Publié en 1985, le célèbre roman futuriste d'Orson Scott Card reprend vie sous une forme cinématographique. Asa Butterfield est l'une des têtes d'affiche d'un film qui marque le retour d'Harrison Ford dans l'espace...

LOS ANGELES - Révélé sur la scène internationale grâce à Tsotsi (Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2006), le réalisateur sud-africain Gavin Hood s'est lancé dans la production hollywoodienne avec plus ou moins de bonheur. Rendition et X-Men Origins: Wolverine n'ont pas laissé d'impérissables souvenirs. Le cinéaste précise toutefois que l'aventure - très ambitieuse - d'Ender's Game (La stratégie Ender en version française) s'est déroulée dans un contexte différent.

«Je tenais à trouver un projet pour lequel on me laisserait écrire le scénario seul, sans que 20 autres personnes changent des choses pendant le tournage!», a-t-il laissé tomber au cours d'une conférence de presse tenue la semaine dernière à Los Angeles.

Le réalisateur s'est ainsi retrouvé à la barre de l'adaptation cinématographique d'un roman qui compte des millions de jeunes admirateurs.

Campé dans le futur, le récit décrit l'entraînement auquel doivent s'astreindre des enfants surdoués afin de constituer l'élite militaire de demain. La Terre ayant subi de graves attaques par des forces extraterrestres quelques décennies plus tôt, les autorités mondiales ont mis sur pied un programme afin d'être mieux préparées en cas de nouvelle attaque. Ender (Asa Butterfield) est choisi pour devenir le leader du groupe.

«L'écriture constituait un grand défi, indique Gavin Hood. Il m'importait surtout de garder l'esprit du roman, d'autant qu'il a déjà été beaucoup lu par les jeunes. Cela dit, je tenais à ce que le film soit plaisant à regarder. En même temps, le récit aborde de vrais thèmes; il nous incite à réfléchir à la notion de frappe préventive. Qu'est-ce qu'une "victoire", en réalité? Surtout quand elle fait des victimes...»

Recherche planétaire

L'acteur britannique Asa Butterfield, qui tenait le rôle du petit Hugo dans le plus récent film de Martin Scorsese, a été choisi pour se glisser dans la peau du jeune héros.

«Nous avons parcouru le monde pour chercher cet enfant, fait remarquer l'auteur-cinéaste. Dès que nous avons vu Asa, la partie était gagnée. Ender est un personnage complexe à défendre. Il est capable de compassion, mais il peut aussi être agressif. Le cinéma est l'art de faire semblant, mais on ne peut pas faire semblant d'être intelligent à l'écran. D'ailleurs, tous les enfants qui jouent des rôles de soutien ont été remarquables. Ils se sont entraînés à l'acrobatie avec des gens du Cirque du Soleil. J'ai adoré filmer les ballets dans l'espace!»

Harrison dans l'espace

Les journalistes présents à la rencontre de presse auront vite fait remarquer à Harrison Ford, qui incarne le directeur de l'école militaire de la station spatiale, qu'Ender's Game marque son retour dans l'espace. L'acteur n'avait pas quitté la Terre depuis les dernières aventures d'un dénommé Han Solo dans La guerre des étoiles...

«Honnêtement, cela ne change strictement rien pour moi, a déclaré l'acteur. Jouer dans un film contemporain ou jouer dans une science-fiction futuriste est du pareil au même. Cela dit, la technique a beaucoup changé depuis Star Wars. À l'époque, on en était encore aux petits modèles en plastique. Maintenant, il n'y a plus de limites en matière d'effets visuels. Le défi, aujourd'hui, est d'éviter que ces effets prennent le dessus sur l'histoire qu'on raconte.»

L'acteur n'a pas été difficile à convaincre dans le cas d'Ender's Game. «Je trouvais mon personnage très intéressant, dit-il. J'aimais aussi les thèmes qui sont abordés dans cette histoire. On pose des questions à propos de la paranoïa qui pousse une société à s'armer jusqu'aux dents. Il est aussi question de responsabilité individuelle, de leadership. Quand j'ai rencontré Gavin la première fois pour discuter du film, j'ai vu à quel point il était ambitieux et à quel point il voulait offrir un film de qualité destiné aux jeunes.»

Ender's Game (La stratégie Ender) prend l'affiche le 1er novembre. Les frais de voyage ont été payés par Films Séville (Summit Entertainment).