Succès-surprise de l'été 2010, The Expendables se «devait» d'avoir une suite. Voici donc The Expendables 2, où les points faibles du premier ont été corrigés et les points forts, conservés. Rencontres avec de gros bras qui n'ont pas la grosse tête.

Même si The Expendables, coscénarisé et réalisé par Sylvester Stallone, a été bien reçu lors de sa sortie, à l'été 2010, le film a fait l'objet de quelques critiques. L'absence de Jean-Claude Van Damme ou encore de Chuck Norris, dans cette brochette d'icônes des films d'action. Le fait que l'essentiel du récit mettait en présence Stallone et Jason Statham alors que le reste de la bande n'apparaissait qu'à l'occasion, même si on avait présenté le projet comme porté par une distribution «d'ensemble». Une intrigue inutilement alambiquée - après tout, on était là pour du gros big-bang-boum!

Le message a été entendu. Et tout en conservant ses bons points, c'est-à-dire l'action et la violence grandiloquente ainsi que les clins d'oeil à «l'oeuvre» de ces messieurs, The Expendables 2, réalisé cette fois par Simon West (Lara Croft: Tomb Raider), suit vraiment toute la bande en tout temps et voit apparaître quelques... chaînons manquants. Dont Jean-Claude Van Damme, dans la peau d'un très méchant personnage qui fait un acte impardonnable aux yeux de nos «sacrifiés», lesquels le poursuivent jusqu'en territoire (très) hostile. Et lui mettent des bâtons (de dynamite, tant qu'à faire) dans les roues afin de faire dérailler un projet très lucratif pour lui, et de libérer du même coup un village tenu en otage.

«J'aurais pu participer au premier film, mais, quand Sly a pris contact avec moi, je venais de terminer le tournage d'un long métrage à Hong Kong, où je vis, et je devais m'occuper de ce projet-là avant tout», a indiqué JCVD lors de rencontres de presse tenues en l'absence de Sylvester Stallone, en deuil de son fils. Mais cette fois-ci, son emploi du temps lui a permis de se joindre à cette distribution impressionnante en nombre, en muscle et en testostérone. «On n'est pas jaloux les uns des autres, mais, comme nous avons tous nos spécialités, on peut être envieux de certaines choses que les autres sont capables de faire», confie celui qui dit «avoir retrouvé le feu sacré» grâce à ce tournage.

«En effet, pas de jalousie ni de compétition, confirme Dolph Lundgren, mais disons qu'on n'avait pas le droit de se plaindre.»

En fait, l'admiration semble l'un des moteurs de cette distribution musclée. Un exemple: «Quand vous entendez une chanson, vous vous souvenez de l'endroit où vous étiez et de la personne dont vous étiez amoureux quand vous l'avez entendue la première fois. C'est la même chose pour la première fois que vous voyez Bruce Willis. Vous n'oubliez pas», assure Terry Crews.

Côtoyer ses idoles

Quant à Jason Statham, il voit cette suite comme un cadeau: «Dans un concept comme celui-là, vous devez toujours garder en tête que ça ne se reproduira peut-être jamais. Nous sommes tous très occupés», explique la vedette de The Transporter avant de relater ses années d'adolescence, où il vendait des bijoux et du parfum sur un stand, et où il courait voir les films des Stallone, Schwarzenegger, Willis, Van Damme, Norris, Lundgren et compagnie. Sans imaginer qu'un jour, il serait à leurs côtés.

«Et il y en a d'autres qui pourraient se joindre à nous! Pensez à Jackie Chan, The Rock, Wesley Snipes...», énumère Dolph Lundgren. À ses yeux, ces films d'action sur air rétro ont bien changé depuis ses débuts. «La postproduction est beaucoup plus importante aujourd'hui qu'elle l'était alors. De plus, les histoires sont plus complexes et la performance, plus importante. Mais les coups doivent toujours être aussi précis.»

Ce qui signifie beaucoup de répétition des chorégraphies? Rires de la part de tous, bien que rencontrés séparément. Et réponse à peu près semblable. «Si nous sommes là, c'est parce que ceux qui font le film ont tenu pour acquis qu'on sait ce qu'on a à faire», s'amuse Scott Adkins.

À 36 ans, il est l'un des jeunots du groupe. Et il a un peu tâté, dans X-Men Origins: Wolverine, à ce nouveau genre de film d'action, celui où «les capes, les costumes et les effets spéciaux ont remplacé les muscles gagnés par la vie. Regardez Arnold, personne n'a ce corps-là. Et j'ai fabriqué le mien en fonçant sur des types à 30 km/h sur le terrain de football», laisse tomber Terry Crews.

Y a-t-il là les germes d'une prochaine confrontation? Superhéros contre action heroes...

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The Expendables 2 (Les sacrifiés 2) prend l'affiche le 17 août.

Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm.