Alain Chabat, l'une des stars de la comédie française (Didier, Astérix et Obélix - Mission Cléopâtre, RRRrrrr!!!), est de retour avec Noël & Cie, une comédie du temps des Fêtes que non seulement il réalise, mais dans laquelle il incarne aussi le plus fantaisiste des personnages, soit le père Noël lui-même. Et cette fois, Santa est dans de beaux draps, puisqu'à quelques jours du grand soir, tous ses lutins sont tombés malades. En cherchant un remède pour tous à Paris, il découvre la vraie vie des êtres humains. Mais pourquoi Alain Chabat aime-t-il nous faire rire autant que rêver?

Pourquoi a-t-on envie de faire un film de Noël, comme réalisateur et comme comédien?

Alors franchement, c'est l'histoire qui a guidé l'envie. Je ne me suis pas dit: «Tiens, je vais faire un film de Noël»; c'est plus une histoire qui est née comme ça, qui m'a inspiré. J'ai commencé à écrire vraiment pour le plaisir, et en plus, je n'avais pas prévu me lancer dans la fabrication d'un film. Petit à petit, l'histoire a grandi, ça me plaisait, et du coup, puisque c'était un film de Noël et que je n'avais pas envie de le sortir en 2018, j'ai accéléré le rythme. J'ai demandé à mon producteur si ça lui plaisait, ça l'a tout de suite inspiré, et c'est lui qui m'a dit que ce serait bien que je fasse Santa, alors que je ne m'étais même pas posé la question du casting. J'avais juste envie de lui parler de l'histoire, en fait.

Vous avez accepté une grande transformation physique pour le rôle, ce n'est pas une perruque que vous portez. Vous aimez ce look?

Oui, ce sont mes vrais poils. J'ai encore mon visage de père Noël, avec une énorme barbe et des cheveux assez longs. C'est plus simple, j'avais du temps, juste à attendre que ça pousse. Ça m'évite les perruques et des barbes postiches. J'aime bien.

Vous incarnez un père Noël assez original qui, en fait, connaît peu la vraie nature des enfants, parce qu'il ne les voit qu'un soir par année, quand ils sont couchés. Il est bourru, votre père Noël.

Il est bourru et même un peu chiant, parfois. C'est un peu un enfant gâté, je trouve. Il a 92 000 lutins qui font ses jouets, sa femme qui fait le reste, ses rennes qui le trimballent, et lui, il arrive effectivement quand tout le monde dort, dépose ses cadeaux et s'en va. Là, c'est la première fois qu'il va se retrouver face à des humains réveillés, avec des problèmes d'humains, avec un travail, des enfants, une famille, des horaires... Ça me faisait marrer de faire débouler ce personnage dans une réalité qu'il ne soupçonne même pas. Pour moi, c'est le vrai père Noël, qui est très candide et qui est complètement largué.

Noël & Cie, c'est aussi une jolie carte postale de Paris. Qu'est-ce que l'esprit français apporte à votre avis à l'esprit de Noël dans votre film?

Ce n'est pas tellement un genre français. Des films de Noël, on n'en a pas beaucoup. C'est souvent un genre très nord-américain. J'adore dans les comédies américaines quand la ville est importante. New York très bien filmé, il y a de la neige, c'est très romantique. J'habite Paris, j'avais aussi envie de montrer cette ville comme je la vois. C'est une ville qui peut parfois être agressive, comme New York, mais qui est aussi très belle. J'avais envie que Santa déboule dans un environnement qui n'est pas uniquement agressif. Ce n'est pas que ça. Il y a aussi de la beauté, de la fraternité, du mélange, des tas de gens différents. Je sais qu'elle existe aussi cette ville, ce Paris-là, cette France-là. J'avais envie de montrer les deux.

Comme réalisateur, vous semblez avoir une prédilection pour les films ludiques et magiques: Didier, Astérix, Sur la piste du Marsupilami et maintenant Noël & Cie. Pourquoi ce penchant?

J'aime bien quand il y a de la magie, oui. Les choses ne se règlent pas par magie, mais ne pas croire à la magie, c'est dommage. C'est vrai qu'avec le père Noël, on est quand même dans un des personnages les plus magiques et féeriques qui soient. J'avais envie d'y aller à fond là-dedans, quoi.

Vous êtes aussi la voix française de Shrek. Que représente pour vous cette expérience qui dure depuis plus de 10 ans?

J'adore l'animation et je ne savais pas que ça allait devenir cette franchise. Quand ils m'ont proposé Shrek au début, je pensais même que c'était un truc expérimental tellement le ton était différent des autres animations que je connaissais. Je pensais que c'était un truc très adulte qui n'allait faire qu'un seul épisode. C'est devenu incroyable. En plus, l'équipe de DreamWorks m'a toujours permis de regarder la fabrication de Shrek. Quand j'étais aux États-Unis, de temps en temps je les appelais pour savoir si je pouvais voir où ils en étaient, ils m'ont toujours ouvert les portes des studios. J'adore discuter avec les animateurs. Je trouve ça passionnant.

Est-ce que votre expérience américaine a teinté la création de Noël & Cie?

Si, en quelque sorte. L'histoire est née là-bas. En France, on fête Noël, bien sûr, mais pas avec la même puissance, les maisons décorées, etc. Ça m'a inspiré pour imaginer un père Noël qui débarque sur terre quelques jours avant la date à laquelle il passe d'habitude et qui voit tout ce bordel.

Il faut garder la barbe au moins jusqu'à Noël!

Exactement! Je la raserai au printemps ou à l'été. Pour le moment, en hiver, c'est très bien, ça tient au chaud.

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Noël & Cie est actuellement à l'affiche.

Photo fournie par MK2 l MILE END

Alain Chabat est de retour avec Noël & Cie, une comédie du temps des Fêtes que non seulement il réalise, mais aussi dans laquelle il incarne le plus fantaisiste des personnages, soit le père Noël lui-même.