La vérité, dit-on, sort de la bouche des enfants. Jennifer Garner - qui dit aimer cette phase de sa carrière où elle joue les mères - a donc eu l'occasion de l'entendre plus d'une fois, dans la vie comme dans la fiction.

«Je me souviens de ce garçon qui fréquente l'école de mes enfants et dont la mère est professeure. Il disait: «Mme Affleck, elle est comme ma maman: elle a plein d'autres enfants» », relatait en riant l'actrice, et femme de Ben Affleck (avec qui elle a deux filles et un fils) lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles en vue de la sortie d'Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day de Miguel Arteta.

Une comédie inspirée de l'album illustré de Judith Viorst où elle joue Kelly Cooper, mère de quatre enfants écartelée entre la famille et le travail, chose qu'elle parvient à gérer habituellement... mais pas en cette journée épouvantablement terrible, horrible et affreuse. Coïncidence, ce film rappelant les productions signées dans le bon vieux temps par oncle Walt (The Parent Trap et autres Freaky Friday) sort le même jour que Men, Women & Children de Jason Reitman, comédie très noire, adaptation du roman (plus noir encore) de Chad Kultgen où l'actrice incarne la mère surprotectrice d'une adolescente: cette Patricia Beltmeyer a diabolisé les échanges électroniques et surveille tous les déplacements et communications de sa fille, Brandy, sur l'internet et les réseaux sociaux.

Bref, deux mères de deux genres complètement différents dans deux productions totalement dissemblables. «Je l'aime et je la comprends», assure toutefois Jennifer Garner. Ainsi parlait-elle de Patricia, durant le TIFF, lors d'une conférence de presse où elle accompagnait Jason Reitman; et de Kelly, à Los Angeles. Comme quoi la maternité se conjugue de bien des façons, et «Mme Affleck» est capable d'endosser les différentes déclinaisons de cet état.

«J'adore être une maman... même si je ne sais toujours pas ce que signifie être une mère exemplaire. Je n'ai absolument pas déverrouillé (cracked) cette fonction. Mais ce qui est extraordinaire dans le fait d'être parent, c'est que vous pouvez toujours redémarrer à neuf. Aujourd'hui, on essaie ça. Et si ça ne marche pas, le lendemain, on se débarrasse de «ça» et on essaie autre chose», dit celle dont les enfants (les vrais, oui) ont 8, 5 et 2 ans.



Ados branchés

«Fondamentalement, la journée que l'on suit dans le film ressemble à une de mes journées avec eux», pouffe-t-elle. Elle parle, bien sûr, des mésaventures relatées dans Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day, qui se déroulent le jour du 12e anniversaire d'Alexander.

Men, Women & Children, c'est un chapitre plus lointain pour elle: ses filles et son fils ont encore bien des bougies à souffler avant d'arriver à l'adolescence. Cet âge où les jeunes «se cherchent une communauté, une appartenance. Et aujourd'hui, peu importe leurs croyances ou leurs désirs, ils vont trouver sur l'internet un groupe pour les accueillir. Comme la jeune anorexique qui, dans le film, espère l'approbation et attend les conseils d'inconnus et non des gens qui sont autour d'elle et qui l'aiment», poursuit Jennifer Garner, que cet aspect du scénario a particulièrement troublée.

«En fait, je saisis complètement pourquoi Patricia agit comme elle le fait avec Brandy. Vous voulez éviter, par tous les moyens, que votre enfant soit blessé par X, Y ou Z. Vous essayez tous les jours de faire de votre mieux. Et tous les jours, en tant que parents, vous courez le risque de tout bousiller. Patricia veut bien faire, ses intentions sont bonnes. Elle désire protéger Brandy et c'est pour cela que, dans sa vision très noire ou blanche des choses du monde, elle a diabolisé les appareils électroniques et les médias sociaux», poursuit-elle.

Concrètement, Patricia traque Brandy sur l'internet, censure ses courriels et ses textos, épie ses interactions sur les médias sociaux. Autant de portes que Jennifer Garner franchit peu elle-même. Elle ne s'en cache pas: son intérêt pour les Twitter, Instagram et autres Facebook est égal à zéro. «Je ne suis pas sur les médias sociaux. Je ne vois pas ce que j'aurais à offrir - ou plutôt ce que je serais prête à offrir. Je n'irais certainement pas exhiber mes enfants ou parler de mon mariage là-dessus. Or, c'est ce qui intéresse les gens. En plus, le temps que ça demande!», laisse-t-elle tomber avant d'espérer que Men, Women & Children «suscite des conversations». Des vraies. Face à face et non par claviers et écrans interposés.

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Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day (Alexandre et sa journée épouvantablement terrible, horrible et affreuse) et Men, Women & Children prennent l'affiche le 10 octobre.

Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Studios Pictures.

Photo: fournie par Paramount Pictures

Jennifer Garner incarne dans Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day la mère de quatre enfants écartelée entre la famille et le travail.