Le Service correctionnel du Canada rapporte que 343 détenus ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19 jusqu’ici, dont près des deux tiers au Québec. Deux détenus sont morts de la maladie depuis le début de la pandémie.

Presque tous ces cas se sont produits dans deux établissements du Québec et un autre en Colombie-Britannique.

L’établissement fédéral le plus durement touché a été le Centre fédéral de formation de Laval, où on a recensé jusqu’ici 148 cas, dont 111 toujours actifs, et un décès.

À l’Établissement de Joliette, on a signalé 52 cas positifs, qui sont aujourd’hui rétablis, selon les données du Service correctionnel. Quinze autres cas ont été recensés à l’Établissement de Port-Cartier, et 14 de ces détenus sont maintenant rétablis.

L’établissement à sécurité moyenne de Mission, en Colombie-Britannique, a connu 120 cas de COVID-19, dont 117 se sont rétablis. La maladie a aussi fait un mort à cet établissement.

Ailleurs au pays, seul un établissement en Ontario, l’Établissement pour femmes Grand Valley, a connu des cas de COVID-19 ; les huit détenues sont aujourd’hui rétablies.

Par ailleurs, au moins 88 agents ont été infectés par le coronavirus, selon le Service correctionnel.

Un détenu et plusieurs associations de défense des droits de la personne ont intenté mardi une poursuite contre le gouvernement fédéral. Ils allèguent que les mesures de distanciation sociale dans les pénitenciers sont « grandement inadéquates », mettant ainsi en péril la santé et la sécurité des détenus.

Sean Johnston, qui purge une peine de prison à perpétuité pour meurtre dans un pénitencier en Ontario, allègue que l’incapacité du gouvernement de protéger la santé des détenus contrevient à leurs droits constitutionnels, garantis par la Charte canadienne.

M. Johnston rappelle que certains détenus partagent toujours une cellule avec lits superposés et ne peuvent donc pas appliquer les mesures de distanciation. Il soutient aussi qu’au Canada, peu de détenus non dangereux ont été libérés pour réduire la population carcérale.

Déjà, à la fin de mars, des militants pour les droits des détenus demandaient à Ottawa la libération des délinquants non dangereux et un plan uniforme à l’échelle du pays pour protéger la santé et la sécurité des prisonniers pendant la pandémie. Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a ensuite autorisé la Commission des libérations conditionnelles à utiliser son pouvoir pour libérer des détenus non dangereux.