Le prochain grand patron de la Banque de Montréal est un ardent partisan de la sainte Flanelle! C'est Bill Downe lui-même qui l'a confié lors d'une entrevue en octobre dernier.

Le prochain grand patron de la Banque de Montréal est un ardent partisan de la sainte Flanelle! C'est Bill Downe lui-même qui l'a confié lors d'une entrevue en octobre dernier.

Natif de Montréal, M. Downe a déménagé à Toronto lorsqu'il était encore très jeune. Malgré tout, il ne peut s'empêcher d'applaudir quand les joueurs du Canadien l'emportent sur les Leafs.

Bien que la rumeur voulant qu'il soit un successeur potentiel de Tony Comper circule depuis octobre, Bill Downe n'avait pas voulu aborder ce sujet en entrevue. Il préférait laisser au conseil d'administration de la Banque le soin de dévoiler en temps et lieu le nom de celui prendrait la relève du président et chef de la direction de BMO Groupe financier. C'est maintenant chose faite. Tony Comper a confirmé hier qu'il quitterait son poste pour prendre sa retraite le 1er mars 2007. Dans la foulée, le conseil a annoncé la nomination de Bill Downe, actuellement numéro deux de l'institution, pour remplacer M. Comper.

Bill Downe n'a accordé aucune entrevue hier, c'est du moins ce qu'on nous a assuré au siège social. À la suite de la rencontre de l'automne dernier, nous avions été cependant en mesure de constater sa connaissance approfondie du milieu financier.

Âgé de 54 ans, Bill Downe compte 23 ans d'expérience chez BMO. Il y est entré à titre d'analyste de crédit. En 1992, M. Downe était nommé premier vice-président, Grandes entreprises des États-Unis. Le marché américain, où BMO réalise 16,6% de ses revenus, en est un qu'il connaît très bien.

Il dirige, depuis 2001, les opérations américaines de BMO. Il réside d'ailleurs à Chicago, où ses enfants vont à l'école. "Les Américains ont un sens aigu de la communauté", expliquait-il en octobre. " J'ai appris, là-bas, l'importance de bien connaître les gens avec qui ont fait affaire, de mettre l'accent sur le service à la clientèle, de créer des liens avec la communauté."

Cette affirmation traduit une préoccupation centrale de Bill Downe, préoccupation qu'on retrouve dans un discours prononcé il y a deux ans au Nouveau-Brunswick. "L'économie globale est le résultat d'une multitude d'économies régionales. Il n'y a pas de façon globale de faire des affaires. Il faut s'adapter à chacun des marchés où nous avons pignon sur rue."

Bill Downe avait fait, l'automne dernier à Montréal, une présentation devant un parterre d'analystes et d'investisseurs institutionnels, dans le cadre d'une conférence organisée par CIBC Marchés Mondiaux.

Il y avait exposé les objectifs de croissance de l'institution montréalaise, dont la filiale américaine, Harris Bank, venait tout juste d'annoncer l'acquisition de la First National Bank & Trust, une institution financière de l'Indiana.

"Lorsque l'acquisition de la First National sera complétée, notre réseau américain comptera 233 succursales. C'est un pas important vers l'atteinte de notre objectif qui est de devenir le numéro un des services bancaires aux particuliers et au secteur commercial dans le Midwest américain avec un réseau de 350 à 400 succursales". D'autres acquisitions aux États-Unis sont dans les cartes.

Pour ce qui est du marché canadien, M. Downe faisait part de l'intention de son institution de prendre de l'expansion en Alberta et en Colombie-Britannique, deux provinces qui connaissent une forte croissance économique.

Les connaissances de Bill Downe ne se limitent pas uniquement aux marchés financiers canadiens et américains. Le futur président et chef de la direction de BMO Groupe financier connaît également très bien le marché chinois, un pays où il est allé au moins une quinzaine de fois.

"Ce pays évolue à une vitesse incroyable", disait-il en octobre. En 2001, BMO devenait la première banque canadienne à ouvrir une succursale à Pékin. Elle compte également des succursales à Guangzhou et à Hong Kong, ainsi qu'un bureau de représentation à Shanghai. Elle vient tout juste d'ouvrir une succursale de BMO Marché des capitaux à Pékin.

"C'est un long processus. Il faut bâtir des liens de confiance, entretenir ses relations et surtout ne pas croire qu'un investissement important va nous ouvrir instantanément la voie du succès. Le transfert de connaissance, le temps qu'on consacre en Chine sont beaucoup plus importants que le montant d'agent investi".

Prochain poste pour Bill Downe, conseiller aux affaires internationales de Stephen Harper? Je crois qu'il préfère le milieu bancaire à la politique.

Pour joindre notre chroniqueuse:mboisver@lapresse.ca