Cette saison, Jacques Godin fait son retour au cinéma: après La donation, de Bernard Émond, le comédien est le héros de La dernière fugue, de Léa Pool. Inspiré du roman de Gil Courtemanche, La dernière fugue raconte la réconciliation de dernière minute d'un homme prêt à mourir et de son fils.

Difficile de reconnaître dans le fringant Jacques Godin le personnage d'Anatole Lévesque, un homme diminué par la maladie de Parkinson. Le comédien, végétalien depuis 20 ans, s'entraîne cinq ou six fois par semaine: son personnage, lui, est emprisonné dans son corps et ne jure que par la bonne bouffe. Et pourtant, note Jacques Godin, «je suis plus vieux que mon personnage!».

À bientôt 80 ans, Jacques Godin ne songe pas à prendre sa retraite. Au contraire: «Rendu à un certain âge, si on est en forme, il faut travailler», croit-il. Ces dernières années n'ont pas été les plus fertiles de la carrière du comédien: absent des écrans, Jacques Godin a attendu pendant deux ans que le téléphone sonne.

«On ne m'engageait pas, dit-il. Dans ma condition, je m'attends à ce que les gens m'appellent. Je me dis que j'ai travaillé sérieusement pendant ma vie. J'ai été deux ans sans travailler. Mais moi, ne pas travailler, ça me déprime. Beaucoup de gens de mon âge ont de la difficulté avec les plateaux, mais moi, je n'ai pas de problème.»

La prolifique carrière de Jacques Godin a démarré accidentellement dans des troupes paroissiales. Jeune homme, il s'est dirigé vers les HEC avant de suivre des cours et d'entrer - brièvement - au Conservatoire avant de se faire connaître grâce à la série Radisson.

Jacques Godin devient alors un habitué du petit écran québécois et apparaît dans la version télé de Des souris et des hommes, puis dans Endgame in Kosovo, Belle et Sébastien, Chartrand et Simonne. «La télé a progressé énormément, il y avait beaucoup d'emplois: ça a augmenté jusqu'au moment où ça a baissé», plaisante-t-il.

Pour La dernière fugue, Jacques Godin a remplacé au pied levé le comédien français qui était pressenti pour jouer Anatole dans cette coproduction Canada-Luxembourg. «Il a plongé à bras-le-corps dans le film», constate la réalisatrice, Léa Pool (Maman est chez le coiffeur).

«Cela m'a beaucoup plu d'aller tourner au Luxembourg, dit de son côté Jacques Godin. J'ai adoré travailler récemment avec Bernard Émond, mais aussi avec Léa Pool, avec qui je n'avais jamais travaillé avant.» Pour La dernière fugue, il a toutefois retrouvé une ancienne partenaire de théâtre, Andrée Lachapelle.

Pour l'année, on devrait retrouver Jacques Godin dans la télésérie Toute la vérité. «Je fais un père Alzheimer: je commence à me spécialiser», plaisante le comédien. On pourrait le recroiser au cinéma si l'occasion se présente. «Les rôles que j'apprécie sont ceux dans lesquels je dois trouver quelque chose: que les gens voient une interprétation là-dedans est une vraie récompense pour moi.»

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La dernière fugue est présenté ce soir en ouverture des RVCQ. Le film de Léa Pool, prendra l'affiche le 27 février. Tous les renseignements: www.rvcq.com.