Un débat à sens unique a été lancé la semaine dernière dans un quotidien montréalais. Trois analystes sportifs ont dénoncé Goon sans même l'avoir vu, sur la seule foi d'une bande-annonce.

En gros, les commentateurs des professionnels ont accusé le film de véhiculer les clichés habituels à propos du hockey et d'en ternir l'image. Dans leur appréciation sommaire, ils estiment aussi que les artisans de Goon ont eu le mauvais goût de vouloir faire de l'humour avec un problème sérieux, à un moment où les commotions cérébrales se multiplient dans la LNH et ailleurs.

>>>Lisez Goon: comédie à gros bras de Marc-André Lussier.

«Ces gens ont vraiment le sens de l'humour, a déclaré le producteur André Rouleau. Ça, c'est la meilleure ! Il devait y avoir de l'ironie dans leurs propos car il est impossible d'affirmer sérieusement une chose pareille. Pas plus tard que le week-end dernier, je suis tombé sur la publicité d'une partie de la LNH à la télé canadienne anglaise et on a vu deux scènes épouvantables en moins de 20 secondes. La LNH se sert des coups vicieux et des bagarres pour vendre son sport. Notre film, qui est une comédie, en montre le caractère dérisoire. Il n'y a personne qui va vouloir devenir un goon en sortant de la salle! Il me semble que ces analystes auraient dû attendre de le voir avant de se prononcer. Libre ensuite de l'aimer ou pas, mais au moins en parler en toute connaissance de cause.»

Même son de cloche du côté de Marc-André Grondin. «Cette histoire m'a fait rire plus qu'autre chose, a déclaré le comédien joint à Prague, où il tourne présentement L'homme qui rit en compagnie de Gérard Depardieu et Emmanuelle Seigner. Je me suis dit que les sujets devaient manquer depuis que Gomez a marqué son but*. Il fallait trouver autre chose.

Tous les artisans de Goon sont des maniaques de hockey. Et ils ont assez de connaissances du sport et assez de respect pour les joueurs pour pouvoir rire de la situation de façon intelligente. À vrai dire, le propos du film est plutôt triste, même si on rit beaucoup. Il y une trame dramatique qui colle la réalité du milieu sportif. Goon ne fait pas l'apologie de la violence au hockey, bien au contraire. On accentue le trait justement pour en faire ressortir le côté absurde. À vrai dire, le personnage qui correspond le plus au cliché du joueur de hockey dans le film, c'est celui de la fille, interprétée par Alison Pill!»

*Cette conversation a eu lieu avant l'autre psychodrame impliquant le No 11 plus tôt cette semaine.