James Franco, acteur et artiste touche-à-tout, se glisse dans la peau d'un baron local de la drogue dans Homefront, un thriller moite et violent, empruntant à la fois au film d'action et au drame familial, écrit par Sylvester Stallone.

Le créateur de Rambo et Rocky a librement adapté un roman de l'écrivain Chuck Logan, populaire aux États-Unis pour sa série de livres mettant en scène Phil Broker, un ancien policier. Stallone est également le producteur du film, qui sort mercredi en Amérique du Nord.

Le rôle de Phil Broker a été confié au Britannique Jason Statham, un proche de Sylvester Stallone, qui en fait ici un veuf, ex-agent des stups activement recherché par le chef d'un cartel qu'il avait infiltré, venu se mettre au vert avec sa fille dans une petite ville de Louisiane.

Il se retrouve cependant très vite sur le radar de Gator (James Franco), un baron de la drogue, fabricant et fournisseur local de méthamphétamines, qui rêve d'étendre son territoire. Quand il découvre le passé de Broker, Gator échafaude un plan pour le livrer au cartel en échange d'une plus grosse part du gâteau.

«J'ai trouvé que le film était bien construit et que c'était un intéressant personnage de méchant avec lequel je pourrais m'amuser», expliquait récemment James Franco lors d'une conférence de presse à Beverly Hills.

L'acteur de 35 ans, qui partage son temps entre ses activités de comédien, de peintre et d'enseignant, apporte une touche d'originalité au film, face à la composition plus classique de Jason Statham, qui retrouve son rôle habituel de justicier au grand coeur et aux gros bras.

Il est le pivot d'un trio englobant également sa soeur, dépendante aux méthamphétamines (Kate Bosworth), et sa complice et ex-compagne (Winona Ryder).

«Dans le scénario, il ne s'intéressait pas beaucoup à sa soeur. Elle est dépendante mais il lui met la drogue sous le nez», raconte James Franco. «Alors j'ai lu le livre (de Chuck Logan), comme Gary (Fleder, le réalisateur), et nous avons réalisé qu'ils pouvaient avoir une relation beaucoup plus complexe».



Stallone «écrit avec son coeur»


«En réalité, il aime sa soeur, il tient à elle et l'apprécie probablement plus qu'elle ne l'apprécie lui. Il voudrait tout lui donner, et ça le désespère de voir que ce qu'elle veut de lui (la drogue) est précisément ce qui la tue à petit feu», poursuit-il.

Kate Bosworth a précisé que l'aspect physique de son personnage, marqué par la dépendance aux drogues, avait été soigneusement étudié.

«Elle abuse d'elle-même tous les jours et cela commence à se voir. Nous voulions montrer qu'elle avait été tellement loin qu'elle s'exposait à un vrai danger physique. Mais en même temps, nous ne voulions pas qu'elle ait atteint un point de non-retour. Nous voulions qu'elle inspire encore l'espoir», dit-elle.

Entre ces deux femmes aux destins croisés, James Franco a cherché l'humanité de son personnage dans sa soif désespérée de pouvoir et son ambition démesurée.

Livrer Broker au cartel «est juste une façon pour lui d'agrandir son activité, de l'aider à atteindre son rêve, qui est de quitter cette ville et faire quelque chose de sa vie», dit-il. «C'est quelque chose que nous faisons tous, quel que soit notre boulot. Nous voulons réussir, avoir du succès».

«Nous pouvons tous comprendre cette part de lui-même, quand il franchit une ligne que nous ne franchirions pas nous-mêmes, celle d'être prêt à faire du mal à autrui pour atteindre son rêve. On ne peut pas le suivre sur ce terrain-là, mais on peut comprendre ses motivations», poursuit-il.

Jason Statham a rappelé quant à lui les liens qui l'unissent à Sylvester Stallone, avec qui il a fait trois films, et rendu hommage à sa prolifique activité de scénariste - plus de 20 scripts en 40 ans de carrière.

«On oublie souvent qu'il a écrit beaucoup de films et que c'est important pour lui», souligne-t-il. «Il écrit avec son coeur et ne se concentre pas seulement sur un ou deux personnages. Il nourrit toute l'histoire avec d'excellents rôles. Et il le fait très bien».