Est-ce que les marchés boursiers sont assez volatils à votre goût? Il y a de quoi capoter bien raide si vous suivez aux 15 minutes les fluctuations des indices boursiers et de vos titres.

Est-ce que les marchés boursiers sont assez volatils à votre goût? Il y a de quoi capoter bien raide si vous suivez aux 15 minutes les fluctuations des indices boursiers et de vos titres.

Que dire maintenant des prévisions des gourous, c'est-à-dire des stratèges des maisons de courtage?

Alors que les pessimistes notoires bombaient le torse à la suite du mini-krach de lundi sur les marchés canadiens, européens et asiatiques, les optimistes retrouvaient mardi leur confiance des beaux jours à la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine de secourir Wall Street en abaissant son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage, à 3,5%.

La Banque du Canada a pour sa part réduit le sien d'un quart de point, à 4%.

Quoi qu'il en soit de la folle volatilité boursière, il n'en demeure pas moins que la forte chute des indices depuis le début de la nouvelle année repose malheureusement sur des bases solides: risque élevé de voir les États-Unis tomber en récession; crise bancaire mondiale sans précédent en raison du krach du papier commercial lié aux subprimes américains (hypothèques à risque); déprime immobilière dans de nombreux États américains; baisse marquée de la confiance des consommateurs; niveau de pessimisme élevé chez les investisseurs, etc.

Cela étant dit, est-ce que la débandade boursière qui sévit depuis le début de l'année tire à sa fin? À ce propos, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne nouvelle: l'ampleur de l'actuelle correction est majeure et on sent que Wall Street peut compter sur la puissante Réserve fédérale pour y mettre fin.

La mauvaise nouvelle: tous les indices boursiers du monde ont percé mardi leurs «creux» respectifs des 52 dernières semaines. En quoi cela est-il mauvais?

Sur le plan technique (lire le «mental» des boursicoteurs, l'aspect «psychologie» du marché, le caractère spéculatif), les marchés boursiers pourraient re... tester leurs nouveaux creux!

Commençons par mesurer l'ampleur de l'actuelle correction boursière. Voici pour chacun des grands indices boursiers l'ampleur de la chute entre le «creux» de mardi et le «haut» atteint par chacun des indices au cours des 52 dernières semaines.

Entre les parenthèses, vous trouverez le pourcentage de la baisse enregistrée depuis le début de l'année entre le «creux» de mardi et le 31 décembre dernier, voire en moins de trois semaines.

> S&P/TSX Composite, de Toronto: - 18,0% (- 13,2%)

> Dow Jones, de New York: - 18,1% (- 12,3%)

> S&P 500, de New York: - 19,1% (- 13,2%)

> NASDAQ, de New York: - 22,4% (- 16,3%)

> DJGER, Dow Jones Allemagne: - 22,6% (- 20,9%)

> DJUK, Dow Jones Grande-Bretagne: - 21,8% (- 17,3%)

> Nikkei, de Tokyo: - 31,3% (- 17,9%)

> Hang Seng, de Hong-Kong: - 32,1% (- 21,9%)

> S&P/TSX Venture, de Toronto: -30,6% (-17,6%)

À la lumière des chiffres, voici trois observations techniques.

Un, l'amplitude de la correction entre le «creux» de mardi et le «haut» des 12 derniers mois est sensiblement la même pour les grands indices des marchés boursiers nord-américains et européens, voire de 18% à 22,6%.

Deux, la forte chute observée du côté de la Bourse de croissance de Toronto (S&P/TSX Venture) est d'une envergure similaire (plus de 30%) à celle survenue sur les marchés hautement spéculatifs de la Chine et du Japon.

Trois, les deux tiers de la baisse observée sur les marchés nord-américains sont survenus en ce début de nouvelle année.

Les lourdes pertes boursières subies entre le «creux» et le «haut» des 52 dernières semaines escomptent, en bonne partie du moins, l'accumulation des mauvaises nouvelles qui frappent actuellement l'économie américaine, et qui risquent de se répercuter éventuellement sur le Canada, l'Europe et l'Asie.

Vu la vigilance de la Réserve fédérale américaine et son immense coup de pouce en abaissant mardi de trois quarts de point son taux directeur, il faudrait une nouvelle panoplie de mauvaises nouvelles économiques pour accentuer l'actuelle débandade de Wall Street.

Et encore là, on sent que la Réserve fédérale reste aux aguets et qu'elle pourrait de nouveau intervenir et réduire davantage son taux directeur pour éviter que les États-Unis tombent en récession.

La vigilance et la rapidité d'intervention de la Réserve fédérale, voilà une nouvelle rassurante pour Wall Street et les autres grandes places boursières de la planète!