Quelques semaines après sa quatrième nomination aux Oscars, George Clooney revient avec son troisième film en tant que réalisateur, un hommage nostalgique aux sports d'équipe tels qu'ils se pratiquaient aux États-Unis dans les années 1920.

Leatherheads, qui sort le 4 avril en Amérique du Nord et le 23 en France, est avant tout une comédie romantique où «George le magnifique» donne la réplique à la belle Texane Renée Zellweger, célèbre pour son rôle de Bridget Jones.

Avant Leatherheads, Clooney avait tourné en 2002 la satire médiatique Confessions d'un homme dangereux, puis Good Night, and Good Luck, film sur l'intégrité d'un journaliste face au maccarthysme, en noir et blanc, qui lui avait valu deux nominations aux Oscars 2006: scénario et réalisation.

«J'ai joué dans mes deux précédents films de réalisateur, mais je n'étais pas le personnage principal», note celui qui a été récompensé à Hollywood par une statuette du meilleur second rôle pour le thriller Syriana en 2006.

En revanche, dans Leatherheads, Clooney, 46 ans, tient la tête d'affiche. «Ce n'est pas évident, car le narcissisme (de l'acteur) entre en jeu, vous rompez la confiance qui existe entre deux acteurs» puisque l'un d'eux est juge est partie, explique-t-il.

Devenu l'un des comédiens les plus en vue à Hollywood, notamment grâce à la série des Ocean's 11, 12 et 13, Clooney «vaut» désormais plus de 15 millions de dollars par film. Mais s'il figure au générique de pas moins de six longs métrages dont la sortie est prévue entre 2008 et 2010, c'est aussi comme producteur.

«Réaliser un film est vraiment plus gratifiant que de jouer la comédie. J'adore jouer, c'est un travail merveilleux, c'est comme cela que je gagne ma vie, mais j'aime vraiment tourner» derrière la caméra, assure-t-il. C'est pourtant en tant qu'acteur qu'il a été nommé aux derniers Oscars, pour le rôle titre du thriller juridique Michael Clayton.

Dans Leatherheads, Clooney évoque une époque où les sports d'équipe, en l'occurrence le football américain, étaient encore une affaire d'hommes sur le terrain, pas le cirque écrasé d'enjeux financiers et consuméristes d'aujourd'hui.

Clooney incarne un joueur opposé à un autre, joué par Jonathan Krasinski (de la série The Office), héros de la Ligue de football américain qu'une journaliste intrépide (Renée Zellweger) soupçonne de ne pas être l'ancien combattant de la Première Guerre mondiale qu'il dit être.

«Il est toujours très amusant. Il est très intelligent, c'est mon héros», lance Zellweger, Oscar en 2004 pour un second rôle dans Cold Mountain et qui salue le «très bon travail» de réalisateur de celui qui fut son petit ami à la fin des années 1990, selon la presse people américaine.

Clooney avait prévu de tourner ce film il y a déjà dix ans. «Une fois sur le terrain de football, j'ai enfin compris qu'il fallait que je joue au football. Donc j'ai engagé tous les joueurs qui faisaient mon poids ou moins, et croyez-moi, ce n'est pas facile car les acteurs sont tous des géants», plaisante Clooney.

Ce dernier, qui s'était gravement blessé au dos pendant Syriana pour lequel il avait pris 15 kilos, s'est souvenu d'un début de tournage mouvementé, dans la mêlée des footballeurs: «le premier gars qui m'a heurté avait 21 ans (...) il m'a renversé et j'en ai perdu le souffle», raconte-t-il.

«Alors j'ai édicté une règle: on ne frappe pas le réalisateur!», se souvient Clooney.