Lorsque des producteurs américains tournent à Montréal, ils font appel à des techniciens d'ici. Et réservent de petits rôles à des comédiens québécois. Ce fut le cas de Mirror Mirror, sorti en salle vendredi. Les comédiens André Lanthier et Mélodie Simard racontent leur expérience.

André Lanthier a un pied dans la retraite. Mélodie Simard entre dans la préadolescence. Mais ils sont tous les deux parfaitement bilingues et comédiens à leurs heures. Dans Mirror Mirror, film de Tarsem Singh qui revisite le conte de Blanche-Neige, ils font partie d'une poignée de Québécois tenant des rôles de soutien ou de figurants.

>>>>Lisez Quelques témoignages.

Une expérience fascinante pour l'un comme pour l'autre. En raison des costumes, des maquillages, des ressources immenses déployées sur le plateau et du privilège à côtoyer de grandes vedettes du cinéma. Quoique le boulot, c'est le boulot...

«J'avais trois scènes à jouer avec Julia Roberts, dont une à un pied de distance. Elle est très gentille, très professionnelle, mais on n'a pas le temps de faire du social. Et on respecte ça», dit M. Lanthier, joint à Seattle où il visitait son fils aîné.

Le comédien, qu'on a vu dans plusieurs publicités et qui a défendu de petits rôles dans Rock et Roland, Mauvais Karma, Les invincibles, etc., interprète Lord Waverly dans Mirror Mirror.

«Preuve de la méchanceté de la reine [Julia Roberts], elle joue à un genre de jeu d'échecs avec des humains. Nous portons tous un bateau sur la tête et lorsque nous éliminons une pièce adverse, des canons sortent du bateau et tirent un coup», s'esclaffe M. Lanthier.

Ce dernier a eu 11 jours de tournage pour 3 scènes. «Je porte quatre costumes différents. Chaque matin, nous avions trois heures de préparation. Il y avait 11 habilleuses pour 15 personnes. Tout était féerique et on travaillait dans le plaisir.»

Mélodie Simard a elle aussi apprécié les séances d'habillage et de maquillage. Et ce, même si dans son cas, c'était pour jouer une enfant indigente.

«Mon rôle était celui d'une petite fille vivant dans une famille pauvre, raconte Mélodie qui aura 11 ans le 12 avril. Blanche-Neige [Lilly Collins] entre dans notre village et ma mère m'encourage à lui demander à manger. Je m'avance, lui dit: Excuse me, do you have anything to eat? et Blanche-Neige se met à parler avec les membres de ma famille.»

Julia Roberts avait quitté le plateau le jour où Mélodie a commencé son travail, mais elle a pu échanger quelques mots avec Lilly Collins. «C'est plus une fille discrète, lance Mélodie qui a aimé porter beaucoup de maquillage et de vieux vêtements. J'étais toute sale», dit-elle, visiblement enchantée de la transformation.

Cette jeune fille qui a joué dans plusieurs productions étrangères (Voyez comme ils dansent, Being Human) et québécoises (La run) n'a pas l'ambition de devenir comédienne.

«Elle rêve depuis toujours d'être médecin, dit sa mère, Marie-Josée Hodgson. Mais elle apprend ses textes très facilement.»

«Mon but est d'avoir un rôle principal dans un film avant [l'âge de] 12 ans», enchaîne la jeune vedette qui est aussi une cinéphile avertie.