Cette année, pour la Saint-Valentin, Hollywood a métamorphosé Ryan Reynolds en Cupidon. Dans Definitely, Maybe (V.F.: Bien sûr, peut-être en salle aujourd'hui), l'acteur canadien se retrouve au sein de charmants trios amoureux et en pleine campagne à l'investiture démocrate de Bill Clinton en 1992.

Ryan Reynolds est démocrate. Dans le coeur. L'acteur canadien ne peut voter aux États-Unis. N'empêche, il suit avec intérêt, depuis des semaines, le combat que se livrent Hillary Clinton et Barack Obama. Dans les médias et sur le terrain. «Je suis très engagé politiquement, dit l'acteur. Je ne peux voter, mais ça ne me dissuade pas de m'intéresser à tout ça. Il faut être politisé, c'est important. D'autant plus que les États-Unis sont le pays le plus puissant du monde.» En conférence de presse, il y a quelques semaines dans un hôtel de New York, Ryan Reynolds ne cachait pas son penchant pour Obama. «Je l'ai rencontré. J'aime ce qu'il a à dire», résume-t-il.

Ryan Reynolds n'a jamais rencontré Hillary Clinton. Contrairement au personnage qu'il incarne dans Definitely, Maybe. Dans cette nouvelle comédie romantique d'Adam Brooks (scénariste de Bridget Jones: The Edge of Reason et Wimbledon), il incarne un jeune homme qui déménage à New York en pleine campagne à l'investiture démocrate de Bill Clinton, en 1992. Il n'a qu'un rêve: travailler dans l'équipe Clinton. Aux tribulations électorales se mêleront des histoires de coeur avec trois femmes. Une fille attitrée à la photocopieuse du local new-yorkais de l'équipe Clinton (Isla Fisher), une jeune journaliste ambitieuse (Rachel Weisz) et une copine qu'il a laissée derrière dans le Wisconsin (Elizabeth Banks).

L'histoire d'un divorce

L'histoire débute en fait en 2007. Ryan Reynolds joue le père d'une fillette de 10 ans (Abigail Breslin). Alors que le divorce de ses parents est sur le point d'être prononcé, elle demande à son papa de lui raconter comment il a rencontré sa mère et ce qu'elle faisait à l'aube de la vingtaine. Ainsi s'amorce un long et intéressant flash-back en 1992. «Definitely, Maybe est une comédie romantique inhabituelle, estime Ryan Reynolds. Je n'appellerais même pas ça une comédie romantique.»

«Mes parents ont divorcé quand j'étais ado, raconte le Canadien Adam Brooks, qui signe également le scénario de Definitely, Maybe. Je l'ai très mal pris. Je m'enfermais dans mon sous-sol. Mais j'ai finalement compris que la vie pouvait continuer même avec des parents séparés. Il y a plusieurs façons d'aimer et de vivre en famille.»

Comme la plupart des comédies de la maison de production Working Title (Wimbledon, Love Actually), Definitely, Maybe sort effectivement du lot habituel. Même si l'amour est au rendez-vous. À cause de l'élément politique ajouté au scénario et parce qu'il est impossible de dire qui sautera dans les bras du personnage de Reynolds en conclusion de récit. «C'est de plus en plus difficile d'écrire des scénarios de comédie romantique intéressants, car on en voit des tonnes, estime Adam Brooks. Il faut que le récit soit un peu différent, qu'il y ait des trucs pour surprendre les spectateurs. Il faut que les histoires aient un pied dans le familier et l'autre dans le non-familier. Juno et les films à valeur artistique ajoutée comme Eternal Sunshine of the Spotless Mind suivent cette voie. Les frères Farrelly (There's Something About Mary) ont aussi lancé un nouveau genre, il y a quelques années.»

Sa passion pour la comédie romantique explique aussi tout l'effort mis par Adam Brooks pour offrir quelque chose qui sort des sentiers battus. «Je suis tombé amoureux du cinéma dans les années 70, raconte-t-il. J'aimais les films de la nouvelle vague française. J'adorais les comédies romantiques. C'est ce que je fais le plus facilement. Ce genre me sourit.»

Cela dit, le réalisateur et scénariste ne s'abreuve pas qu'aux histoires de coeur. C'est parce qu'il a vu Ryan Reynolds dans The Amiyville Horror (2005) qu'il l'a choisi comme pilier à son histoire. «En jeune père dans Amityville, il est si naturel avec les enfants, dit le réalisateur. Comme Tom Hanks, il attire et a le sens du comique sans surjouer. On n'a pas l'habitude de le voir ainsi. Mais il veut s'éloigner de ce qu'il fait depuis sa jeunesse et faire des choses plus sérieuses. Encore une fois comme Tom Hanks.»

Mais ce n'est pas parce qu'il est la tête d'affiche d'une comédie romantique que Ryan Reynolds entend tout partager de sa vie amoureuse. En conférence de presse, l'acteur a en effet su esquiver gentiment les questions portant sur sa vie amoureuse. Contrairement à Bill Clinton, à une certaine époque...

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Definitely, Maybe est présentement à l'affiche. Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Universal.