Qu'est-ce que Céline Dion, Justin Timberlake, les Maple Leafs de Toronto et «le gourou de la santé» Deepak Chopra ont en commun? Le nouveau film de Mike Myers, The Love Guru, dans lequel le célèbre comique canadien délaisse son personnage d'Austin Powers pour incarner le «gourou numéro 2 au monde», Pitka.

Mike Myers inaugure peut-être une autre série de films comiques avec The Love Guru (V.F.: Le gourou de l'amour, en salle dès aujourd'hui). Enfant, Pitka a été abandonné par ses parents américains à la porte d'un ashram en Inde où le gourou Tugginmypudha (hilarant Ben Kingsley, aux yeux croches) lui a prodigué ses enseignements.

En 2008, le gourou Pitka rêve de supplanter son rival Deepak Chopra et d'être invité à l'émission d'Oprah Winfrey.

L'occasion se présente quand la jeune et jolie propriétaire des Maple Leafs de Toronto (Jessica Alba) lui demande de régler le problème de son joueur vedette Darren Roanoke (Romany Malco), «le Tiger Woods du hockey», incapable d'acheter un but depuis que sa belle Prudence l'a quitté pour le gardien québécois des Kings de Los Angeles.

Entre en scène le gardien en question, joué par un Justin Timberlake étonnant. Jacques «Le Coq» Grande a un accent à trancher au couteau, que Timberlake a travaillé avec un coach -, il lance des taber... nak bien sentis -, il a le look moustache-et-cheveux-longs-frisés des années 70... et le pénis le plus long de l'univers connu.

Céline Dion...

Il est prêt à tout pour séduire la belle Prudence, comme lui servir sa Québec pizza - des pop-tarts au ketchup - ou lui masser les mollets en lui chantant un succès de la «meilleure chanteuse au monde», Céline Dion. Dans l'un des bons moments du film, Timberlake se met à danser comme son idole dans une disco pendant qu'une fausse Céline chante I Drove All Night sur la scène devant.

«Justin est, comme moi, un fan de Céline, raconte Mike Myers au téléphone depuis Toronto. Il faut qu'il ait un talent incroyable pour être capable de capter si merveilleusement l'essence de Céline Dion. Céline a approuvé les chansons et il a même été question qu'elle soit dans le film, mais nos horaires étaient irréconciliables.»

Myers est obsédé par le hockey et le look seventies de Timberlake lui a été inspiré par les cartes de hockey qu'il collectionnait à cette époque. «Quant à l'idée d'un joueur québécois, je viens du Canada et je suis allé au Québec très souvent, dit-il. En tant que partisan des Leafs, j'ai aussi vécu dans l'ombre du Canadien de Montréal qui gagnait tout le temps alors que nous, on ne gagnait jamais.»

Né sur scène

Le gourou Pitka est né en 1994, sur une scène de Los Angeles, en même temps que l'agent secret Austin Powers. Une habitude chez Myers qui avait aussi testé son Wayne Campbell devant le public torontois bien avant Saturday Night Live et les deux Wayne's World.

«Austin Powers était un hommage à mon père, né à Liverpool, et à toutes les comédies britanniques qu'il m'avait montrées quand j'étais enfant, dit Myers. Après sa mort, en 1991, je me suis mis à lire plein de livres de philosophie parce que c'était très douloureux et que je voulais y trouver un sens. Quand on me demandait ce que je lisais, je répondais: Il y a trois types d'amour, l'amour sans connaissance, la connaissance sans amour et l'amour avec la connaissance, en prenant une voix qui est devenue celle du gourou Pitka. Mes amis me disaient: Je suis déprimé, peux-tu m'appeler et me parler avec cette voix (rires) pour m'apporter un peu de réconfort?»

Quand, l'hiver dernier, un certain Rajan Zed, porte-parole d'un groupe hindou nord-américain, a protesté contre les stéréotypes colportés par The Love Guru, Myers n'a pas caché son étonnement, d'autant plus que personne n'avait encore vu le film.

«Les enseignements dans le film sont complètement fictifs et n'ont rapport avec aucune religion en particulier, dit-il aujourd'hui. C'est comme la Force dans Star Wars, c'est une invention. Toutes les autres références culturelles sont faites avec amour. Je suis le gourou de l'amour!» ajoute celui qui, adolescent, raffolait des films indiens que diffusait la télé torontoise pendant la nuit. Pas étonnant que The Love Guru compte des numéros de chant et de danse inspirés de Bollywood, sur des chansons comme Nine To Five de Dolly Parton.

«Je suis très fier de faire ce métier, j'aime qu'on me divertisse avec des films drôles et idiots", ajoute Myers. Mais ce que je fais est très inoffensif. À l'occasion, je peux mordiller, mais je ne mords jamais. Rire, pour moi, c'est un état de grâce. En plus, ce film m'a permis de réaliser mon rêve: voir les Leafs gagner la Coupe Stanley. La dernière fois, c'était en 1967, il y a trèèèèèès longtemps...»

Vous l'avez vu dans...

Wayne's World de Penelope Spheeris et dans Austin Powers : International Man of Mystery de Jay Roach.

Vous le verrez dans...

See Me Feel Me: Keith Moon Naked for Your Pleasure et The Secret Life of Walter Mitty (en préproduction, les réalisateurs ne sont pas encore connus).

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Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Paramount.