On l'a connu dans la série Lost, où il était l'homme qui ne vieillit pas. Le voici dans The Dark Knight Rises, où il est le maire immuable de Gotham City. Entretien avec un acteur stable.

Le moins que l'on puisse dire est que Joker avait fait bien des dégâts lors de son passage à Gotham City dans The Dark Knight de Christopher Nolan. D'où la surprise que causera à plusieurs le fait que, huit ans plus tard, Anthony Garcia soit toujours à la tête de la mairie de la mégalopole. Après tout, le désastre avait eu lieu sous son règne!

La remarque fait bien rire son interprète, Nestor Carbonell, que La Presse a rencontré dans un hôtel de la Ville reine.

«Que voulez-vous, c'est un homme qui réussit, qui connaît les bonnes personnes et qui est très bon politicien! Et le fait que la violence ait diminué dans la ville au cours des ans l'a très bien servi: il a vendu aux gens l'idée que ces temps de paix étaient grâce à lui, grâce aux mesures que son administration a mises en place, et sûrement pas grâce à Batman. Et puis, il est tellement honnête!», pouffe l'acteur qui s'est inspiré des maires de New York Rudolph Giuliani et Michael Bloomberg, et de celui de Los Angeles, Antonio Villaraigosa, pour se préparer à incarner Anthony Garcia.

Emballé

Mais, plus sérieusement, il admet avoir été emballé quand il a appris «avoir été réélu» et, donc, qu'il ferait partie de The Dark Knight Rises.

«Je ne savais pas que je reviendrais et... j'ai eu beaucoup de joie à l'idée de retravailler avec Chris [Nolan], Gary [Oldman] et les autres!» s'exclame celui qui avait passé une audition pour le rôle Anthony Garcia lors de la distribution de The Dark Knight.

«J'étais déjà un grand fan de Batman Begins, dit-il, j'étais très heureux d'être invité à auditionner. Mais je n'ai entendu parler de rien pendant des mois, et j'ai oublié ça. Jusqu'à ce que je reçoive un appel de mon agent qui m'apprenait que j'avais le rôle!»

Il a reçu la bonne nouvelle alors qu'il était dans la jungle, à Hawaii, où il tournait Lost - série dans laquelle il incarnait Richard Alpert, l'homme qui ne vieillit pas. Une expérience qu'il a aimée jusque dans sa finale controversée .

«Je n'attendais pas de réponses concernant les ours polaires et autres trucs du genre, mais une conclusion émotive, une conclusion fermant le destin de Jack, puisque tout avait commencé avec lui, et c'est ce que nous avons eu», indique-t-il.

Une conclusion un peu comme celle des Dark Knight, marquée du sceau du secret. Que de mystères entouraient les scénarios de l'une et des autres!

Des éloges pour Nolan

«C'est quelque chose de familier, pour moi, que d'avancer en territoire inconnu», sourit l'acteur qui a «découvert» The Dark Knight Rises, dans lequel il joue pourtant, lors de la première mondiale, à New York, il y a quelques jours!

«J'avais les parties du texte auxquelles je participais, mais pas l'ensemble du scénario. Chris me disait: «Tu dis ça parce que...» ou «tu agis comme cela en fonction de...» Et, oui, j'aime ça. Comme acteur, ça me garde frais et aux aguets, et je dois me mettre entièrement au service de mon réalisateur - ce qui est la chose à faire.»

Surtout quand on admire le réalisateur en question. Là encore, l'opinion de Nestor Carbonell au sujet de Christopher Nolan est on ne peut plus claire.

«Il est très détendu... et c'est contagieux. Ses plateaux sont calmes, on y rit beaucoup. Et puis, il y a son oeuvre! Je continue d'être émerveillé par ce qu'il a fait avec cette trilogie, cette façon d'avoir réalisé des thrillers psychologiques très denses, là où il aurait pu y avoir quelque chose de très «cartoonesque». À chacun des volets, il est allé plus loin, plus fort. The Dark Knight Rises, c'est... c'est massif.»

Ce n'est pas le maire de Gotham qui parle, mais Nestor Carbonell. On peut donc le croire.

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The Dark Knight Rises (L'ascension du chevalier noir) prend l'affiche aujourd'hui. Nous lui avons accordé quatre étoiles.

Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.