Revenu au sommet grâce à de populaires séries télé, Rob Lowe a l'embarras du choix. L'acteur s'est amusé en chaussant les patins d'un entraîneur d'une équipe de hockey formée de Punjabis canadiens.

Youngblood, c'est loin. Dans les années 80, Rob Lowe en menait déjà large sur la patinoire. L'acteur faisait alors partie de ce qu'on appelait le «Brat Pack», groupe duquel faisaient partie de jeunes stars hollywoodiennes en vue, notamment Charlie Sheen, Demi Moore, Judd Nelson, Emilio Estevez, Andrew McCarthy et quelques autres.

Les lendemains ont toutefois vite déchanté pour le jeune premier. Pendant les années 90, les projets offerts avaient moins d'éclat. Il y a 12 ans, La Presse avait d'ailleurs croisé Rob Lowe à Montréal sur le plateau de Dead Silent, une série Z réalisée par Roger Cardinal.

«Au début de ma carrière, j'étais animé d'une ambition dévorante, disait-il alors. Il m'importait de faire partie de la liste des deux ou trois jeunes acteurs que tout le monde voulait s'arracher. Aujourd'hui, c'est la réussite de ma vie personnelle qui m'importe le plus.»

À la faveur d'une nouvelle interview accordée il y a deux semaines à Toronto, où il accompagnait le lancement de Breakaway au TIFF, l'acteur, aujourd'hui âgé de 47 ans, a réitéré ses propos. À la différence qu'aujourd'hui, l'homme appuie sa confiance sur le maintien d'une vie stable et rangée. Depuis une bonne dizaine d'années, de nouveaux succès professionnels ont aussi marqué sa carrière.

«Le rôle que j'ai tenu dans la série The West Wing a sans contredit été un tournant, reconnaît-il. Je peux maintenant exploiter des aspects très différents de ma personnalité d'acteur. Grâce à des gens comme Mike Myers, Ricky Gervais et plusieurs autres, j'ai eu l'occasion de me «réinventer» en quelque sorte. Autant dans la comédie que dans le drame. Après The West Wing, on m'a offert des rôles dans des séries comme Brothers and Sisters, Californication, et maintenant Parks and Recreations, une émission que j'aime beaucoup.»

Hockey et... Bollywood!

Rob Lowe a accepté de camper un rôle secondaire dans le film canadien Breakaway parce qu'il aimait l'originalité du projet. Réalisé par Rob Lieberman (D3: The Mighty Ducks), scénarisé par Vinay Virmani (aussi star du film), Breakaway relate l'histoire d'un jeune Torontois d'origine indienne, fou de hockey, qui décide de former une équipe avec des amis Punjabis. Un peu dans la lignée de Bend It Like Beckham, cette comédie évoque la volonté d'intégration d'immigrants de seconde génération et les conflits culturels qui en découlent à l'intérieur des familles.

«Quand on m'a dit qu'il y aurait aussi une sensibilité bollywoodienne dans l'histoire et que des numéros seraient intégrés au récit, j'ai failli m'étouffer, se rappelle Rob Lowe. Mais une fois la surprise passée, j'ai trouvé l'idée fort intéressante!»

C'est ainsi que l'acteur s'est retrouvé à chausser les patins pour camper l'entraîneur de cette improbable équipe. Son personnage d'ancien joueur de la LNH ne participe toutefois pas aux numéros musicaux.

«En fait, le plus difficile a été d'orchestrer les horaires et les allers-retours entre Los Angeles et Toronto! , dit-il en riant. Mais je suis heureux de l'avoir fait. Et fier de participer à un film qui ne fera de mal à personne. Et dont le but principal est simplement de faire sourire les gens.»

La joie de l'écriture

Pendant le tournage de Breakaway, Rob Lowe était aussi à mettre un point final à son autobiographie Stories I Only Tell my Friends, un bouquin fort bien accueilli par la critique littéraire américaine.

«J'ai toujours aimé écrire, fait remarquer l'acteur. Il m'est d'ailleurs souvent arrivé de rédiger mes répliques de concert avec un réalisateur. Par exemple, j'ai écrit le discours que donne mon personnage à la fin de Breakaway. Évidemment, le processus est différent pour une autobiographie, mais j'estime qu'il n'y a rien de plus satisfaisant que l'écriture. Quand on se penche sur sa propre vie, c'est d'autant plus prenant qu'on ne peut faire cet exercice qu'une seule fois. Ou, à tout le moins, exprimer sa perception des choses au moment précis où on la couche sur papier.»

S'il s'est déjà adonné à la scénarisation et à la réalisation d'un court métrage pour le compte du réseau Showtime dans les années 90, Rob Lowe n'a pas de projets précis à cet égard. Du moins, pour l'instant.

«J'ai adoré l'expérience, mais je ne pourrais pas être embauché pour porter à l'écran un projet qui ne me serait pas personnel, explique-t-il. Depuis The West Wing, je suis beaucoup sollicité comme acteur et j'entends bien en profiter le plus longtemps possible. Quand je vois quelqu'un comme Clint Eastwood, qui est devenu meilleur cinéaste que jamais une fois ses 70 ans atteints, je me dis que je n'ai pas à me presser. Chaque chose viendra en son temps!»

Breakaway prend l'affiche en version originale anglaise le 30 septembre.