Dans Mark Felt - The Man Who Brought Down the White House, nouveau film de Peter Landesman (ParklandConcussion), Liam Neeson incarne Mark Felt, ce vétéran du FBI qui, dans le scandale du Watergate en 1973, a servi d'informateur au journaliste Bob Woodward du Washington Post. 

Les révélations de celui qui a été surnommé «Deep Throat» ont forcé Richard Nixon à démissionner de la présidence des États-Unis. Au cours d'une rencontre de presse tenue au festival de Toronto, l'acteur s'est exprimé sur divers sujets.

Mark Felt

«Je ne connaissais pas beaucoup le personnage avant qu'on me propose de l'incarner. J'ai embauché un recherchiste pour me documenter adéquatement. Je n'ai pas senti le besoin de rencontrer la famille de Mark Felt parce que dans sa vie professionnelle, cet homme était très discret. Bob Woodward a entretenu une relation avec lui pendant quelques années, mais il n'a pratiquement jamais rien su de sa vie privée, car Felt était habile à tout compartimenter. En tant qu'acteur, c'est intéressant à jouer. Maintenant, est-il, comme certains le prétendent, le grand sauveur de la démocratie? Je crois qu'il y a des zones grises. Felt a d'abord été blessé par le fait de ne pas avoir été choisi pour succéder à J. Edgar Hoover, son maître à penser. Il a voulu protéger ses secrets et il a découvert l'affaire du Watergate avant Carl Bernstein et Bob Woodward.»

Le rôle

«Je n'ai pas accepté le rôle d'emblée, car je ne fais jamais ça. Lorsque j'ai rencontré Peter [Landesman], j'ai voulu m'assurer que j'étais le bon acteur pour le rôle. Quand je rencontre un réalisateur, j'ai toujours tendance à lui proposer les noms de trois autres acteurs qui pourraient être meilleurs que moi! Il ne s'agit pas de fausse modestie, mais il est important pour moi de comprendre pourquoi on me choisit pour incarner un personnage. Dans ce cas-ci, nous avons pu nous appuyer sur une excellente documentation afin de nous coller au plus près des faits. Mark Felt est un peu l'envers du décor d'All the President's Men. Je l'ai revu récemment. Quel film extraordinaire!»

Les résonances avec notre époque

«Au moment où nous tournions le film, jamais n'aurait-on pu imaginer qu'il aurait une telle pertinence, notamment quand Donald Trump a congédié James Comey, le patron du FBI. En tant que citoyen américain, ce qui se passe présentement à la Maison-Blanche me préoccupe beaucoup. En me renseignant sur la culture du FBI en vue du film, j'ai constaté que James Comey s'inscrit dans la plus pure tradition de l'organisation. Je suis convaincu que Hoover et Felt l'auraient adoré pour avoir fait passer les intérêts du pays avant toute chose, plutôt que de promettre sa loyauté à notre Twitter en chef. L'histoire se répète et le film rappelle à quel point personne - même le président - n'est au-dessus des lois. Il y avait un côté très shakespearien à Nixon. N'eût été l'affaire du Watergate, il serait probablement passé à l'histoire comme un grand président. Mais il se croyait au-dessus de tout et la réalité n'avait aucune emprise sur lui.»

Héros de films d'action?

«J'ai 65 ans. Je sais que très bientôt, s'ils me voient dans un film d'action, les spectateurs vont probablement dire: Oh, come on! Tourner un film d'action est très amusant, d'autant que je travaille depuis 18 films avec le même coordonnateur de cascades. The Commuter [Jaume Collet-Serra] sort au mois de janvier. Après, on verra. Dans Mark Felt, il n'y a pas de scènes de cette nature, mais le plaisir est ailleurs. Il est dans cette recherche du bon dosage, dans cet équilibre fragile, dans la chorégraphie de l'émotion en quelque sorte!»

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Mark Felt - The Man Who Brought Down the White House prendra l'affiche le 13 octobre en version originale anglaise.

Photo fournie par SPC

Liam Neeson dans Mark Felt - The Man Who Brought Down the White House