À l'origine de Total Recall, une nouvelle du maître de la science-fiction Philip K. Dick. En 1990, Paul Verhoeven en a signé une excellente adaptation mettant en vedette Arnold Schwarzenegger dans la peau de Douglas Quaid (maintenant Colin Farrell), un travailleur aussi ordinaire qu'il est mal dans sa peau: il rêve d'aventures et d'adrénaline.

Il en trouvera après s'être fait implanter des souvenirs, gracieuseté de la firme Rekall. Sauf qu'à partir de là, tout déraille. Il est poursuivi, sa femme bien-aimée (Sharon Stone cède la place à Kate Becksinsale) tente de le tuer. Il y a cette belle inconnue (Rachel Tricotin alors, Jessica Biel à présent), dont il rêve sans arrêt. Il y a l'intérêt soudain que lui porte Cohaagen (Ronny Cox hier, Bryan Cranston aujourd'hui), l'homme qui tire les ficelles en ce futur pas simple.

Rencontre avec les stars d'un remake très attendu, signé Len Wiseman.

Colin Farrell est Douglas Quaid

«J'ai vu le film original cinq ou six fois depuis sa sortie, et une fois encore après avoir été engagé», raconte Colin Farrell qui, sans tenter de faire un Arnold de lui-même, s'est entraîné intensivement pour le rôle - ce qui n'était pas un problème pour celui qui a connu les problèmes que l'on sait mais qui est à présent accro... à l'exercice physique. «En tant que fan du film, j'ai d'abord été déstabilisé par le fait que Quaid ne se rende pas sur Mars mais en tant qu'acteur ça m'a plu. J'aime ce ton différent et les questions existentielles que se pose le personnage et qui sont des questions que l'on se pose tous à une époque où l'autre de notre vie. On cherche à se sentir bien que ce soit au sein de notre famille, de l'équipe de football ou du milieu de travail», poursuit celui qui a aussi eu pour mission, lors du tournage, d'être «intime» avec Kate Beckinsale, la femme de Len Wiseman. «Leur» réalisateur. «Heureusement, on s'est à peine rendus à la première base», pouffe l'acteur.

Kate Beckinsale est Lori

«Len et moi nous sommes rencontrés dans ce contexte-là. Alors, ça va», avance Kate Beckinsale lorsqu'on évoque ses moments de proximité physique avec Colin Farrell, revenant aux débuts de sa relation avec le réalisateur alors qu'il la dirigeait dans Underworld. Mais le principal intéressé ne voit pas les choses ainsi: «Même si, intellectuellement, je sais qu'il ne se passe rien de vrai, dans ces scènes-là, si je crie «Coupez!» et qu'ils n'arrêtent pas dans la seconde, je boue.» Il tenait toutefois à ce que son épouse campe celle de Quaid: «À cause des «Underworld», les gens savent que si elle met la main sur lui, on sera bon pour un solide affrontement.» Et il est vrai que pour Kate Becksinsale, se battre devant les caméras n'est pas un problème. «Enfin, ce n'en est plus un. Quand j'ai commencé, j'ai cherché des modèles et à part Sigourney Weaver, il n'y avait pas grand-chose. Aujourd'hui, les combats entre femmes sont chorégraphiés comme des combats, point. On ne cherche pas le côté sexy de la chose. J'aime ça.»

Jessical Biel est Melina

Celle contre laquelle Kate Beckinsale a à se battre est incarnée par Jessica Biel qui, elle aussi, aime que les combats soient chorégraphiées de la même manière qu'ils soient destinés à être exécutés par des hommes ou par des femmes. On est loin de l'ère du «cat fight», se félicite la comédienne que l'on verra prochainement aux côtés d'Anthony Hopkins dans Hitchcock de Sacha Gervasi et qui voit son métier comme une possibilité d'expérimenter, d'une certaine manière, les «mémoires programmées»: «Nous pouvons être astronaute ou princesse, vivre dans le passé puis le présent», s'amuse celle qui, dans la peau de Melina, avait une mission: «Qu'elle soit rêve ou réalité, elle est authentique. Si elle est le fruit d'une fantaisie, elle est vraie dans cette fausse réalité.» Elle agit comme telle aux côtés de Quaid. Et contre leur ennemi commun, Cohaagen.

Bryan Cranston est le chancelier Cohaagen

La place de Cohaagen face à Quaid diffère selon que les événements relatés dans Total Recall soient réalité ou fantaisie: est-il son mortel ennemi ou son mentor? Chose certaine, l'homme a le pouvoir et il aime ça: «Il n'arrive même pas à comprendre pourquoi certaines personnes refusent de le suivre. Il est le leader, l'empereur de ce monde, il a donc les meilleures idées!» rigole le formidable interprète de Walter White dans la non moins formidable série Breaking Bad - dont il tournera les ultimes épisodes cet automne: «La priorité est l'histoire et après 62 épisodes, l'histoire aura été dite. Et je préférerais toujours partir un an trop tôt qu'un an trop tard.» Là comme dans Total Recall, il incarne un personnage plein de zones d'ombres qu'il dévoile avec nuances. «Et sans juger. D'ailleurs, en ce qui concerne Cohaagen, il n'a pas tout faux: avec lui, que vous aimiez ou pas votre emploi, vous en avez un. Le chômage est inexistant.» Que répliquer à ça?!

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Total Recall (Total Recall : Mémoires programmées) prend l'affiche aujourd'hui.

Les frais de voyage ont été payés par Sony Pictures