Brad Bird, le réalisateur de The Iron Giant et The Incredibles, est passé du film d’animation au film en prise de vues réelle avec le quatrième volet de Mission : Impossible. Rencontre.

« Je souhaitais tourner en prise de vues réelle depuis aussi longtemps que je fais de l’animation. Mais quand vous faites quelque chose et que vous obtenez du succès, vous vous faites offrir des projets du même genre », indiquait le réalisateur Brad Bird en entrevue téléphonique à quelques jours de la sortie du DVD de Mission : Impossible – Ghost Protocol (qui arrive aujourd’hui sur le marché).

Bref, outre 1906 (à propos du séisme qui a frappé San Francisco cette année-là), il a depuis longtemps des projets hors les murs de Pixar, dont il est l’un des piliers. Mais rien n’avait abouti jusqu’à ce que J.J. Abrams l’approche pour le quatrième volet de la franchise mettant en vedette Tom Cruise. Brad Bird connaissait les deux hommes, s’entendait bien avec eux et s’est senti prêt à faire le saut en leur compagnie afin de réaliser « un bon film pop-corn ».

Et c’est ce qu’est Ghost Protocol, dans lequel on reconnaît la signature du réalisateur de The Incredibles : une inventivité dans les situations physiques, un art de déplacer les choses dans l’espace, un certain humour, une impression générale de légèreté. « Et des scènes d’action, dit à la blague le réalisateur. Quiconque connaît mes films sait combien j’aime les scènes d’action. » Celles qui carburent à l’adrénaline, et qui ne manquent pas dans ce quatrième Mission : Impossible.

Expérience payante

« Mon expérience en animation m’a aidé durant le tournage : je suis habitué à tout prévisualiser et je “voyais” les déplacements avant même qu’on s’y mette. Ce qui était une bonne chose parce que nous avons fait un film gros et coûteux avec un horaire très serré », poursuit celui qui a découvert les aléas du tournage à l’extérieur, sous la pluie et accablé par la chaleur et parfois limité par la complexité physique des scènes pour les acteurs et le positionnement des caméras. « Les films d’animation ne sont pas plus faciles à réaliser, mais nous travaillons sous un toit et les défis sont échelonnés à travers le temps », explique le réalisateur qui a dû faire face, pour Ghost Protocol, au fait que beaucoup d’argent a été dépensé en peu de temps. « À cause de ça, la pression est démultipliée. »

N’empêche. Il a adoré l’expérience, qu’il a menée avec succès. Et si sa carrière ressemble à celle dont il rêve, il va faire « des films très différents les uns des autres, en animation comme en prise de vues réelle ». Quant à un second Incredibles, il ne ferme pas la porte : « Pour autant que je trouve une histoire qui soit pour le premier ce que Toy Story 2 a été pour Toy Story. Je ne veux pas faire une suite seulement parce que ce serait facile à mettre en marché. »

Après Cars 2, de John Lasseter, première fausse note de Pixar, on ne peut qu’abonder dans le même sens.