Acteur shakespearien d'exception, Kenneth Branagh varie les plaisirs quand il passe derrière la caméra. Après avoir bouclé Thor et fait le gros du travail sur Cinderella, il travaillait à une comédie romantique d'époque quand il a reçu le scénario de Jack Ryan: Shadow Recruit. Et le voilà qui a plongé dans le monde de l'espionnage et du terrorisme financier.

C'est l'instinct qui a parlé le premier. Le lendemain du jour où il a appris que la comédie romantique d'époque sur laquelle il travaillait ne se ferait pas, Kenneth Branagh a reçu un scénario de David Koepp (Spider-Man) inspiré des romans de Tom Clancy mettant en scène l'espion ordinaire au cerveau extraordinaire qu'est Jack Ryan.

«Je l'ai lu d'une traite, c'était rapide, «punché», j'ai eu l'intuition que c'était quelque chose que je voulais faire», a-t-il indiqué lors d'une entrevue téléphonique qu'il a accordée à La Presse.

À l'époque, Chris Pine, aussi connu comme le capitaine Kirk des Star Trek de J.J. Abrams, avait été engagé pour incarner l'analyste financier d'exception qui travaille pour la CIA dans les romans de Tom Clancy. «J'avais l'impression que Chris et moi travaillerions bien ensemble, et ça s'est avéré.»

Les deux hommes partagent en effet la passion du théâtre, où ils excellent. Ils aiment répéter, ils aiment échanger des notes, ils aiment creuser, fouiller.

«C'est un garçon beau et sexy, mais il possède aussi une intelligence et une richesse qui lui permettent de vraiment incarner des personnages aussi différents que le sont Kirk et Ryan.» Sans maquillage, toujours ce regard bleu intense de l'avant, mais une énergie qu'il peut modeler selon les besoins.

À eux trois, avec David Koepp, ils ont lu tous les livres dans lesquels figure le personnage. À partir de là, ils ont greffé à une histoire originale des points de repère incontournables - par respect pour l'oeuvre et pour les lecteurs de Tom Clancy - se trouvant sur la ligne du temps de Jack Ryan. Entre autres, son passage sous les drapeaux, son accident d'hélicoptère et sa rencontre avec Cathy, la femme de sa vie, ici incarnée par Keira Knightley.

Sauf que, contrairement aux romans, l'intrigue se déroule après la guerre froide. Dans un monde où le terrorisme peut se conjuguer sur le mode des finances.

Travaillant à Wall Street, Jack Ryan se retrouve ainsi à aller pour la première fois sur le terrain lorsqu'une menace pèse sur l'économie américaine. Elle vient de Russie. Et elle est ourdie par un richissime aristocrate, Viktor Cherevin. Qu'incarne Kenneth Branagh.

«Ce n'était pas prémédité, ça s'est fait de façon très naturelle, après que nous ayons engagé Keira pour jouer Kathy; et Kevin [Costner] pour interpréter le mentor de Jack. J'avais le ton du film, je comprenais ce personnage compliqué et différent... et qui ne demandait pas une présence trop importante à l'écran, ce qui aurait pu ralentir le rythme du tournage», explique Kenneth Branagh - oui, c'est le réalisateur qui parle, là!

Dès que la décision a été prise, il a commencé à écouter la radio et la télévision russes. Et à répéter des phrases afin de trouver le rythme, un accent. «Ça se faisait souvent pendant que je promenais ma chienne, elle comprend le russe maintenant», dit en plaisantant celui qui compare cet apprentissage à celui qui mène à la maîtrise d'un instrument de musique.

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Jack Ryan: Shadow Recruit (Jack Ryan: Recrue dans l'ombre) prend l'affiche aujourd'hui. Demain, dans le cahier Cinéma: Chris Pine et Kevin Costner parlent de Jack Ryan.