Intronisé au Temple de la renommée de la WWE, où il porte désormais le titre de Légende, Kevin Nash concrétise en parallèle la carrière à laquelle il a toujours rêvé.

Les amateurs de spectacles de lutte connaissent déjà très bien Kevin Nash, alias Diesel, alias The Big Sexy. Pendant plus de 20 ans, le gaillard a trôné au sommet de sa profession en compagnie des «Stone Cold» Steve Austin, Shawn Michaels, Hulk Hogan et autres Dwayne - The Rock - Johnson. Dans Magic Mike XXL, Nash reprend son rôle de Tarzan, un homme plus mûr, solidement bâti, qui roule davantage du muscle que de la hanche.

Au cours d'un entretien accordé à La Presse, l'athlète commence par encenser la ville de laquelle provient son interlocuteur. «J'ai voyagé partout dans le monde, dit-il. Je dois dire que Montréal est l'une de mes villes favorites. J'y vais assez souvent incognito, car je me suis fait plusieurs amis chez vous. Quand des compatriotes me disent qu'ils veulent se rendre en Europe, je leur dis toujours de commencer par aller à Montréal! Cette ville est unique. Et tellement cool!»

Même s'il a pu faire une carrière brillante dans le monde de la «lutte spectacle» au sein des plus grandes organisations, Kevin Nash a toujours voulu être un acteur. Son physique imposant l'a toutefois obligé à se tourner vers un autre métier, similaire il est vrai.

«J'étais trop grand! explique le colosse. À 6 pi 10 po, et avec mon gabarit, on ne pouvait jamais me faire entrer dans un cadre sans que ça crée un déséquilibre. Avec ce genre de physique, les rôles sont aussi très limités. Étant très sportif de nature, j'ai pu concentrer mon énergie sur le football et le basketball. Une blessure aux genoux a toutefois mis un terme à ma carrière. J'avais 25 ans. Quatre ans plus tard, je me suis tourné vers la lutte. C'est grâce à ça que j'ai finalement pu décrocher des rôles au cinéma. J'ai tourné assez régulièrement au fil des ans.»

Parfait pour le rôle

Il y a trois ans, Nash reçoit un appel qui le surprend un peu. Cet appel provient de la directrice de casting d'un projet ayant pour titre Magic Mike.

«Elle m'apprend que Steven Soderbergh aimerait me parler via Skype, raconte l'acteur. Quand j'ai demandé à cette dame quelle était la nature du projet, elle m'a expliqué ce qu'il en était. J'avais déjà 52 ans. J'ai subi des opérations aux genoux à peu près 25 fois. Je peux à peine bouger sans mes attelles. Et vous voulez que je danse? Mais Steven a estimé que c'était parfait pour le personnage!»

En parlant plus spécifiquement du personnage qu'incarne Kevin Nash, le réalisateur de Magic Mike XXL, qui avait produit le premier opus, renchérit.

«Le rôle était écrit pour un lutteur, rappelle Gregory Jacobs. On voulait un gars très grand et bien bâti. Quand on a vu l'enregistrement de Kevin, ce fut l'évidence. On connaissait déjà son personnage à la WWE, bien sûr. On savait ce qu'il pouvait faire. Ce qu'il ne pouvait pas faire aussi. Ses mouvements sont différents. Kevin danse un peu, mais son personnage ne requiert pas les mêmes habiletés que les autres. Ça fait partie de son charme. Et Kevin est l'un des hommes les plus intéressants du monde!»

Des points en commun

De son côté, Nash estime que les lutteurs et les stripteaseurs ont finalement plusieurs points en commun, ne serait-ce que sur le plan de l'exhibitionnisme, même s'il est de nature différente.

«Il y a d'abord le corps, s'empresse-t-il de souligner. Et la façon de le mettre en valeur, d'en faire un spectacle. Les combats de lutte sont aussi très chorégraphiés. C'est le même genre de discipline, en fait. Cela dit, un film passe à la postérité. Il est là pour toujours. Il faut que tu penses aussi à cela quand tu t'entraînes. J'ai pris beaucoup de plaisir à incarner ce personnage. Dans la vie, je ne ressemble pas du tout à Tarzan. On lui a donné le look d'un lutteur des années 80!»

Heureux de faire partie de l'aventure, Kevin Nash pense être en mesure d'apporter une couleur différente à l'histoire.

«Peut-être mon personnage est-il là pour intéresser les spectatrices plus mûres. Car je ne crois pas qu'une femme âgée de 55 ou 60 ans puisse vraiment être attirée par un gars de 28 ans. Mais je peux tellement me tromper!», conclut-il dans un éclat de rire aussi grand que le coeur.