Depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement Charest a accordé au total 4,6 milliards de dollars de réductions d'impôt, dont 3,8 milliards aux particuliers et 825 millions aux entreprises. Saviez-vous que ces réductions d'impôt sont nettement inférieures aux charges fiscales additionnelles que l'ensemble des contribuables lui ont versées durant ces quatre années de règne libéral?

Depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement Charest a accordé au total 4,6 milliards de dollars de réductions d'impôt, dont 3,8 milliards aux particuliers et 825 millions aux entreprises. Saviez-vous que ces réductions d'impôt sont nettement inférieures aux charges fiscales additionnelles que l'ensemble des contribuables lui ont versées durant ces quatre années de règne libéral?

Par rapport à la dernière année financière péquiste (2002-2003), et ce en tenant compte des réductions «libérales» de 4,6 milliards, les particuliers et les entreprises vont verser cette année dans les coffres du gouvernement du Québec quelque 6,9 milliards de dollars de plus en impôts et taxes.

Sortez votre calculette. Si le gouvernement Charest avait conservé le statu quo et la même structure fiscale que lors du dernier budget péquiste de 2002-2003, c'est une somme supplémentaire de 11,5 milliards de dollars qu'il récolterait cette année au chapitre des impôts et taxes payés par les particuliers et les entreprises.

Mais comme il a alloué des réductions de 4,6 milliards (3,8 milliards aux particuliers et 825 millions aux entreprises), voilà pourquoi on se retrouve collectivement avec une surcharge fiscale réelle qui se «limite» à 6,9 milliards.

C'est donc dire que le gouvernement Charest a finalement conservé 60% des revenus additionnels qu'il aurait pu aller chercher dans les poches des particuliers et des entreprises s'il avait conservé la même structure fiscale qu'en 2002-2003.

Une parenthèse s'impose. Comment explique-t-on cette surcharge fiscale de 6,9 milliards alors que le gouvernement Charest se vante d'avoir accordé des réductions d'impôt de 4,6 milliards? Par le simple fait que le gouvernement du Québec a lui aussi profité de la croissance économique, laquelle s'est traduite par une augmentation des salaires des particuliers, des revenus imposables des entreprises et des dépenses de consommation.

Et qui dit augmentation des salaires, des revenus des entreprises et des dépenses de consommation, dit forcément augmentation pour le gouvernement du Québec des revenus d'impôts et de taxes.

Revenons maintenant sur le fardeau fiscal des particuliers. À comparer aux impôts et taxes qu'ils versaient à la fin de l'année financière 2002-2003, les Québécois versent actuellement 2,5 milliards de plus en impôt provincial et 1,7 milliard de plus en taxes à la consommation.

Pour les particuliers seulement, la facture fiscale québécoise s'est donc appréciée de 4,2 milliards au cours des quatre dernières années. Remarquez que ça aurait pu être pire n'eût été les réductions d'impôt de 3,8 milliards consenties au fil des années du régime libéral.

Du côté des sociétés, le gouvernement Charest indique qu'il a accordé depuis quatre ans une «réduction du fardeau fiscal» de 825 millions de dollars.

Dans les faits, cette «réduction» est nettement inférieure à l'augmentation des taxes et impôts que le gouvernement Charest récolte actuellement auprès des entreprises qui ont pignon sur rue au Québec.

Par rapport à l'année 2002-2003, le réel fardeau fiscal des sociétés a bondi de 2,5 milliards, soit un supplément d'impôt et de taxes sur le capital de 830 millions de dollars, un supplément de 270 millions au chapitre des taxes à la consommation et un supplément de 1,4 milliard au chapitre des contributions des entreprises au Fonds des services de santé.

Évidemment, la charge fiscale imposée par le gouvernement Charest aux sociétés aurait pu être pire n'eût été les «réductions» de 825 millions qui ont été allouées depuis quatre ans.

Quoi qu'il en soit, le gouvernement Charest devrait nous dire un gros merci pour le «petit» supplément de 6,9 milliards d'impôts et taxes que nous verserons cette année dans les coffres de Québec.