Vieillir ne rime pas nécessairement avec sagesse et maturité. Les cinq copains de Grown Ups, film réalisé Dennis Dugan, en sont un exemple patent. 

Chose certaine, la chimie et la complicité qui règnent entre les comédiens principaux - qui ont encore l'air d'être des ados - transparaissent à l'écran. Et pour cause: quatre d'entre eux ont travaillé ensemble à Saturday Night Live (SNL), célèbre émission américaine diffusée à NBC, qui a lancé la carrière de nombreux humoristes et acteurs.

Ça adonne bien, car Grown Ups raconte justement une histoire d'amitié. Copains de longue date qui ont joué dans la même équipe de basket-ball alors qu'ils étaient enfants à la fin des années 70, Lenny (Adam Sandler), Eric (Kevin James), Kurt (Chris Rock), Marcus (David Spade) et Rob (Rob Schneider) se retrouvent près de 30 ans plus tard à l'occasion des funérailles de leur entraîneur de l'époque.

«L'idée centrale, c'était de réunir de vieux amis», expliquait l'acteur Adam Sandler, également scénariste et coproducteur du film, lors d'un point de presse qui a eu lieu au début du mois à Agoura Hills, centre de villégiature situé non loin de Los Angeles. Et l'utilisation du basket-ball comme ciment du groupe est loin d'être une coïncidence, admet Sandler. «Le basket représente une grosse partie de ma vie.»

Heureux d'être de nouveau réunis, malgré les circonstances, les cinq personnages de Grown Ups décident de se rendre au chalet de leur défunt coach avec leur famille respective à l'occasion de la fin de semaine du 4 juillet (fête nationale des Américains). Ils ont passé du bon temps à cet endroit dans leur enfance.

Si le temps n'a pas eu raison de leur amitié et de leur complicité, il les a tout de même changés. Boulot, femme, enfants, tracas financiers: ces cinq mousquetaires tentent, non sans difficulté, de devenir «grands» et de faire face à la vraie vie. Tâche difficile, surtout lorsqu'on tente de cacher quelques aspects de son quotidien à ses vieux potes - par honte, ou alors par peur d'être jugé.

Autre difficulté: les femmes et les enfants de chacun n'ont, de prime abord, aucun point en commun. Reste à voir si les personnages de Grown Ups ressortiront grandis ou vieillis de cette fin de semaine de retrouvailles.

Et à voir la bande de joyeux lurons qui se sont présentés devant la presse il y a quelques semaines pour faire la promotion du film - un peu nonchalants, vêtus simplement d'un jean et d'un t-shirt -, tout porte à croire qu'ils ont décidé eux-mêmes de ne pas passer à l'âge adulte. «Le jour où j'ai acheté une maison, confie Adam Sandler, je me suis senti vieillir.»

Qu'en pensent les filles?

Par ailleurs, si elles ne faisaient pas partie du noyau dur de SNL, Salma Hayek, Maria Bello et Maya Rudolph, qui jouent respectivement les rôles de Roxanne, Sally et Deanne, disent s'être amusées follement lors du tournage de ce qu'on pourrait appeler le camp de vacances Grown Ups. Toutes mères de famille dans la vraie vie, elles affirment d'une même voix que, un peu à l'image de leurs personnages, elles ont dû faire des sacrifices pour assumer pleinement leur rôle de mère. Tout est une question d'équilibre, finit par dire Salma Hayek.

Et pourquoi ont-elles accepté de se joindre à la distribution de cette comédie légère? La réponse viendra de Salma Hayek. «Je suis une fan d'Adam Sandler», dit spontanément l'actrice d'origine mexicaine, dans un anglais teinté d'un léger accent espagnol.

Les frais de ce voyage ont été payés par Sony.

LES CINQ BOYS DE GROWN UPS

Lenny Feder (Adam Sandler)

Lenny porte le chapeau de leader du groupe. Au basket-ball, c'est lui l'étoile. Bien que ses compagnons n'aient jamais été du même calibre de jeu que lui, il a toujours joué en équipe en leur faisant sentir que leur présence sur le terrain était indispensable à la victoire. Aujourd'hui marié avec Roxanne (Salma Hayek) et père de trois enfants, il a parfois du mal à accepter son existence aisée. Il souhaiterait passer plus de temps avec sa progéniture qui semble, malheureusement, plus intéressée aux jeux vidéo, à envoyer des messages textes et à donner des ordres à sa nounou.

Eric Lamonsoff (Kevin James)

Eric, c'est le rondelet du groupe (puisqu'il en faut un). Maladroit et peu agile, il surestime parfois ses capacités. En fait, il semble toujours prétendre être meilleur que ce qu'il est en réalité. Pour en mettre plein la vue à ses amis, il débarque même au chalet à bord d'une rutilante voiture décapotable, qu'il n'a, en fait, pas les moyens de se payer. Sa femme Sally (Maria Bello) et lui ont également du mal à imposer leur autorité parentale à leurs enfants. À preuve, leur fils de 5 ans boit toujours son lait à même le sein de sa mère... Ce qui donne lieu à plusieurs scènes cocasses.

Kurt McKenzie (Chris Rock)

Kurt incarne à lui seuwl le symbole de la famille moderne. Profession: homme au foyer. Pendant que Deanne (Maya Rudolph), la mère de ses enfants, est au boulot, il prend en charge les tâches ménagères. Plein de bonne volonté, il ne parvient toutefois pas à accomplir des miracles en cuisine. L'insulte suprême viendra lorsque sa femme rentrera à la maison avec une pizza, épargnant ainsi à la famille le supplice de manger le risotto manqué de Kurt.

Marcus Higgins (David Spade)

Marcus fait l'envie de ses quatre autres amis. Célibataire, sans enfant, il fait ce qu'il veut quand il le veut. C'est d'ailleurs le party animal du groupe. Mais si elle le rendait heureux à l'âge de 20 ans, cette liberté le comble beaucoup moins à 40 ans. Alors que ses copains souhaiteraient prendre sa place ne serait-ce que quelques jours, lui, aimerait bien - en secret - connaître les joies de la vie familiale.

Rob Hilliard (Rob Schneider)

Rob est le souffre-douleur du groupe. Avec ses drôles de vêtements et sa coupe de cheveux pour le moins curieuse, il est l'objet de taquineries, qu'il a souvent du mal à accepter. Rob a également une attirance pour les femmes plus vieilles que lui. Heureux avec sa femme - qui pourrait être sa mère - il n'a aucune honte à s'afficher avec elle en public. Adepte des massages, de relaxation et de nourriture santé, il semble parfois se cacher derrière un personnage de type «granola» qu'il n'est pas en réalité.