Après Talladega Nights et Blades of Glory, Will Ferrell propose une autre comédie sportive. Dans Semi-Pro, il enfile cette fois le jersey et les shorts d'une équipe de basketball professionnelle des années 70.

Entre 1967 et 1976, une ligue professionnelle de basketball a fait son apparition aux États-Unis afin de faire concurrence à la NBA. Un peu à la manière de l'AMH, cette ligue professionnelle de hockey dont quelques équipes furent ensuite récupérées par la LNH (les Nordiques de Québec, ça vous dit quelque chose?), quatre clubs de la ABÀ furent aussi invités à intégrer la «grande ligue» au moment de la dissolution.

Le parallèle s'arrête toutefois là entre ces ligues de hockey et de basketball, dont l'existences fut de courte durée. Alors que l'AMH offrait un produit pratiquement calqué sur son modèle, l'ABA tentait de se démarquer de sa rivale en «réinventant» le spectacle, notamment en utilisant des stratégies de promotion délirantes qui défiaient parfois l'imagination.

Bref, le contexte de l'époque, jumelé au caractère parfois excessif du show, convenait parfaitement au type d'humour outrancier que privilégie Will Ferrell. Dans Semi-Pro, ce dernier incarne ainsi un entertainer «quétaine», qui, après avoir commis son seul succès sur disque (du sous-Barry White), décide d'investir ses sous dans les Tropics de Flint au Michigan, une équipe fictive de la ABA. Mieux, le nouveau proprio décide même d'enfiler le jersey et les shorts afin d'aller aider ses joueurs vedettes sur le terrain, non sans avoir au préalable assuré la partie «spectacle», et organisé des concours... que personne, surtout, ne devrait jamais gagner.

Le jour où la NBA annonce qu'elle compte intégrer les quatre meilleures équipes de la ABA dans ses rangs, on redouble ainsi d'ardeur afin d'obtenir un classement respectable.

Après Talladega Nights et le NASCAR, Blades of Glory et le patinage artistique, Will Ferrell aurait-il trouvé un filon du côté de la comédie sportive?

«Il s'agit d'une simple coïncidence», révélait le principal intéressé au cours d'une conférence de presse sans grande substance tenue à Los Angeles, pendant laquelle il était accompagné du réalisateur Kent Alterman, de même que de ses partenaires de jeu Woody Harrelson, André Benjamin et Will Arnett. «De ces trois films, seul Talledega Nights fait à partir d'une de mes idées originales. On est venu me chercher pour les deux autres!»

Une communauté d'esprit

Écrit par Scot Armstrong, le scénariste à qui l'on doit notamment Old School, Semi-Pro partage évidemment une communauté d'esprit avec les autres comédies dans lesquelles Will Ferrell s'expose dans toute sa splendeur. Le récit se nourrit d'ailleurs de l'apport des acteurs sur le plateau.

«On commence habituellement par jouer la scène telle qu'elle est écrite mais ça dérape assez vite, explique l'acteur. On a ensuite recours à l'improvisation.»

Retrouvant de nouveau les années 70, une époque qu'il avait déjà évoquée dans Anchorman: The Legend of Ron Burgundy, Ferrell s'en est cette fois donné à coeur joie du côté de l'aspect physique de son personnage. «D'abord, le joueur que j'interprète est issu d'une autre époque. Disons que les athlètes étaient alors plus «voluptueux». Cela dit, nous tenions évidemment à faire un film très drôle, mais quand même crédible sur le plan historique.»

Quant au choix d'installer une équipe fictive à Flint, au Michigan, Ferrell explique que ce choix s'imposait, dans la mesure où l'on voulait faire écho aux enceintes vides devant lesquelles plusieurs équipes de la ABA se produisaient.

«Mais je sais que Michael Moore est déjà en train de protester!»