Lundi dernier, les stratèges des grandes institutions étrangères Citigroup, HSBC Holdings et UBS AG avertissaient les boursicoteurs de se tenir à l'écart du marché chinois, plus précisément des Bourses de Shanghai et de Shenzhen où les indices ont explosé de 121% l'an dernier.

Lundi dernier, les stratèges des grandes institutions étrangères Citigroup, HSBC Holdings et UBS AG avertissaient les boursicoteurs de se tenir à l'écart du marché chinois, plus précisément des Bourses de Shanghai et de Shenzhen où les indices ont explosé de 121% l'an dernier.

Et par surcroît, le gouvernement chinois attribuait cette forte hausse boursière à de «l'optimisme aveugle» de la part des investisseurs!

Cette alerte rouge a énervé bien des petits investisseurs. Nombre d'entre eux y ont vu une sorte de signal pour réduire sensiblement le poids boursier de leurs portefeuilles.

Replaçons l'alerte chinoise dans sa juste perspective. Oui! le marché boursier chinois est en pleine bulle. À preuves, la capitalisation boursière des compagnies inscrites à la Bourse de Shanghai a explosé l'an dernier de 221% et celle de la Bourse de Shenzhen a grimpé de 97%. Pendant ce temps-là, la principale Bourse chinoise, soit celle de Hong Kong, voyait sa capitalisation boursière augmenter presque de 63%.

D'ailleurs, de toutes les places boursières de la planète, ce sont les trois Bourses chinoises qui ont enregistré l'an passé les plus fortes augmentations en termes de capitalisation boursière (valeur boursière globale des entreprises inscrites aux cotes des Bourses).

Par hypothèse, mettons les choses au pire: lundi prochain, un krach frappe les Bourses chinoises. Est-ce que, dans les 24 heures suivantes, cela peut provoquer un effondrement mondial des grandes Bourses?

Avant d'y répondre, je vais reformuler la question: lundi prochain, un krach frappe la Bourse canadienne.

Est-ce que la débandade canadienne peut provoquer l'effondrement de Wall Street, Londres, Tokyo?

Ben voyons donc! Le poids de la Bourse canadienne dans le merveilleux monde boursier ne représente que 3,3% de la capitalisation boursière mondiale. Pour comparer des pommes avec des pommes, utilisons le dollar américain pour évaluer la capitalisation de chacune des 51 Bourses répertoriées à travers le monde.

Sachez que la valeur boursière des entreprises négociées sur la Bourse de Toronto totalise 1701 milliards US. Ce qui représente une goutte par rapport à la capitalisation boursière mondiale, laquelle atteignait le 31 décembre dernier la valeur de 50 636 milliards US.

Revenons aux trois Bourses chinoises. La capitalisation boursière de la plus grosse des trois, voire celle du Hong Kong Exchanges, s'élève à 1715 milliards US. Comme celle de la Bourse de Toronto, elle n'accapare que 3,3% de la capitalisation mondiale. Pour leur part, les Bourses de Shanghai et Shenzhen présentent une capitalisation de 1145 milliards US (soit 2,2%).

Ainsi, les trois places boursières chinoises disposent d'une capitalisation boursière de 2860 milliards US. Ou 5.5% de la capitalisation mondiale. C'est certes important... mais quand même pas suffisant pour avoir un impact le moindrement important sur le comportement des marchés nord-américains et européens.

En somme, la Chine n'a presque pas plus de poids que le Canada quand on parle de Bourse. Cessons de nous énerver avec les fortes hausses des parquets chinois.

On dira ce qu'on voudra, «le» marché dominant en Bourse demeure Wall Street, avec la Bourse de New York et le NASDAQ.

Quand Wall Street fluctue de façon significative, voire au-delà de 150 points pour le Dow Jones, à la hausse comme à la baisse, toutes les places boursières à travers le monde emboîtent généralement le pas.

C'est une question de poids lourd. La Bourse de New York présente une capitalisation boursière de 15 420 milliards et le NASDAQ près de 3880 milliards. Fort de sa capitalisation cumulative de 19 300 milliards US, Wall Street accapare ainsi 38% de la capitalisation boursière mondiale.

À titre de comparaison, je vous signale que les Bourses japonaises de Tokyo et Osaka ont une capitalisation totale de 7735 milliards US, soit 15,3% de l'ensemble des places boursières à travers le monde.

Pour leur part, les deux grands marchés boursiers européens ont presque la même valeur boursière, soit 3794 milliards US pour la Bourse de Londres et 3708 milliards pour l'Euronext. Ajoutons la Deutsche Borse avec une capitalisation de 1638 milliards US. Cela donne à l'Europe la deuxième position au monde avec plus de 18% de la capitalisation mondiale.

Si vous additionnez maintenant, le Japon, l'Europe et la Chine, vous allez constater un poids boursier identique à Wall Street, voire 38%.

Morale de l'histoire: concentrez-vous sur le comportement de Wall Street. Il en va de la santé de votre portefeuille.