Trois ans après avoir raflé plusieurs prix Génie pour C.R.A. Z.Y., le réalisateur montréalais Jean-Marc Vallée admet qu'il sent un peu de pression à la veille de la présentation de son nouveau long métrage, The Young Victoria, au public canadien.

Le film sera présenté en clôture du Festival international du film de Toronto (FIFT), samedi.

«Les gens veulent voir ce qu'avait fait le réalisateur de C.R.A.Z.Y. mais ils auront droit à quelque chose de complètement différent», a affirmé M. Vallée lors d'une entrevue avant sa grande première nord-américaine.

«J'espère qu'ils l'apprécieront et comprendront que c'est quelque chose de différent, que je suis allé ailleurs - un différent défi», a-t-il ajouté.

Le film porte sur l'ascension au trône de la Reine Victoria (interprétée par Emily Blunt) et son histoire d'amour avec le Prince Albert (incarné par Rupert Friend). C'est la première fois que Jean-Marc Vallée réalise un film en anglais.

C'est également son premier film historique. Il a été tourné en Grande-Bretagne et la distribution est essentiellement anglaise.

«Je devais devenir plus anglais qu'un Anglais, et encore plus», a souligné M. Vallée, ajoutant qu'il avait lu plusieurs livres d'histoire et qu'il avait travaillé avec des conseillers historiques ainsi que des spécialistes de l'étiquette anglaise lors du tournage.

Le Montréalais ajoute à la blague qu'il croit être devenu un expert de la culture du pays, et qu'il la connaît probablement davantage que beaucoup d'Anglais. «Évidemment, j'étais nerveux au début mais je n'étais pas nerveux par rapport aux choses qui concernaient les émotions et les personnages ainsi que les relations entre les différents membres de la famille».

Les similitudes entre la culture canadienne et anglaise lui ont également donné un coup de main, a admis le réalisateur, qui avait remporté en 2006 dix prix Génie pour son troisième film, C.R.A.Z.Y., dont celui du meilleur film.

«Quand j'étais là-bas, c'était drôle comment je pouvais me sentir à la maison, et ce, même en tant que Québécois, a raconté M. Vallée. Même ce qu'ils mangent le matin, des oeufs et du bacon, c'est très anglais mais en même temps, c'est très canadien et québécois».

Au terme de cette aventure, le réalisateur affirme qu'elle représente «la plus belle expérience de tournage de sa vie», ajoutant au passage qu'il avait eu des collaborateurs exceptionnels, dont le scénariste Julian Fellowes (Gosford Park) et les producteurs Sarah Ferguson, Martin Scorsese et Graham King.

Selon le Montréalais, The Young Victoria ressemble en tout point à un film anglais. «On ne peut pas dire que c'est un Québécois qui l'a mis en scène et je suis fier de cela», a-t-il ajouté.

Toutefois, le réalisateur admet qu'il ne croit pas qu'il va se presser pour réaliser un nouveau film historique. «Je crois que j'en ai fini avec les jupons, a illustré M. Vallée. Je vais attendre un petit peu pour les films d'époque, à moins qu'Emily veuille en faire un autre».

The Young Victoria, qui est déjà dans les salles de cinéma en Grande-Bretagne, devrait être disponible au Canada le 13 novembre.