Grâce à La petite sirène, Ron Clements et John Musker ont pratiquement relancé le service d'animation des studios Disney à la fin des années 80. Pour ceux qui triomphent présentement grâce au succès de Moana, l'oncle Walt reste encore aujourd'hui une grande inspiration.

Quand il a appris la mort de Walt Disney, John Musker n'a pu s'empêcher de pleurer. Il était âgé de 13 ans. Il n'avait pas commencé sa carrière d'animateur encore, mais il savait que cet homme était important dans sa vie. De son côté, Ron Clements a encore à la mémoire l'image de Mickey pleurant la mort de son créateur.

Les deux comparses, qui oeuvrent en tandem depuis The Black Cauldron (Taram et le chaudron magique) travaillent au sein du célèbre studio d'animation depuis plus de 40 ans.

«Nous sommes de très grands admirateurs de Walt au départ, même si nous ne l'avons jamais rencontré, explique Ron Clements au cours d'une entrevue réalisée à Los Angeles. Il a changé le monde du cinéma de bien des façons. Il voyait à tous les détails de ses productions, ne laissait rien au hasard. Tu ressentais sa fierté dans son travail. Cet investissement a beaucoup inspiré les générations suivantes. Cette tradition n'a jamais été un fardeau pour nous parce que nous adorions, au départ, les films qu'il a faits.»

«Je crois que son plus grand héritage est d'avoir créé un divertissement qui a aussi une résonance émotionnelle chez les gens», poursuit John Musker. «Les films d'animation qu'il a produits ont traversé l'épreuve du temps parce qu'ils étaient de grande qualité, ajoute John Musker. Ils n'étaient pas uniquement conçus en fonction d'un public d'enfants non plus. Les gens de toutes générations pouvaient les apprécier.»

Un grand inventeur

Les deux réalisateurs louent aussi les qualités d'invention d'un homme qui a imposé la forme du long métrage d'animation, parfaitement inédite dans les années 30.

«On a tendance à oublier comment cette forme était risquée à l'époque où Walt l'a créée, fait remarquer Ron Clements. Plusieurs ont cru qu'il était fou, car le dessin animé n'existait que sous la forme d'un court métrage. Blanche-Neige et les sept nains était considéré comme une grande extravagance. Qui voudra regarder un dessin animé aussi long? Ça n'entrait pas dans la tête des gens.

«Walt Disney, poursuit-il, avait pourtant un bel atout dans sa poche. En se concentrant avant tout sur la qualité de l'histoire qu'il voulait raconter, il faisait en sorte que le spectateur oubliait qu'il était en train de regarder un dessin animé. C'était magique. En son temps, Blanche-Neige a été aussi populaire que Star Wars! Tous ceux qui produisent des longs métrages en animation aujourd'hui, peu importe le genre, lui sont redevables.»