Pour la nième fois, les grands indices boursiers ont touché hier un nouveau creux dans le cadre de l'actuel bear market, lequel marché baissier ne cesse de déjouer même les prévisions les plus pessimistes.

Pour la nième fois, les grands indices boursiers ont touché hier un nouveau creux dans le cadre de l'actuel bear market, lequel marché baissier ne cesse de déjouer même les prévisions les plus pessimistes.

Bien sûr, à chaque fin de journée, les stratèges et analystes des maisons de courtage trouvent toujours des bonnes raisons pour justifier la nouvelle débandade quotidienne. Même chose pour les chroniqueurs financiers, moi le premier.

Compte tenu de la piètre performance des prévisions de tout un chacun, je propose qu'on se la ferme! Et que tous ensemble, on implore les dieux de mettre fin au saccage boursier.

C'est assez! Au niveau où on est rendu, on ne parle plus de débandade boursière mais plutôt de destruction boursière.

En termes de capitalisation boursière mondiale, c'est-à-dire l'ensemble de la valeur des actions négociées dans le monde, on a collectivement perdu plus de 16 000 milliards US depuis un an.

À elle seule, la Bourse canadienne a vu la valeur globale des actions qui y sont négociées se dégonfler d'au moins 600 milliards US depuis octobre 2007.

Le baromètre de la Bourse de Toronto, soit l'indice S&P/TSX Composite, accusait en fin de journée hier une baisse de 24,1% par rapport à son niveau d'octobre 2007. Du côté de la Bourse de croissance de Toronto, là où on retrouve les titres des petites sociétés canadiennes, la chute atteint la barre des 6%.

À Wall Street, par qui est arrivée la vague de destruction massive de la Bourse mondiale, c'est également le saccage: le Dow Jones accuse une chute de 26% par rapport à son niveau d'il y a 12 mois; le S&P 500 de la Bourse de New York enregistre une déconfiture de 32% et le NASDAQ perd 33%.

Si vous détenez des actions ou des parts de fonds communs d'actions canadiennes et américaines, dites-vous que vos pertes sur un an sont au moins aussi considérables que la chute des indices de référence. Et si vous détenez des parts de fonds d'actions européennes, asiatiques ou de marchés émergents, la santé de votre portefeuille n'est guère meilleure.

Que faire avec votre portefeuille?

Au stade où on est rendu, qu'avez-vous à perdre de plus? Ce n'est pas la bonne façon d'envisager le problème. La vraie question: ai-je le temps de perdre encore de l'argent et un de ces jours de me refaire le portefeuille? Si vous répondez par la négative, alors là ça va vraiment mal pour vous. C'est un cas de liquidation massive... Je suis personnellement contre... mais je ne suis pas dans vos souliers.

Si vous avez répondu par l'affirmative, alors là prenez votre mal en patience... si vous détenez des actions de qualité et des fonds d'actions de grandes capitalisations.

Par contre, si votre portefeuille ne renferme que des titres de pacotille, je ne peux vous dire que ceci: bonne chance! Dans un marché baissier, les titres de grande qualité baissent généralement moins que les titres de petite capitalisation et les titres de pacotille comme les petites minières... Et lorsque le marché redevient haussier (bull market), ce sont les titres de qualité qui grimpent habituellement le plus rapidement.

En terminant, j'aimerais vous rappeler une vérité boursière simpliste. En Bourse, pour un investisseur qui liquide ses actions, il y en toujours un qui les achète. Dans un marché gonflé à bloc, le gagnant c'est le vendeur. Dans un marché hautement déprimé comme c'est le cas aujourd'hui, c'est généralement l'acheteur qui fait un bon coup.

Il faut juste avoir de l'argent et du nerf! O.K. Je me la ferme!