Greenspan se montre si inquiet face à l'impact dramatique sur l'économie américaine de la fabuleuse crise du papier commercial adossé aux hypothèques à haut risque (subprime), c'est parce qu'il doit avoir accès à de nouvelles données économiques qui confirment son présage.

Cela laisse également entendre qu'une partie de l'intelligentsia de la haute finance américaine doit être sur la même longueur d'onde et broyer du noir.

Depuis août dernier, les titres des grands groupes financiers américains subissent une spectaculaire déconfiture, nombre d'entre eux ayant fondu au-delà de 50%, 60% et même plus.

Prenons la journée de lundi. La crise a frappé fort lorsqu'on a vu le titre de la banque d'affaires Bear Stearns crouler sous la barre des 4 $ US. Au cours des 52 dernières semaines, Bear Stearns avait touché un haut de 156 $ US.

Pour éviter la faillite de Bear Stearns, la firme JP Morgan en a pris le contrôle hier en acquérant un bloc d'actions au prix dérisoire de 2 $ US l'action.

Pendant ce temps-là, une autre banque d'affaires, Lehman Brothers, subissait une dégelée. Le titre se négocie actuellement en chute de 62% à comparer à son haut des 52 dernières semaines.

Même chose d'ailleurs pour les titres bancaires canadiens. En cours de séance boursière hier, les titres des six grandes banques canadiennes ont tous enregistré des nouveaux creux pour la période des 52 dernières semaines.

Le pire titre est celui de la Banque CIBC (CM: 56,94$), lequel accuse un recul de 47% par rapport à son haut des 12 derniers mois. Suit tout près, le titre de la Banque de Montréal (BMO: 39,11$), qui accuse une baisse de 45% sur son haut des 52 dernières semaines.

Les titres de la Banque Nationale (NA: 44,65$) et de la Toronto-Dominion (TD: 59,45$) s'échangent actuellement en perte de 33%.

La Banque Royale (RY: 43,70$) s'en titre avec un escompte de 28% et la Banque Scotia (BNS: 43$). une baisse de 21,5%.

Comme ils ont tous subi une importante diminution de valeur, il semble à première vue que le niveau actuel des titres bancaires canadiens reflète présentement l'ensemble des mauvaises nouvelles financières découlant de la crise américaine du papier commercial.

C'est donc dire que le gros de crise boursière du côté des titres des banques canadiennes devrait être derrière nous. Maintenant, si la crise s'amplifie du côté des banques américaines, nos titres bancaires risquent d'écoper davantage.

Et si tel est le cas, ils vont vraiment devenir des aubaines fort intéressantes!

En cours de séance lundi, deux des grands indices boursiers américains ont momentanément descendu sous leur récent creux des 52 dernières semaines.

Il s'agit du principal indice de la Bourse américaine (le S&P 500 de la Bourse de New York), et du NASDAQ.

Le S&P 500 a touché un nouveau creux à 1260,19 points. Par rapport à son sommet historique de 2007 (soit 1576,09 points), ce nouveau creux représente une correction de 20%.

Pour sa part, le NASDAQ a descendu jusqu'à 2162,99 points, en baisse de 24,4% sur le haut des 12 derniers mois (2861,51 points).

Pendant ce temps-là, le Dow Jones a su se maintenir à une centaine de points au-dessus de son creux des 52 semaines.

Chez nous, notre principal indice, le S&P/TSX Composite (autour des 12 949 points), malgré la correction d'hier, réussit à se maintenir assez loin de son récent creux (12 011 points).

Alors que la Bourse canadienne accuse un recul de 6% depuis le début de l'année, le S&P 500 affiche des pertes de 12%, le Dow Jones de 9% et le NASDAQ de 16%.

Où s'en va la Bourse? À court terme, il appert qu'on serait mûr, surtout du côté américain, pour une «correction technique» à la hausse.

Toutefois, si Alan Greenspan a raison avec «sa pire crise financière des 45 dernières années», cela laisse présager que la tempête boursière n'est pas terminée.