Originaire de l'Australie, Wendy Champagne vient tout juste de recevoir sa citoyenneté canadienne. Elle a longtemps vécu dans le Sud-Est asiatique, une région qui lui a inspiré un film touchant sur la réhabilitation d'adolescentes qui ont connu les affres de la prostitution.

Q : C'est vraiment votre premier long métrage comme cinéaste?

R : Oui. J'ai écrit des documentaires dans le passé, mais c'est ma première réalisation. J'ai déjà été journaliste. C'est à cette époque que j'ai trouvé le sujet du film en faisant un reportage au Népal sur l'adoption internationale.

Q : Quelle était votre objectif en abordant ce délicat sujet d'un trafic humain innommable?

R : Je ne voulais pas faire un film qui indisposerait les gens. Je me suis éloigné des statistiques et de l'anecdote. Je voulais me concentrer sur les jeunes filles, leur réalité et leurs façons de se sortir de la prostitution.

Q : Il y a quand même de l'espoir, non?

R : Malheureusement, je n'en suis pas absolument certaine. Pour le personnage principal, c'est l'impasse. Il y a quelque chose en elle qui l'empêche de bouger, de trouver une véritable solution. Dans le film, il y a quand même d'autres jeunes femmes qui ont plus de chance.

Q : Le film a entièrement été tourné en Inde et au Népal?

R : Oui. La compagnie, Rapide-Blanc, est d'ici. J'y ai amené une chorégraphe québécoise, Nancy Leduc. Elle aide les jeunes filles à redécouvrir leur corps en utilisant la danse. C'est ce processus de réhabilitation qui m'intéressait. C'est la trame narrative du film, si on peut dire.

Q : Vous êtes ici depuis peu, comment avez-vous réussi à monter une équipe et partir en Asie pour réaliser votre premier projet?

R : Je crois à ma bonne étoile. Quand on arrive dans un nouveau pays, je crois que nous connaissons tous une période de grâce et j'ai souvent déménagé dans ma vie. Quand j'étais au Népal, j'ai fait une première demande d'aide à l'ACDI pour la recherche. Je n'avais aucune idée que ça fonctionnerait. J'ai poussé et poussé jusqu'au moment de rencontrer les bons producteurs. C'est la chance du débutant.