La Green Team se reforme une quatrième et probablement dernière fois pour Shrek Forever After. Les voix de la série, et celui qui les a dirigées, racontent.

Le «Ils eurent beaucoup d'enfants et furent heureux jusqu'à la fin des temps» n'est pas pour tout le monde. Certainement pas pour un ogre vert de peau comme de langue et de manières. Shrek s'en rend compte. Et c'est pour lui le début d'une autre histoire, celle de Shrek Forever After, qui roule sur l'air d'«Il était une fin». Une manière de «retour vers le passé» qui n'est pas sans rappeler It's a Wonderful Life.

«Nous avons pensé à It's a Wonderful Life très tôt ans le processus d'écriture. Shrek n'est plus le même que dans le premier récit, il se pose des questions sur sa vie, sur son futur. Et nous nous sommes dit que le faire revenir sur ses pas pouvait lui permettre de trouver des réponses à ses incertitudes», a indiqué le réalisateur Mike Mitchell, qui voit cette histoire comme un hommage et non un pastiche du classique de Frank Capra.

Dans ce qui devrait être le dernier volet d'une tétralogie dont les trois premiers chapitres ont rapporté plus de 2,2 milliards au box-office mondial (et au moins le double en ventes de DVD), Shrek (Mike Myers), ogre domestiqué, marié et père, s'interroge sur le sens de la vie. Survient Rumpelstiltskin (Walt Dohrn), lutin malfaisant et manipulateur, qui lui propose de vivre une journée où il se sentirait de nouveau «un vrai ogre» en échange d'une journée dont il ne pourrait se souvenir. Quand il était tout petit, par exemple.

Pacte conclu. Sauf que l'affreux jojo s'est fait le propriétaire du jour où Shrek est né. Et ce dernier se retrouve dans une réalité parallèle où il n'a jamais existé, où le lutin Rumpel règne sur Far Far Away en compagnie de sorcières servies par Donkey (Eddie Murphy), où les ogres menés par Fiona (Cameron Diaz) incarnent la Résistance et où le chat Puss in Boots (Antonio Banderas) a pris une retraite prématurée qui l'a transformé en clone de Garfield.

Quelque 10 ans plus tard

Peu après le passage au micro du réalisateur, les «voix» de la Green Team ont pris la parole devant les représentants des médias. Mike Myers en tête. Qui a gagné des millions grâce au personnage et se souvient encore aujourd'hui, quelque 10 ans plus tard, de sa réaction lorsque Jeffrey Katzenberg (le K. de DreamWorks SKG) lui a proposé d'incarner vocalement un ogre vert dans un film d'animation intitulé Shrek.

«Je lui ai dit que c'était le pire titre que j'aie jamais entendu», pouffe le natif de Toronto qui entretient une relation... disons, complexe avec son pays d'origine - qu'il ne rêvait que de quitter mais qu'il n'aime pas moins.

«J'ai grandi le nez collé à la fenêtre, à regarder vers le Sud et le show-business américain», note-t-il avant de mentionner, plus tard, que «le Canada est un endroit très civilisé pour grandir, un pays dont je suis fier et où vous ne pouvez absolument pas vous enfler la tête - au risque de vous faire dire: «Hey, tu te prends pour qui?!»

Il se prend pour Shrek, quand il est appelé à souhaiter bon anniversaire ou prompt rétablissement à des enfants. Ce qu'il fait au téléphone, jamais en personne. Il a en cela l'appui de Cameron Diaz, qui veut rester anonyme derrière Fiona. «Il faut conserver la magie, les enfants ont besoin de croire en ces personnages - un peu comme au père Noël», assure-t-elle.

Pour ce qui est d'Antonio Banderas, le mystère de Puss in Boots n'est pas à la veille d'être percé. «Un jour au supermarché, une femme dit à son fils: «Regarde, c'est Puss!» Le gamin m'a regardé puis s'est tourné vers sa mère: «Pfft! C'est Zorro!»», raconte l'acteur qui, le jour de la rencontre de presse, célébrait ses 14 ans de mariage avec Melanie Griffith - «Yesss!». Et qui, lui, ne tourne pas la dernière page de son séjour à Far Far Away: il sera la tête d'affiche de Puss in Boots, dont la sortie est prévue pour l'an prochain.

Faire partie de l'aventure... coûte que coûte!

En compagnie de ces vétérans, un nouveau venu dans la Green Team: Jon Hamm, qui incarne l'ogre Brogan: «Quand on m'a proposé ce rôle, j'ai accepté d'emblée, sans savoir ce que le personnage serait exactement. L'amoureux de Fiona? Le rival de Shrek? Je m'en fichais, le fan de cette série voulait faire partie de l'aventure», résume celui qui apprécie le message plus profond qu'il paraît à première vue de ce genre de films - particulièrement en cette ère de communications en surface. Il n'est pas un fan de Twitter ni de Facebook, c'est le moins qu'on puisse dire. Et ce n'est pas parce que «son» Don Draper de Mad Men évolue dans les années 60.

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Shrek Forever After (Shrek: Il était une fin) prend l'affiche aujourd'hui. Les frais de voyage ont été payés par Paramount Pictures.