Yvan Attal a adoré jouer pour la première fois dans un film aussi noir que Le serpent. «Je crois que si je trouvais un autre projet du même genre, je le mettrais moi-même en scène. J’adore ça. Je crois que je suis très noir, en fait...» lance-t-il avec ironie.

Dans le film d’Éric Barbier, l’acteur français incarne un photographe de mode en instance de divorce, qui voit sa vie basculer lorsqu’un ami d’enfance pour le moins perturbé s’incruste maladivement dans sa vie. Attal ne connaissait pas du tout le livre de Ted Lewis avant qu’on lui offre le rôle. Une décision qu’il ne regrette pas.

Révélé en 1989 dans Un monde sans pitié, d’Éric Rochant, qui lui a valu le César du meilleur espoir masculin, Yvan Attal suit depuis quelques années un parcours qui l’amène à alterner la casquette d’acteur et de réalisateur. Même Hollywood lui fait les yeux doux. On a pu le voir dans Rush Hour 3, de Brett Ratner, Munich, de Steven Spielberg, et L’interprète, de Sydney Pollack. Autant d’opportunités pour lui d’en apprendre davantage sur l’art de faire des films.

«J’ai toujours aimé les films américains, explique-t-il en entrevue téléphonique. Ce sont eux qui m’ont donné le goût de faire du cinéma. En même temps, je ne ferais pas des films américains coûte que coûte. Il y a des projets que j’ai refusés parce qu’ils ne m’emballaient pas.»

La chance de voir des réalisateurs célèbres en action, «au cœur des grosses machines américaines», lui sert beaucoup lorsque vient le temps pour lui de se retrouver derrière la caméra. Ces dernières années, Attal a mis en scène deux films, avec un certain succès, Ma femme est une actrice, et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, tous deux tournés avec sa compagne, Charlotte Gainsbourg.

«J’aime la réalisation. C’est intéressant de travailler sur l’atmosphère d’un film. On réfléchit à chaque étape, de l’écriture jusqu’au montage, qui est une seconde sorte d’écriture. On a l’impression d’être au cœur du processus de fabrication.»

Attal a d’ailleurs été approché pour faire partie du collectif New York, I Love You, le pendant new-yorkais de Paris, je t’aime, où une brochette de réalisateurs (Anthony Minghella, Mira Nair, Fatih Akin, mais pas Woody Allen) sont invités à tourner un court métrage de six minutes sur la Grosse pomme. Il entreprendra le mois prochain le tournage de son segment, mettant en vedette Robin Wright.