Ayant établi sa réputation d'humoriste avec ses spectacles solo shows, Dany Boon est très sollicité par le cinéma depuis sa prestation dans Joyeux Noël. Dans Mon meilleur ami, le plus récent film de Patrice Leconte, il donne la réplique à Daniel Auteuil.

Q: Vous avez tourné plusieurs films à la fin des années 90 et vous êtes ensuite pratiquement disparu des écrans pendant quelques années. Que s'est-il passé?

R: Il est vrai que j'ai beaucoup tourné à cette époque mais j'étais un peu, disons, étonné par le milieu du cinéma. Moi qui provenais du spectacle, je découvrais là un monde qui ne ressemblait pas tout à fait à celui qu'on m'avait décrit. Le résultat ne me semblait pas toujours à la hauteur. Peut-être étais-je alors un peu trop jeune?

Q: Depuis Joyeux Noël, vous enchaînez pourtant les tournages. Nous vous avons notamment vu dans La doublure de Francis Veber, et maintenant dans Mon meilleur ami de Patrice Leconte. Quelque chose a changé dans votre approche?

R: Parfois, une alchimie fait en sorte qu'un acteur «rencontre» son personnage. C'est ce qui m'est arrivé avec Ponchel, le soldat de Joyeux Noël. J'ai ainsi pu explorer une facette plus dramatique, offrir une prestation qui allait au-delà de l'image d'humoriste que les gens avaient de moi. Depuis, je reçois pratiquement un script par semaine! Et je les lis tous. On n'a pas idée de la quantité de scénarios qui s'écrivent dans ce pays!

Q: Vous êtes marrant sur un plateau?

R: Nous nous étions en tout cas bien marrés aux dépens de Guillaume Canet sur le plateau de Joyeux Noël. Avec la complicité du réalisateur, Christian Carion, j'avais confié à Guillaume n'avoir appris que les répliques de mon personnage, sans même lire le scénario en entier. Mignon comme tout, Guillaume ne voulait pas me mettre dans le pétrin et tentait de me protéger du mieux qu'il pouvait. Nous l'avons tenu dix jours comme ça!

Q: Le cinéma vous a-t-il happé au point où vous vous êtes aussi découvert une vocation de cinéaste? Après La maison du bonheur, sorti l'an dernier en France, vous vous apprêtez à tourner votre second long métrage, Bienvenue chez les Ch'tis...

R: C'est une chose qui s'est faite de façon très naturelle. Plus j'avance, plus j'ai envie de faire plein de trucs!

Q: Qu'est-ce qui vous touche le plus dans l'histoire de Mon meilleur ami?

R: La maxime de Bruno, le personnage que je joue, c'est: «La bonne humeur, c'est le début du bonheur"» Cela traduit une espèce de bonhomie derrière laquelle se cache une vraie douleur. Et je trouve cela émouvant. Quand Bruno débarque dans la vie de François, ce sont avant tout deux solitudes qui se rencontrent.

Mon meilleur ami est présentement à l'affiche. Les frais de voyage ont été payés par Unifrance.