L'adaptation est une forme de traduction, donc, de trahison. Le scénariste Joe Penhall et le réalisateur John Hillcoat ont dû faire des choix, adhérer à certaines propositions de Cormac McCarthy, en modifier ou en éliminer d'autres. Voici quelques exemples.

* Tout comme le roman, le film n'explique pas ce qui a provoqué l'apocalypse. «Mais ne doutez pas une seconde que Cormac McCarthy, lui, connaît les raisons de la catastrophe qui a ravagé la terre sur laquelle vivent ses personnages: la fin du monde est un de ses passe-temps», raconte Joe Penhall.

* La Femme (Charlize Theron), épouse de l'Homme, est plus présente dans le film que dans le livre. Et même si cette présence ne dure pas plus de quelques minutes, elle est marquante parce qu'elle est l'occasion d'une fenêtre, colorée, sereine, paisible - mais très courte - sur l'avant catastrophe. «Ces retours en arrière sont essentiels parce que c'est grâce à ces souvenirs que l'Homme parvient à survivre», croit Joe Penhall.

* «Les mots du livre ont un réel impact. La force de la voix de Cormac McCarthy est incroyable. Mais l'impact de ces mots, de cette voix, sont tels que mettre des images dessus... ça aurait été trop», avance John Hillcoat quand on évoque la coupure de certaines scènes du roman. Celle du bébé - ceux qui ont lu savent de quoi il est question - n'est pas là. Une décision prise après mûre réflexion, le réalisateur ayant jonglé longtemps avec l'idée de l'inclure dans le film.