Dwayne Johnson est l'un des rares lutteurs qui ont réussi leur passage au cinéma. Grâce au nouveau film de Michael Bay, l'athlète franchit une nouvelle étape.

C'est bien connu, les lutteurs professionnels sont de grands acteurs. Du moins ceux qui évoluent dans le domaine du «sport-spectacle». Pour «vendre » au public des grands arénas la douleur engendrée par les coups, les prises de l'ours, les clefs de bras japonaises, les pirouettes, les descentes du troisième câble et les cascades en tous genres (de plus en plus périlleuses), il faut savoir « projeter » son jeu. Même si plusieurs d'entre eux, de Hulk Hogan à John Cena, ont essayé de se construire une carrière au cinéma, rares sont ceux qui parviennent à dépasser le niveau du téléfilm à formule ou de la série B bas de gamme. Dway ne « The Roc k » Johnsonfait figure d'exception.

Ayant pris la place laissée vacantepar lesSchwarzenegger et autres acteurs musclés de la même génération, celui qui demandait à son public exalté s'il pouvait « sentir ce que The Rock cuisine » est aujourd'hui l'une des vedettes hollywoodiennes les plus sollicitées pour les films d'action. Le gaillard a célébré sa 40e année d'existence en tournant Snitch, Empire State, G.I. Joe : Retaliation, Fast and Furious 6, sans oublier Pain and Gain (à l'affiche vendredi), un « petit » film de Michael Bay inspiré d'une histoire vraie survenue à Miami en 1995.

«Je ne crains pas la surexposition, a déclaré l'acteur au cours d'une conférence de presse tenue à Miami la semaine dernière. Je crois qu'il importe surtout de trouver des projets de qualité. Et puis, je ne suis pas du genre à chercher l'attention des paparazzis ou des médias. Tant que les films sont bons j'en ai quatre ou cinq qui sortent cette année , je vois cela comme un bon gros buffet «The Rock». Peu importe ce que vous aimez, je peux vous satisfaire!»

Une histoire vraie

Dans Pain and Gain, Dwayne Johnson incarne un culturiste impliqué dans une affaire judiciaire sordide. Avec ses partenaires Mark Wahlberg et Anthony Mackie, l'acteur recrée à l'écran une histoire d'enlèvement et de vol qui tourne incroyablement mal. Le récit sert aussi de prétexte pour entrer dans le monde du culturisme obsessif. Avec son corollaire : l'utilisation de stéroïdes anabolisants.

« Il y a quelque chose de particulièrement cool dans le fait d'incarner un personnage réel, qu'il soit vivant ou mort, fait remarquer l'acteur. J'ai déjà eu le privilège de jouer des personnages réels à deux ou trois reprises, mais là, je trouvais très intéressant de jouer ce personnage qui est un amalgame de deux ou trois personnes impliquées dans l'affaire. Ça rendait le personnage très riche !»

Johnson, qui a joué une saison pour les Stampeders de Calgary dans la Ligue canadienne de football dans les années 90, estime avoir franchi une étape grâce à Michael Bay.

« Je crois qu'il s'agit d'un rôle-clé dans ma carrière, dit-il. Et d'un film-clé aussi. Je suis très reconnaissant à Michael de m'avoir offert cette occasion, car il s'agit d'un rôle très différent de ceux que j'ai joués jusqu'à maintenant. J'attendais une occasion comme celle-là depuis longtemps. Le personnage est complexe, multidimensionnel, et je n'avais jamais vraiment joué la vulnérabilité de cette façon-là. Paul est très influençable. Il passe par toutes sortes d'étapes, du salut à travers Jésus jusqu'au meurtre sordide, en passant par la cocaïne qu'il sniffe sur le postérieur d'une femme. C'était un vrai défi d'acteur!»

Résidant de Miami

Même si le rôle était très exigeant physiquement, l'acteur s'est concentré autant, sinon plus, sur l'aspect psychologique du personnage. «Sur le plan physique, j'étais déjà pas mal en forme, car je sortais du tournage de G.I. Joe, explique-t-il. J'ai quand même dû prendre de 5 à 10 kilos de muscles. Cela dit, la préparation tenait bien davantage dans mes conversations avec Michael. Il nous a d'ailleurs donné pas mal de latitude, ce qui est fort amusant. On a même pu improviser. En même temps, Michael est très présent pendant le tournage. Il est avec nous sur le plateau, et il nous donne des indications pendant les prises.»

Johnson a aussi vécu dans les environs de Miami pen dant plus de 20 ans. L'histoire de Pain and Gain avait déjà une résonance dans son esprit. « Je vivais ici au moment où s'est déroulée cette affaire, rappelle-t-il. Le procès avait fait grand bruit dans la ville à l'époque. Je ne connaissais toutefois pas l'histoire dans ses moindres détails. Quand j'ai lu le scénario, j'ai été sous le choc!»

Pain and Gain (Coup musclé en version française) prend l'affiche le 26 avril. Les frais de voyage ont été payés par Paramount Pictures.