C'est à l'Australien Chris Hemsworth et à l'Hispano-Allemand Daniel Brühl qu'est revenue la tâche d'incarner l'Anglais James Hunt et l'Autrichien Nika Lauda dans leur rivalité teintée d'admiration, dans leurs différences, dans un sport et une époque où la mort était bien plus qu'une vague possibilité.

Chris Hemsworth : La préparation

«Je sais, Thor en Formule 1, ça peut faire rire», admet Chris Hemsworth qui souhaitait quand même faire partie de l'aventure Rush entre autres parce que Ron Howard et Peter Morgan tenaient le volant du projet. «Je ne pouvais pas réduire ma taille - et ce n'était pas un problème puisque James Hunt avait à peu près la même que moi- mais je devais... rétrécir. Et ça, je le pouvais.» Il s'est attelé à la tâche dès la fin du tournage de The Avengers. Car il avait entretemps convaincu les principaux intéressés, grâce à une audition maison envoyée par courriel au réalisateur, qu'il avait ce qu'il fallait pour incarner le démon blond anglais.

Il a donc «couru et ingéré moins de nourriture» pour une opération intensive de «démusculage». En même temps, il lisait sur James Hunt, étudiait des documents d'archive. Il a découvert un type «très investi dans le sport mortel qu'il pratiquait, mais qui, là où Niki Lauda étudiait minutieusement la peur, s'est tourné vers les drogues, l'alcool, les femmes pour, à sa manière, la contourner».

Les voitures

«La Formule 1 est quelque chose qui n'existe pas là d'où je viens», admet Chris Hemsworth. Il a donc fait pas mal de recherches pour se préparer à son rôle, plongeant avec délice dans les années 70. «Je suis tombé amoureux de cette période, de ces saisons 1975 et 1976, de ces personnages et de ce sport tel qu'il se pratiquait alors.»

Il sait peu de l'avant et de l'après de la Formule 1, mais a aimé conduire les bolides qui lui ont été confiés. «Nous avions peu de jours de tournage, nous devions donc toujours faire le plus possible, le plus vite possible. Il y a eu ces jours où j'avais à sauter dans la bagnole, à faire quelques tours de piste alors qu'Anthony Dodd Mantle [le directeur photo] avait placé des caméras partout sur l'auto et sur mon casque. C'était simplement formidable.»

Et, en passant, ce ne sont pas ces scènes-là qui ont, pour lui, été les plus difficiles à tourner. Mais plutôt celles de nudité: «Pas mal plus intimidantes que les courses!», assure-t-il. On le croit?

Daniel Brühl : La préparation

«J'ai grandi à Cologne, pas très loin de l'endroit où Niki a eu son accident et pour moi, il est une légende vivante, raconte Daniel Brühl. C'est dire qu'après l'excitation de m'être fait offrir le rôle, j'ai été terrifié.» D'autant que l'ancien coureur n'a pas la réputation d'être facile. «La première fois qu'il m'a appelé, c'était très tôt le matin. Il m'a dit: «Je pense qu'il faut qu'on se rencontre maintenant. Viens me voir, mais n'apporte qu'une petite valise. Si je ne t'aime pas, tu ne resteras pas longtemps.»» Disons que l'acteur était dans ses petits souliers lors de ce premier contact. Qui s'est finalement bien passé.

La préparation a ensuite commencé. Il y avait, entre autres, l'accent à maîtriser. «Celui de Niki apporte cette touche d'arrogance et d'ironie qui fait partie de sa personnalité», poursuit l'acteur avec qui le pilote «a parlé de choses très difficiles, de ce temps où les coureurs de Formule 1 faisaient face à la mort tous les week-ends. Ils étaient les gladiateurs des temps modernes. Ils descendaient dans l'arène, sachant que certains n'en sortiraient pas vivants.»

Les voitures

Daniel Brühl est Allemand. On ne s'étonnera pas de l'entendre dire qu'il aime conduire vite et que la Formule 1 occupe une place de choix dans ses goûts. «Mais j'ai beaucoup plus de respect pour les pilotes de Formule 1 maintenant.» En particulier depuis l'accident qu'il a eu pendant le tournage. Il était au volant de la Ferrari préparée pour lui et... il a perdu une roue. «Disons que j'ai eu 20 petites secondes de grosse peur», résume-t-il.

Pendant le tournage, Chris Hemsworth et lui ont fait plus, au volant, que ce qui était prévu au départ. «Mais nous sommes toujours restés du côté de la sécurité.» Pour cela, les deux acteurs ont suivi quatre semaines de cours de conduite qui leur ont permis, entre autres, d'effectuer des entrées et sorties au puits convaincantes, alors que leur bolide se faufile entre les mécanos. «Notre crainte était qu'ils aient l'air d'acteurs qui «jouent» aux pilotes, vous savez, le genre «put-put-put» dans ma bagnole», relate Peter Morgan. Il en rit aujourd'hui, car il sait que ce dérapage-là a été évité.

Photo: fournie par Films Séville

Daniel Brühl